L’intronisation d’un chef traditionnel est un moment solennel, historique et particulier non seulement dans la vie du récipiendaire mais aussi dans la vie du peuple sur lequel il aura désormais à présider aux destinées. Sa vie et celle de ce peuple sont désormais intimement liées. C’est donc l’occasion pour ce peuple d’exprimer avec faste son adhésion et son attachement au nouvel élu. Ceci ne peut se fait qu’en face d’une identité à laquelle ce peuple s’identifie.
Rassembler presque une dizaine de chefs traditionnels dans une cour exiguë pour leur remettre leur arrêté de nomination comme on le ferait à des écoliers qui viennent de réussir à un examen est un signe de manque de respect, de mépris et de dévalorisation de la tradition mais aussi du rôle que ces têtes couronnées sont appelées à jouer dans leur communauté. Si le début de leur règne rencontre mépris il n’est pas exclu qu’il y chemine avec.
C’est la scène qu’on a assisté le dimanche 30 juillet 2023 au Centre communautaire de Bè. 9 chefs traditionnels du grand-Lomé ont reçu ce jour-là leur arrêté de reconnaissance du ministère de l’Administration territoriale. Tels des élèves, ils ont reçu un à un le précieux document.
Quelle que soit la raison évoquée rien ne justifie une telle intronisation groupée ; elle n’a pas sa raison d’être. Elle traduit un manque de considération de la chefferie traditionnelle. Si c’est l’agenda qui ne le permet pas, les garants des us et coutumes qui, pour la plupart, sont désignés par voix coutumière, peuvent encore se sacrifier pour attendre quelques temps recevoir leur arrêté en bonne et due sur leur territoire car il est séant que chaque chef reçoive son arrêté d’intronisation au sein de sa communauté en symbiose et communion avec celle-ci.
Aucun chef ne se fait introniser sur un territoire autre que celui sur lequel il va diriger. Même si c’est la même communauté, l’intronisation doit se faire au sein de ses administrés. Il faut rompre avec ces cérémonies d’intronisation groupées.
La cérémonie de dimanche traduit un manque de respect envers les gardiens de nos us et coutumes. Même si très souvent eux-mêmes prêtent le flanc à ces attitudes humiliants et dévalorisants, par respect aux populations qu’ils représentent ils méritent mieux. Il faut des cérémonies de reconnaissance digne !
Albert AGBEKO
E-Mail: togoscoop@gmail.com
Tél : (00228) 90 96 63 64/ 99 56 57 88 : Pour vos reportages, annonces et publicité, contacter le service commercial de votre site Togoscoop.
Le respect commence par soit meme . Jesperes que si ces chefs connaissent et valorise limportance et la dignitee de leur intronisation entant que chefs , ils ne vont pas se laisser faire . Que disent les chefs traditionnels respectives de ces milieu dou viennent ces chefs introniser ? Ils ont des questions a repondre .