Accidents à répétition sur la RN5 : la base d’EBOMAF à Adidogomé mise en cause


De fréquents accidents de circulation se produisent sur la nationale N°5, notamment sur le tronçon d’Adidogomé, à proximité de la base d’EBOMAF (l’entreprise de BTP burkinabè en charge des travaux routiers sur cette voie). Le dernier en date s’est produit le 9 septembre 2025. Il a entraîné des blessés graves et des dégâts matériels importants. Comme à chaque fois qu’un accident se produit sur une portion de ce tronçon, surtout au niveau de la base d’EBOMAF et du lieu-dit Molo-Molo, les habitants et les usagers de la route pointent un doigt accusateur sur la présence de cette base qui, selon eux, obstrue la voie et constitue un potentiel danger pour les usagers.
Les usagers dénoncent les dangers du tronçon Adidogomé
Ainsi, l’accident du 9 septembre, survenu aux environs de 22 h, n’a pas dérogé à la règle. Selon les témoins rencontrés par TOGO SCOOP, la base d’EBOMAF est la principale cause de ce drame. « C’est un danger permanent. La nuit, la voie est mal éclairée et il n’y a aucun panneau de signalisation pour ceux qui n’ont jamais emprunté la route, afin d’indiquer qu’elle est bloquée devant. Nous demandons au gouvernement de prendre ses responsabilités et de trouver une solution à cette situation », peste un conducteur de taxi-moto.
Pour dame Massanh, riveraine de la base, ce n’est pas seulement le blocage de la voie qui pose problème. Elle dénonce également le vacarme des engins et des machines de la société, mais aussi les cris des accidentés chaque nuit à ce niveau de la route. « C’est insupportable », dit-elle. « Nous demandons à EBOMAF d’enlever sa base et de libérer la voie pour permettre une circulation fluide et sécurisée. »
Pour Kagni, étudiant, il s’agit d’une véritable privatisation de l’espace public. « Les travaux de réhabilitation de la voie ont débuté depuis 2019. On ne comprend pas pourquoi cette société occupe toujours une portion de la route, causant d’énormes désagréments aux usagers et à la population en général », fulmine-t-il.
L’entreprise rejette toute responsabilité et pointe du doigt l’incivisme des usagers de la route
En 2019, le gouvernement togolais a confié à la société EBOMAF les travaux de réhabilitation et de modernisation de la route Lomé–Kpalimé. Le projet prévoyait de transformer la voie en 2×2 (quatre voies) sur une grande partie du tronçon, avec des aménagements modernes. Cependant, le chantier a connu plusieurs retards et suspensions liés à des difficultés techniques, financières et à la pandémie de COVID-19. La base d’EBOMAF, sise à Adidogomé, a alors servi de centre opérationnel pour ce chantier.
Contacté par TOGO SCOOP sur ces accusations récurrentes, le chargé de la communication et des relations publiques d’EBOMAF, Akondoh BNAG’NA, a tout d’abord tenu à s’incliner devant les victimes blessées sur le tronçon. Toutefois, précise-t-il, ce grand projet est aujourd’hui une fierté pour le Togo.

Il a rappelé que ce chantier est toujours en cours et n’est pas encore arrivé à son terme. La base d’Adidogomé abrite notamment les bureaux, les magasins, la centrale à béton et les ateliers mécaniques.
Il rejette les accusations d’absence de signalisation. « Les consignes de signalisation sont installées et doivent être respectées. Plusieurs panneaux annoncent cette base 2 km avant et après, et des signalisations sont disposées de part et d’autre pour éviter les accidents. Plusieurs émissions nous ont permis d’éclairer l’opinion sur ce sujet », clarifie-t-il, en pointant du doigt l’incivisme et le non-respect des règles de circulation.
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Selon lui, ce sont l’excès de vitesse, l’utilisation des téléphones au volant et sur les motos qui entraînent ces incidents malheureux. Car, soutient-il, « il n’y a pas de base au carrefour de l’IPG ni au rond-point du marché, et pourtant les accidents y sont plus fréquents », rappelant à chacun que la vie humaine est sacrée et que la prudence doit être de mise en circulation.
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Francine DZIDULA
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