Il a fallu attendre un mois après que le premier cas du coronavirus ait été détecté au Togo pour que le président togolais, au moment où d’autres chefs d’Etat se sont adressés à leurs concitoyens à deux ou trois reprises, s’adresse à la nation dans un message radio-diffusé ce mercredi au journal de 20h. Et surtout qu’après des appels incessants des citoyens réclamant une intervention du commandant de bord du bateau togolais. Et finalement, quand il a décidé de briser le silence, le fils à Eyadema, a choisi le 1er avril, une journée de poisson d’avril, où les blagues sont distillées à profusion.
Comment le chef de l’Etat togolais veut-il que son peuple le prenne au sérieux si lui-même ne se prend pas la fonction qu’il exerce au sérieux ? Un chef de l’Etat qui à la veille de la nouvelle année ne s’est pas adressé à son peuple et qui devant cette pandémie planétaire a gardé le mutisme durant un mois. On ne saurait l’expliquer. Et pourtant, il y a quelques mois, pendant la campagne électorale, il s’exprimait. Doit-on comprendre que les seuls moments où les Togolais doivent écouter leur président est tous les cinq ans pendant la campagne électorale ?
Un chef d’Etat, c’est un leader, celui qui imprime la marche à suivre. Cette fonction, dans notre monde de plus en plus de compétition, exige du premier citoyen, plus d’engagement, plus de présence surtout que veut à l’orée de 2030 être un pays émergent. On ne pouvait pas attendre cette vision, si on ne change de paradigme. Si on n’a pas une présence constante et marquée.
Et les dirigeants qui savent que le monde est devenu une compétition et qui savent leur survie dépend du peuple sont présents auprès de leur peuple et surtout en cette période de cette crise sanitaire. Même Ali Bongo, qui aussi est arrivé au pouvoir par dévotion dynastique et malgré son état de santé ne se prête pas à ce jeu de Faure GNASSINGBE.
Dans le fond, ce discours n’a rien de particulier puisqu’il n’est que copie des mesures prises ça et là pour endiguer cette pandémie. Tout compte fait, il faut retenir du discours du chef de l’Etat :
-L’etat d’urgence d’urgence sanitaire est décrété pour trois mois,
-Le couvre-feu est décrété de 19h à 6h à partir du 2 avril
-L’eau et l’électricité seront gratuites pour trois mois pour les tranches sociales
-La force spéciale pour la riposte
-Le transfert monétaire sera octroyé aux menages les plus vulnérables, -La création d’un fonds de solidarité nationale à hauteur de 400 milliards.
A suivre
Francine DZIDULA