En septembre 2022, à la veille de la rentrée des classes, pour faire face à la cherté de la vie, Faure Gnassingbé a annoncé deux mesures phares en faveur du monde scolaire. Il s’agit de : un « transfert monétaire direct de 3 milliards de F CFA au profit des parents d’élèves pour l’achat des fournitures scolaires » et la « subvention de 2,5 milliards de FCFA pour l’acquisition d’un manuel d’écriture et de lecture pour les élèves de l’enseignement primaire ». Alors que l’année scolaire est presque à terme, cette promesse présidentielle n’a pas été tenue.
Répondant ce 27 avril 2023 à un entretien télévisé chez nos confrères de la télévision privée « New world », le président de la République, Faure Gnassingbé a fait amende honorable. Il a reconnu les manquements liés à cette promesse et a « plaidé coupable ».
« Je plaide coupable pour les 3 milliards (…) Souvent quand vous prenez des mesures comme ça, elles sont indifférenciées. Elles touchent tout le monde mais est-ce que tout le monde avait besoin de ces 3 milliards », s’est-il interrogé. Et de poursuivre que l’initiative a suscité un débat au sein du gouvernement s’agissant de qui devrait en bénéficier et qui ne devrait pas, puisque le souci est comment faire pour que la subvention aille à ceux qui en ont réellement besoin. « C’est pour ça que je dis que je plaide coupable », a réaffirmé le président de la République.
« Mais j’ai vérifié avec le ministre des finances les fonds sont là et ils (NDLR : les techniciens du ministère) trouveront un autre usage. Mais ce ne sera pas maintenant mais un peu plus tard. La promesse, elle n’est pas encore réalisée mais je peux vous assurer qu’elle n’est pas oubliée », a-t-il indiqué.
Mais l’autre aspect de cette subvention que le président de la République n’a pas clairement abordé est celui concernant la subvention accordée aux établissements scolaires. En effet, avec la suppression des frais scolaires, l’Etat s’est engagé à reverser à hauteur de 60% ce manque à gagner qui rentrait dans le fonctionnement des établissements scolaires. Versées en trois tranches, en raison d’une tranche par trimestre, cette année alors que l’année scolaire est presque finie, seule une tranche a été versée aux écoles. Or, ces dernières ont plus que besoin de cette subvention pour préparer les compositions et examens de fin d’année qui débutent dès la fin de ce mois de mai. Mais sur ce point, Faure Gnassingbé ne nous a pas dit s’il plaide encore coupable.
Francine DZIDULA
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