Cameroun 2025 : Entre fièvre électorale, enjeux miniers et mobilisations sociales
Alors que le Cameroun s’apprête à vivre l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, la revue de presse de ce mardi 23 septembre dresse le portrait d’une nation à la croisée des chemins, tiraillée entre les promesses de campagne, les défis économiques et les ombres persistantes de la répression politique.
Politique : L’arène électorale en ébullition
La course à la présidence domine largement l’actualité. Les stratégies se précisent et les rangs se resserrent. Du côté du pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) multiplie les mobilisations. Les journaux relèvent l’action d’El Hadj Boukar Abdourahim dans le Grand Nord, où l’opération « Extrême-Nord : 100 000 jeunes unis derrière Paul Biya » aurait connu un « franc succès ». Des campagnes de proximité sont également menées dans des bastions comme Sangmélima, tandis que des figures comme Me Denise Fampou à Douala II organisent des levées de fonds impressionnantes, évoquant près de 60 millions de FCFA collectés.
Dans l’opposition, les appels à l’unité se font pressants. Ateki Seta Caxton, candidat du Parti de l’alliance libérale (Pal), se dit prêt à se retirer pour favoriser un front commun contre le Rdpc. Dans le même temps, Issa Tchironna (Fsnc)est présenté comme un candidat en progression, « miraculeusement absous de ses péchés » et prêt à « défendre, coûte que coûte, le choix du peuple ». L’ombre de Maurice Kamto plane toujours, son récent appel à faire bloc derrière les opposants les plus expérimentés étant qualifié de « coup de massue » pour d’autres prétendants comme Cabral Libii.
Cependant, cette effervescence politique ne doit pas faire oublier les contentieux du passé. Amnesty International interpelle les autorités camerounaises sur la situation des 36 militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) toujours détenus depuis les marches blanches de 2020, réclamant leur libération immédiate.
Économie : Le fer et le port, symboles d’une ambition
Sur le front économique, l’accent est mis sur un secteur minier en pleine mutation. Le Premier ministre Joseph Dion Ngute a inauguré en grande pompe la mine de fer de Bipindi Grand-Zambi, présentée comme un « fer de lance » pour l’industrialisation du pays. Ce gisement, exploité par l’opérateur camerounais G-Stones Resources SA, avec un investissement estimé à 33,3 milliards de dollars, ambitionne de produire 6 millions de tonnes de concentré de fer par an pendant 56 ans, une étape clé vers la « Vision 2035 ».
Autre sujet d’importance, la santé du Port Autonome de Douala (PAD), « poumon de l’économie camerounaise ». La mise au repos de la drague « Mont Mandara » pour un « arrêt technique » est suivie avec attention, le quotidien Econews y voyant un « indicateur vital » de l’économie. Le PAD a mobilisé en urgence la drague « Chantal Biya » pour assurer la continuité des activités.
Enfin, la relance de la Société Nationale de Raffinage (Sonara) est engagée avec le projet « Parras 24 », qui vise à ressusciter la raffinerie de Limbé d’ici décembre 2027 pour rendre au Cameroun sa « souveraineté énergétique ».
Social : Jeunesse, paix et hommages
Le plan triennal spécial-jeunes a été présenté à Yaoundé, avec la remise de subventions pour 395 projets de jeunes de la Région du Centre, pour un montant global de près de 679 millions de FCFA. Le ministre Mounouna Foutsou les a exhortés à en faire bon usage.
Par ailleurs, les obsèques de Luc Ndjodo, Procureur général près la Cour Suprême, décédé en août 2024, ont finalement été célébrées le 29 septembre à Komo Myogkani, rassemblant élites et membres du gouvernement sous l’impulsion du ministre Henri Eyebe Ayissi.
AGBEGNIGAN Yaovi
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