Les jours passent et l’angoisse s’intensifie pour les proches d’Hans Achomba. Le journaliste indépendant n’a plus donné signe de vie depuis le 5 novembre 2025. Sa famille, ses collègues et les organisations de défense de la presse vivent dans l’attente et l’incertitude, espérant chaque jour qu’il réapparaisse en sécurité.
Avant que tout ne bascule, Achomba avait été entendu par la police le 3 novembre. Il avait répondu aux questions des enquêteurs concernant ses travaux journalistiques et ses prises de position sur les réseaux sociaux autour des élections du 12 octobre au Cameroun. Ces élections ont déclenché une vague de protestations qui a endeuillé plusieurs familles. Des affrontements violents ont éclaté, faisant au moins quatre morts, de nombreux blessés et entraînant l’arrestation de centaines de personnes selon des organisations de défense des droits humains.
Ce jour-là, la police lui aurait retiré sa carte d’identité et son passeport. Elle l’avait ensuite convoqué de nouveau pour le 6 novembre à Bamenda. Mais Hans ne s’est jamais présenté. Depuis, aucune information fiable sur son sort. Pas en détention, assurent les autorités. Pas non plus chez lui. Nulle part où ses proches ont cherché.
L’inquiétude se mélange à une crainte sourde : et si ce silence avait un lien avec son métier ? Au Cameroun, exercer le journalisme reste une activité exposée, surtout lorsqu’il s’agit de couvrir des sujets sensibles ou politiques. Beaucoup y voient un nouveau signal alarmant sur la fragilité de la liberté de la presse dans le pays.
Hans Achomba connaît malheureusement cette réalité depuis longtemps. En 2017 déjà, il avait été arrêté dans le contexte des tensions dans les régions anglophones. Accusé de lourdes charges pour avoir simplement discuté avec un citoyen dans la rue, il avait passé plusieurs mois derrière les barreaux avant d’être libéré.
Aujourd’hui, ceux qui l’aiment attendent. Ceux qui défendent la liberté d’informer réclament des réponses. Tous espèrent la même chose : revoir Hans vivant, libre, et reprendre son travail avec le courage qui l’a toujours animé.
Son histoire nous rappelle que derrière chaque journaliste, il y a une voix, un visage, une famille — et un droit fondamental que personne ne devrait faire taire.
Agbegnigan Yaovi

