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Devoir de mémoire : les législatives du 20 décembre 2018 qui actent la fin du C14 et l’entrée des députés nommés au parlement

Après plus d’un an de crise ponctuée par des dizaines de manifestation qui ont paralysé le pays. Crise qui a sérieusement ébranlé le régime de Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 13 ans, et après une médiation de la CEDEAO, les Togolais se sont rendus aux urnes le 20 décembre 2018 pour élire les députés à l’Assemblée nationale, une élection boycottée par la C14, le principal collectif de l’opposition regroupant 14 formations politique. Une élection qui a redessiné la configuration politique du Togo.

Après plusieurs mois de crise politique consécutive à des manifestations populaires réclamant des réformes politiques dans le pays avec en ligne de mire le retour de la Constitution de 1992, la limitation des mandats, le vote de la diaspora, à l’initiative de la CEDEAO une feuille de route a été imposée le 31 juillet 2018 aux acteurs à l’issue d’un sommet de l’institution sous régionale tenue à Lomé.

La CEDEAO a laissé au gouvernement la mise en œuvre de la feuille de route qui doit conduire aux élections législatives dont la date est fixée au 20 décembre 2018, soit environ 5 mois après le sommet.

TOGOCOM

Au finish, l’opposition dénonçant l’application de la feuille de route de façon cavalière par le gouvernement, a attiré l’attention des médiateurs à plusieurs reprises sans susciter l’attention de ces derniers. Dans la foulée, elle a décidé de la reprise des manifestations suspendues le temps de la médiation ; de ne plus participer à cette consultation et menacé d’empêcher la tenue du scrutin.

La campagne électorale a été émailée de plusieurs incidents.  Plusieurs morts dont au moins trois par balles sont à déplorer, des arrestations des militants proches de l’opposition et des convocations. Le gouvernement finit à la mi-décembre par interdire toute marche ou rassemblement public. Le ministre et général Yark Demehame met ainsi en garde la population « Ceux qui manifestent et leurs commanditaires subiront la rigueur de la loi ».

La campagne officielle se clôt officiellement quarante-huit heures avant le jour du scrutin. Un total de 8 848 bureaux de vote sont mis en place dont 201 pour les militaires pour qui le vote est organisé 48 heures avant.

Le 20 décembre, c’est dans un pays fortement militarisé que les Togolais se sont rendus aux urnes pour départager les 856 candidats (la plus faible candidature enregistrée depuis que ce mode de scrutin a été adopté) présentés par les 12 partis politiques et regroupements politiques et 18 listes indépendantes. Le taux de participation officielle de 60% alors que l’opposition l’estime à moins de 30%.

En l’absence de l’opposition regroupée au sein de la C14 pour qui, sans réformes pas d’élections, c’est une vague bleue (UNIR) qui s’est répandue sur le parlement, accompagnée une multitude d’indépendants nommés (sic) et d’une opposition choisie (puisque Abass Bonfoh ancien président de l’Assemblée nationale a vertement crié à un arrangement pour octroyer le 3ème siège d’UNIR dans le Bassar à un élu du NET) qui assurent une majorité confortable à UNIR pour mener les réformes à sa guise.

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Cette élection a complètement modifié la configuration politique du pays avec l’entrée au parlement de jeunes partis politiques et d’indépendants. Elle a également privée l’opposition de voix. Devenue de plus en plus inaudible et qui peine encore à faire parler la rue, l’opposition est engluée dans ces divergences internes.

Si pour le gouvernement, cette élection a permis la mise en œuvre toutes les réformes préconisées par la feuille de route, à l’exception de la recomposition de la Cour constitutionnelle, l’opposition quant à elle rumine son amertume de n’avoir pas su capitaliser toute cette mobilisation populaire dont elle avait bénéficié.  C’est avec un goût amer qu’elle jette un regard sur ces événements.

Cinq ans après ces législatives, l’opposition tire les leçons de son boycott.  Mais c’est divisé qu’elle aborde les nouvelles échéances électorales programmées l’année prochaine.

 

 

 

 

 

Albert AGBEKO

 

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