Dix ans des Joutes Verbales Francophones : l’éloquence au service de la transformation sociale
Faire de l’éloquence un levier d’éveil, de dialogue et de transformation sociale, tel est l’objectif des Joutes Verbales Francophones (JVF). Cet événement majeur, qui porte la voix des jeunes bien au-delà des frontières, souffle cette année sa dixième bougie. Une édition particulière puisqu’elle coïncide avec la quatrième édition des Rencontres Internationales d’Éloquence et de Débat Francophone (RIDEF). La présentation des deux événements s’est tenue le samedi 30 août 2025 à l’Agora Senghor, à Lomé, en présence de plusieurs partenaires.
Une décennie au service de la jeunesse francophone
La cérémonie a été marquée par plusieurs interventions, dont celle de Frédérick Tsatsu, président de l’association Jeunesse Unie pour une Nouvelle Afrique (JUNA). Pour lui, les JVF visent à « ouvrir les yeux de la jeunesse, élever la voix et éclairer les chemins par la discipline, le dialogue et le débat constructif ».
« Notre ambition demeure de former une génération capable de s’ériger en une véritable force de proposition, une force active et créatrice d’un monde meilleur », a-t-il affirmé.
Le thème retenu cette année, « bâtir le commun », a été assumé avec conviction par M. Tsatsu. Selon lui, dans un contexte marqué par des fractures sociales, économiques, écologiques et géopolitiques, où prospèrent replis identitaires et discours de haine, il faut oser le pari inverse : « celui de mots qui rassemblent, d’une éloquence qui réconcilie, d’un débat qui ouvre des horizons au lieu d’ériger des murs ».
Et d’ajouter : « Bâtir le commun, c’est refuser l’isolement et le chacun-pour-soi ; c’est croire en la puissance des solidarités générationnelles, culturelles et internationales ; c’est affirmer que la jeunesse francophone peut être cette force de transformation et de paix dont le monde a besoin. »
Aux jeunes, le président de JUNA a lancé un appel vibrant : « Saisissez cette occasion pour vous lever, parler, défendre et bâtir le monde que vous voulez habiter ». Il souhaite que cette double édition « porte un signal clair : celui d’une jeunesse francophone debout, créative, courageuse et résolue à bâtir le commun ».
Dix années de parcours et un hommage aux partenaires
Frédérick Tsatsu n’a pas manqué de dresser le bilan d’une décennie riche : plus de 5 000 jeunes formés, plus de quinze nations francophones représentées, dix éditions des JVF, quatre éditions des RIDEF et quatre saisons télévisées produites.
Il a tenu à rendre hommage au gouvernement, aux partenaires, ainsi qu’aux formateurs, coachs, juges et mentors qui, depuis dix ans, soutiennent l’initiative.
« L’éloquence est souffle et émotion »
La coordinatrice de JUNA-Togo, Farida Moustapha, a quant à elle rappelé que : « Parler, ce n’est pas seulement convaincre, c’est ressentir, incarner, créer. L’éloquence n’est pas seulement affaire de raison, mais aussi d’émotion, de chair et de souffle. »
Elle a ensuite dévoilé le programme : les activités se tiendront du 24 au 27 septembre à Lomé, avec en point d’orgue la grande finale qui sacrera les meilleurs jeunes orateurs francophones et marquera la dixième édition de l’art oratoire au Togo.
Les champions en titre passent le flambeau
Les champions sortants, Moïse Akpeko (JVF) et Grâce Dogble (RIDEF), ont pris la parole.
M. Akpeko a félicité Frédérick Tsatsu « pour avoir fait de ce rêve une réalité » avant de donner deux conseils aux finalistes : « savoir pourquoi on est là et s’amuser », rappelant que « le trophée sait déjà qui va gagner ».
De son côté, Grâce Dogble a livré un témoignage inspirant : « Ce titre n’a pas été pour moi qu’une couronne figée, mais une vraie responsabilité vivante : celle de prouver que la parole peut encore rassembler, émouvoir et transformer. Transformez les vies, transformez les cœurs, transformez le monde. »
La parole des candidats
Angélica Togbevi, représentante des candidats, a remercié le promoteur et l’organisation : « Le chemin a été long, mais nous voilà enfin au bout du tunnel. Tour après tour, le cercle s’est resserré. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que huit, mais armés de courage et de détermination, nous nous préparons à vibrer aux batailles finales. »
Elle a invité le public à soutenir les candidats : « Une bataille se gagne au ciel et avec le soutien de son peuple. Nous faisons appel à vous : accompagnez-nous et votez pour vos candidats. »
Même son de cloche chez Fabiola Devo, représentante des candidats RIDEF 2025 du Bénin, qui a souligné : « L’éloquence, ce n’est pas parler pour brûler, mais pour toucher, éveiller et faire réfléchir. Dans un monde où le vacarme prend souvent le pas sur le sens, nous avons plus que jamais besoin d’espaces comme celui-ci, où la parole est remise à sa juste place : un outil de transformation sociale, de dialogue et de construction. »
Les finalistes révélés
Les quatre coachs – Moamar Tidjani, Vanessa Débi, Rahile Mijiyawa et Cyrille Komlan – ont dévoilé les noms des huit finalistes : Attisso Komla, Abalo Hubert, Junior Mawunyo, Angélica Togbevi, Bedou Elvis, Kao Biham, Anani Tchotcho et Dabla Elikem.
La cérémonie s’est achevée sur une note diplomatique avec l’intervention de Mme Blandine Vedomè, 2ᵉ conseillère de l’Ambassade de France au Togo.
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Albert AGBEKO
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