02 novembre : Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes : A quand la lumière sur les assassinats des journalistes Léopold AYIVI et Atsutsè AGBOBLI ?
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Au cours des douze dernières années, plus de 1000 journalistes ont été tués pour avoir voulu couvrir des évènements et informer le public. Dans neuf cas sur dix, les meurtriers restent impunis. L’impunité entraîne un plus grand nombre d’assassinats et représente souvent un facteur d’aggravation de conflit et d’effondrement des systèmes de droit et de justice.
C’est ainsi qu’en décembre 2013, lors de sa 68ème session, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 68/163 qui a proclamé le 2 novembre Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Cette résolution a exhorté les États Membres à prendre des mesures précises pour combattre la culture actuelle d’impunité. La date a été choisie en mémoire de l’assassinat de deux journalistes français au Mali le 2 novembre 2013. Cette résolution historique condamne toutes les attaques et violences perpétrées contre des journalistes et des travailleurs des médias.
Rien qu’en 2018, 94 journalistes et membres du personnel des médias ont été tués dans des incidents liés au travail, d’après les données transmises par la Fédération internationale des journalistes. Des centaines d’entre eux ont fait l’objet d’une arrestation ou d’une détention arbitraires sans avoir jamais été jugés. Il est fréquent que les gouvernements ne protègent pas les journalistes, hésitent à poursuivre les auteurs des violences, voire commettent les crimes eux-mêmes. Le fait de laisser ces crimes impunis démultiplie leur incidence et érode les sociétés démocratiques en alimentant la peur, la méfiance et l’anxiété.
Au Togo, les journalistes ne sont exempts. Dans la nuit du 26 au 27 février 1993, un attentat est perpétré contre le journaliste Léopold Ayivi. Grièvement blessé par balles à la mâchoire et au cou, il restera paralysé des deux membres. Il décèdera quelque mois plus tard, des suites de cet acte barbare, intervenu dans un contexte de violences politiques généralisées au Togo. L’enquête ouverte par les services compétents en la matière n’a toujours pas révélé les mystères de cette agression.
Quelques années plus tard, le 15 août 2008, a été retrouvé sur la plage de Lomé, le corps sans vie du journaliste-historien-politologue Atsutsè Kokouvi Agbobli. Avant même qu’une enquête ne soit diligentée, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile d’alors Atcha Titikpina a lui, trouvé les causes de sa mort. Dans un communiqué servi sur le champ, il laissa entendre à une mort par noyade. Ce qui n’a pas convaincu grand monde notamment la famille. Devant la polémique, le Procureur de la République d’alors Robert Bakaï se saisit du dossier et ouvrit une enquête. Les résultats de cette enquête tout comme pour celle de Léopold Ayivi, ne sont jamais connues plusieurs années après.
Au-delà de ces deux cas, les agressions des journalistes sur les lieux de reportages sont légions.
A l’occasion de cette journée, le gouvernement togolais est interpellé à faire la lumière sur les assassinats des journalistes et à les protéger sur leurs lieux de travail surtout que nous entrons dans quelques mois dans la période électorale.
Francine DZIDULA
E-Mail : togoscoop@gmail.com