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L’ancien président ghanéen John DRAMANI MAHAMA
Pour développer un pays, le nombre d’années passé à la tête du pays importe peu. Le plus important est la vision qu’on a pour son pays. Dans ce domaine, il semble que c’est ce qui manque le plus aux dirigeants togolais. Ils pensent que plus ils durent au pouvoir, plus ils imprimeront la marque du développement au pays. Si la longueur du règne est synonyme de développement, Faure GNASSINGBE ne succèdera pas à son géniteur en proclamant qu’il veut corriger les erreurs de ce dernier. Il est évident que sans vision, il est difficile de parler de développement. Avec une vision claire teintée d’une dose de patriotisme on arrive malgré le lap de temps passé à la tête du pays à laisser son nom à la postérité.
La parfaite illustration de cette approche nous vient de notre voisin de l’ouest. Au Ghana, le président John MAHAMA n’a passé que six ans à la tête de la première nation d’Afrique noire indépendante, mais la génération future retiendra qu’il est le plus grand bâtisseur du pays après Kwamé NKRUMAH car ses réalisations sont éloquentes. Avec le recul, les Ghanéens n’arrivent pas à comprendre comment un tel dirigeant ait pu être battu à l’élection présidentielle.
Au Togo, ce n’est qu’à un an de la fin de son troisième mandat que le fils d’Eyadema sillonne les coins du monde à la recherche de financement pour son hypothétique programme de développement du pays. Si son mandat devrait se limiter à un comme pour MAHAMA, il n’aura rien à défendre comme bilan. Au Ghana, MAHAMA en six ans dont deux du défunt président, n’avait pas besoin d’un tel marathon à travers le monde avant de faire ces réalisations qui, aujourd’hui, suscitent admiration et font la fierté des Ghanéens.
A titre indicatif, John MAHAMA a construit plus d’une dizaine d’hôpitaux en six ans. Nous n’en citerons pour prevue que Ridge hospital, Dodowa hospital, Bolgatanga regional hospital, University of Ghana medical centre, Fomena District hospital, Gomoa Dawurampaong polyclinic, Bomaa polyclinic, Nkrankwanta polyclinic, 37 military hospital de Kumasi, Ashanti regional hospital…
Pendant ce temps Faure GNASSINGBE qui a totalisé plus du double du temps passé par MAHAMA à la tête du Togo n’a pas pu construire un demi-hôpital au peuple togolais et Dieu seul sait combien les Togolais ressentent le besoin d’avoir un hôpital digne de ce nom. Eux qui étaient contraints à franchir les frontières de leur pays chaque jour pour aller se soigner dans la petite ville voisine d’Aflao au Ghana. Les hôpitaux du pays étant devenus des mouroirs à tel enseigne que mêmes les dirigeants ne s’y aventuraient pas pour leurs soins.
Alors qu’ailleurs, on compte les hôpitaux construits en six ans, ici on sable la pose de la première pierre d’un hôpital comme si c’est la construction elle-même.
En ce qui concerne les infrastructures de communication, le successeur de John Atta MILLS n’a pas non plus lésiné sur les moyens pour désenclaver les villes ghanéennes ceci en construisant des aéroports, des chemins de fer et des routes. Ainsi à son actif, on cite le Terminal de l’aéroport de Kotoka, l’extension de l’aéroport de Tamalé, l’aéroport de Ho, Wa, l’aéroport de cargo du Ghana…
Ici on ne peut mettre à l’actif du président togolais que la construction d’un aéroport de haut standing.
Quant aux infrastructures routières, les fonds destinés à leurs constructions sont détournés et d’autres prêts ont été encore consentis pour le même projet. Des prêts supplémentaires que les générations futures vont payés alors que les responsables de ces détournements sont promus.
Les actions du dirigeant ghanéen qui sont faites sur les ressources internes du pays ne se limitent pas seulement à ces domaines, elles englobent divers secteurs d’activité de la vie socio-économiques du Ghana allégeant les conditions de vie des citoyens ghanéens alors que le niveau de vie de la population togolaise se dégrade de jour en jour en raison de l’effritement du pouvoir d’achat de la population.
Six ans de présidence de John MAHAMA comparés à quatorze ans de règne de Faure GNASSINGBE a fait dire à un ami ghanéen que « si Faure était le président du Ghana, il n’aurait pas pu faire demi-mandat avant d’être renvoyé par le peuple ghanéen » car il y a plus de dilapidation des ressources du pays que de réalisations. Tous ces bruits autour du Programme national de développement (PND) c’est pour se donner bonne conscience face à la faillite de ce régime sur tous les plans mais qui refuse de l’admettre.
Pour dédouaner le président togolais, on peut dire que les ressources du Ghana ne sont pas à comparer avec celles du Togo. Mais là aussi le Togo étant plus petit que le Ghana devrait profiter de son étroitesse pour asseoir la base de son développement. Mais la dilapidation et les détournements ne favorisent pas l’émergence du pays.
Quand l’incompétence est congénitale on peut faire une éternité au pouvoir rien ne changera. Ce que les Togolais n’aspirent pas, c’est pourquoi ils doivent se lever pour barrer la voie à un énième mandat du fils à Eyadema.
Po/09/03/19
Albert AGBEKO