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Lancement de 21 ponceaux : il n’y a rien à être fier !

 

Alassane Ouattara peut décréter un jour férié et même déclarer que le pont qui porte son nom vaut plusieurs mandats on ne lui tiendrait pas rigueur. Mais pour 21 ponceaux est-on obligé d’arriver là ? Au juste qu’est-ce que Faure Gnassingbé lance pour qu’on observe ce branle-bas qui n’en vaut même pas la peine ?

Selon le communiqué officiel il s’agit de 21 ponts de type Unibridge qui ont été lancés sur toute l’étendue du territoire national. Juste le lancement. Est-ce que cela vaut ce remue-ménage ?

Nous serons tentés de répondre par le négatif. Ces « grands ponts » comme l’appelle le préfet de l’Est-Mono, ne sont pas un exploit dont on devrait être fier. Au contraire, il est la matérialisation de la régression de « trente ans en arrière du pays ». Par conséquent, on devrait en principe se sentir peiné d’en arriver là car si le pays était bien géré, bien gouverné ce n’est pas aujourd’hui qu’on devrait lancer ces « ponceaux ». Mais cela devrait être le cas depuis au moins de deux décennies en arrière. Des ponts du passé qu’on lance dans le présent ne doivent être un signe de satisfaction pour personne et encore moins un exploit au point que le préfet, nostalgique de l’ère RPT comme le président Faure Gnassingbé, convie ses administrés à embarquer dans des camions à bestiaux pour rejoindre les chefs-lieux de canton en vue de saluer « le succès de 7 grands ponts offerts par le Président de la République ». Comme si l’argent qui a servi à la construction de ces ponts était sorti de la poche du président.

 

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Certes, ces ponts vont contribuer à désenclaver les populations des zones où ils sont érigés, vont alléger la souffrance des populations surtout dans la préfecture de l’Est-Mono pour qui connait bien cette préfecture souvent enclavée en période de pluie.

Faure Gnassingbé est le président qui ait le plus duré au pouvoir en Afrique occidentale d’où son surnom de jeune doyen. Mais si vous observez les pays tout autour de nous, Faure Gnassingbé est le seul président de la sous-région qu’on ne hasarderait pas du qualificatif de bâtisseur. Car en terme de grands travaux, il a peu fait. A part, l’aéroport international Général Eyadema, les réalisations du président sont aussi rares que les larmes d’un poisson.

Et pourtant, ces dernières années le pays s’est beaucoup endetté et ces dettes les générations actuelles et futures continueront par les payer. Mais à quoi ont-elles servi, il est difficile de le dire.

C’est en cela que le Togolais doit sortir de cet état de misérabilisme et aspirer à un rêve de grandeur, à un mieux-être, au bonheur qui respecte sa dignité et qui mette les dirigeants devant leur responsabilité. Ce n’est pas en lançant quelques ponceaux à la veille d’une élection et en paralysant les activités économiques qu’on y parviendra.

Le pays serait en train de lancer des ponts à la dimension de celui d’Abidjan que nous ne trouverons rien à dire devant ce remue-ménage, mais là, nous ne rendons pas service au président lui-même.

Pour preuve, le pont Alassane Ouattara avec une longueur totale de 1,630 km, a coûté 113 milliards de Francs CFA. Environ 50.000 véhicules passent quotidiennement sur lui. L’ouvrage comprend notamment un pont de 630 mètres, avec deux viaducs de 258 mètres aux deux extrémités et un tronçon central haubané de 200 mètres soutenu par 19 câbles montés sur un pylône de 108 mètres de haut.

Alors que les 21 ponceaux togolais ont coûté 65,37 milliards de F CFA pour un pont témoin de 120,9 m. Vous avez bien lu, 120m de longueur et c’est pour ça que le préfet sonne la mobilisation de sa préfecture.

Tant que les citoyens togolais ne seront pas exigeants envers leurs dirigeants, ceux-ci en construisant une salle de classe vont croire qu’ils sont en train d’ériger des pyramides.

Que 21 ponceaux soient lancés, il n’y a rien à célébrer. Ce pays a été mis en coupes réglées par le même clan durant plusieurs décennies.

 

Francine DZIDULA

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