Take a fresh look at your lifestyle.
YAS SOWE-HEADER
YAS Kozooh 1200X300-1G

Edito : Ils ont tué la démocratie électorale…

YAS Kozooh 1200X300-1G

C’est un secret de Polichinelle mais cela vaut le coup de le redire. Ici et là dans l’espace francophone, la démocratie électorale est morte, mise en bière et portée sous terre depuis longtemps. Les élections n’ont plus de sens et elles sont réduites à leur plus simple expression ; l’entretien des apparences et la satisfaction de l’appétit glouton de quelques personnes dont les attitudes et les envies dépassent le titre de dinosaures.

YAS SOWE

C’est un secret de Polichinelle mais il faut le redire. Les élections en Côte d’Ivoire et au Cameroun ont rendu leur verdict. Au-delà de la fable amusante, il va sans dire que les organisateurs ont atteint leur objectif : valider le statu quo et réitérer la prétention selon laquelle certains mortels sont absolument indispensables et que les pays ne survivraient pas à leur absence des fauteuils présidentiels. C’est une prétention morbide mais infantile car c’est totalement abscons voire ridicule de croire et de faire croire que ces « guides providentiels » sont uniques et possèdent eux seuls  les compétences pour être à la tête de leurs pays.

C’est sans doute encore un secret de Polichinelle mais les esprits libres sont obligés de rappeler qu’au Cameroun et en Côte d’Ivoire, l’enjeu de ces élections était le taux de participation. Comment en est-on arrivé là ? Comment est-ce possible et pensable que des élections pour lesquelles les Etats dépensent des milliards de F CFA puissent être réduites au seul taux de participation ? Disons-le donc sans ambages ; ils ont tué la démocratie électorale. Par leur boulimie du pouvoir. Par leur égoïsme morbide. Par leurs prétentions ridicules. Par leur manque d’élégance. Car en vérité, les grands hommes d’Etat ne s’accrochent pas au pouvoir. Ils posent de grands actes pendant quelques années puis se retirent, laissant les peuples et l’histoire juger et jauger leur œuvre.

Polichinelle lui-même serait étonné si on parlait encore de secret. C’est une évidence donc que si seuls 5 citoyens sur 10 se sont intéressés à ces élections, il va sans dire que la démocratie électorale est en panne. Tenons-le pour dit d’ailleurs ; ceux qui font et défont les lois électorales selon leurs envies et leurs humeurs sont les seuls à savoir si les taux de participation diffusés sont authentiques ou non. Ce qu’on peut en dire est que si l’on peut douter sensément de la crédibilité de ces élections, vu leur cadre juridique et leur caractère exclusif au lieu d’être inclusif, c’est qu’il y a des raisons de douter même que 5 citoyens sur 10 se sont véritablement déplacés pour aller exprimer leurs suffrages. Dans le cas d’espèce, la position se confirmerait : la démocratie électorale est trucidée et envoyée six pieds sous terre.

Polichinelle lui-même sera étonné qu’on parle encore de secret. Une élection devrait être un grand rendez-vous politique national où les différentes opinions s’exprimeraient librement, justement sans faux-fuyants ni cache-sexe et, à la fin, les opinions majoritaires s’imposeraient dans une ambiance de fair-play, de respect de soi et de l’autre, de reconnaissance de défaite et de rendez-vous pris pour les joutes futures. Mais ceux-là qui préfèrent le vote des bêtes sauvages, ceux-là pour qui Allah n’est pas obligé, ceux-là qui sont allés à l’école des comédies sous les tropiques et surtout ceux-là dont l’Afrique est malade en décident autrement. Leur égoïsme et leur propension à la personnalisation de l’Etat ont zigouillé la démocratie électorale.

C’est pénible de le dire mais le chemin est encore long, le bout du tunnel n’est pas pour demain. C’est le sort de tous les malades qui se retrouvent en face de marchands d’illusions qui réussissent à leur faire croire qu’ils sont les médecins et qu’eux seuls peuvent les soigner. Ces malades mourront sans doute, à moins d’un deus ex machina.

C’est pénible de le dire mais que reste-t-il à la démocratie si les citoyens ne croient plus aux élections ? C’est la faillite, les clés devraient être sous les paillassons, vu que les systèmes mis en place n’autorisent aucun rêve. Maître Agboyibor parlait de verrouillage démocratique, ce n’est plus la démocratie. Car ils l’ont tuée, la démocratie dont les peuples rêvent.

Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de togoscoop.tg, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.

Magnim Tambanana

E-Mail: togoscoop@gmail.com

Tél : (00228) 90 96 63 64/ 99 56 57 88 : Pour vos reportages, annonces et publicité, contacter le service commercial de votre site Togoscoop.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

+ 76 = 86
Powered by MathCaptcha

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More

Privacy & Cookies Policy