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Le chef de l’Etat togolais Faure GNASSINGE est attendu ce mercredi à Accra. Dans la capitale ghanéenne, la crise que traverse le Togo depuis plus d’une année sera au centre des échanges que le président togolais aura avec son homologue ghanéen Nana AKUFFO-ADDO.
Le président ghanéen ne cache pas son exaspération quant à l’évolution de la situation au Togo. Il est désigné par ses pairs de la sous région avec le Guinéen Alpha Condé de concilier les divergences entre le fils d’Eyadema et ses opposants regroupés au sein de la Coalition des 14 pays de l’opposition. Si cette médiation a permis à Faure de sauver son fauteuil mais depuis pas d’avancé sur les questions de réformes qui ont fait sortir des milliers de Togolais sur le territoire national et dans la diaspora. La dernière illustration est le déroulement du recensement sans l’opposition et la question de la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
La facilitation se sent flouée par les agissements du camp présidentiel. Un mois après la dernière réunion du Comité de suivi, et au mépris de ses recommandations les représentants de l’opposition n’ont pas rejoint la CENI bien que celle-ci ait déposé sa liste de personnalités avant le 30 Septembre. Mais une main noire manipule l’Union des forces de changement (UFC) pour qu’elle refuse de donner sa démission.
Si le pouvoir affiche une célérité en ce qui concerne les questions électorales, il imprime en revanche une démarche de tortue sur les questions liées à la décrispation du climat politique. Pour preuve sur les autres sujets abordés par la CEDEAO depuis sa réunion de juillet à Lomé rien n’a évolué. La question des mesures d’apaisement demeure intacte. La cinquantaine de détenu politique sont toujours en prison. Or le Comité de suivi avait encouragé les deux parties prenantes à se concerter pour s’entendre sur le nombre des personnes encore en détention et sur la qualification des faits qui leur sont reprochés, de manière à favoriser l’adoption des mesures additionnelles d’apaisement. Ces prisonniers politiques sont toujours en détention et même Nicodème Ayao HABIA à la suite d’une grève de la faim avait failli laisser sa vie pour exiger leur libération et le responsable politique est actuellement aux soins au pays du facilitateur.
Aujourd’hui même s’il n’y a plus de manifestation publique, ce que la C14 envisage même faire, la situation est bloquée sur le plan politique. Et seul le camp présidentiel peut débloquer la situation comme l’a d’ailleurs reconnait le chef de l’Etat Faure GNASSINGBE au congrès de son parti à Tsévié.
A défaut de venir à Lomé, le facilitateur ghanéen a fait convoquer le N°1 togolais à Accra pour lui remonter les bretelles question pour qu’il influe sur la situation. Ce n’est pas la première fois que la facilitation convoque Faure pour débloquer la situation. Même au cours des discussions à l’hôtel 2 Février, Faure a dû débarquer in extremis pour débloquer des situations. Ce qui est sûr au lendemain de cette rencontre GNASSINGBE-AKUFFO ADDO on peut s’entendre à une évolution dans les jours à venir avant que le Comité de suivi ne monte en scène.
Le président ghanéen n’est pas le seul à penser que seul Faure GNASSINGBE à la solution au blocage actuel que connait le pays. Au plan interne, des voix à l’instar de celle de l’ex Premier ministre Agbeyomé KODJO avait appelé le président togolais à œuvrer dans le sens de la décrispation de la situation. Son mutisme s’apparente à une caution qu’il donne à son camp.
Po/14/10/18
Francine DZIDULA
E-Mail : togoscoop@gmail.com