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Elections législatives 2024: Ces responsables de société d’Etat qui mouillent le maillot pour UNIR…

 

Dans une société qui se dit démocratique, la séparation des pouvoirs est un principe sacro-saint de bonne gouvernance car il permet de préserver l’intégrité et l’équilibre des institutions. Cependant, une préoccupation croissante concerne l’implication des responsables d’institutions financières publiques sur la scène politique du pouvoir en place, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’impact sur la bonne gouvernance. Cette inquiétude s’observe souvent à des périodes de grands mouvements politiques telles que celles des élections et particulièrement des campagnes électorales.

Les responsables d’institutions financières publiques sont certes des citoyens et c’est leur droit de s’engager politiquement mais il leur faut une certaine retenue. Lorsque ces responsables se mêlent activement à la politique, cela peut compromettre l’indépendance des institutions qu’ils dirigent et miner la confiance du public. Les décisions financières et économiques devraient être prises en fonction d’analyses objectives et de considérations techniques, et non influencées par des intérêts politiques partisans.

Au cours de cette campagne électorale, on voit le Commissaire général de l’Office togolais des recettes (OTR), Philippe Tchodié sur des affiches publiés et mis en statut par ses collaborateurs ou proches. De là à se demander comment et dans quelle direction les pressions fiscales ou le redressement fiscal se font dans le pays ?

Le commissaire de l’OTR sur un visuel de campagne pour le parti au pouvoir

Quand on sait qu’il y a des contribuables qui sont forcément du parti politique opposé à celui du Commissaire général, on peut imaginer les difficultés de neutralité observable envers ses opposants s’il arrivait qu’un contribuable reste redevable au fisc dont l’affaire est portée à la connaissance du Commissaire général ?

 

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Pendant la campagne en cours, le constat est amer, bon nombre des agents de l’OTR sont tous à l’intérieur pour accompagner leur mentor ou leurs responsables dans des activités de campagnes du parti au pouvoir en témoigne, les postings de certains d’entre eux ou les publications qu’ils font sur les réseaux sociaux.  Quand nous sommes approchés d’un contribuable sur la neutralité des agents de l’OTR, sa réponse est sans équivoque : « quand vous voyez le maitre même battre compagne, qu’avez-vous à dire à ses agents qui ont déserté presque tous les divisions ? »

Il nous revient par ailleurs que certains directeurs de sociétés d’Etat et des élus locaux, des maires notamment, font pressions sur leurs employés, ceux qui sont sous contrat, en les menaçant de ne plus renouveler leur contrat, s’ils ne votaient pas ou ne battaient pas campagne pour eux.

Affiche de campagne du DG SAFER

Le second cas qui interpelle est celui du Directeur général de la SAFER, Sylvain Atoute A. OUTCHANTCHA. Cette société est en charge de l’entretien routier. Son directeur est candidat pour le parti au pourvoir et ce n’est pas la première fois. Faisons abstraction qu’il n’est pas possible dans notre pays pour des directeurs de société de telle envergure d’être candidats de l’opposition à un scrutin et garder leurs postes, on ne peut toutefois pas manquer de s’interroger sur ces engagements de façon à éclairer la lanterne des citoyens.

Ces responsables de société sont positionnés dans les circonscriptions parce que le parti au pouvoir estime qu’ils ont les moyens pour mener une bonne campagne électorale (moyens dont il faut se demander la provenance). Une fois le siège obtenu, la plupart l’abandonnent  à leur suppléant. Ils mouillent le maillot, une fois élus, ils abandonnent le siège aux réservistes.

Avec cette forte proportion d’implication des responsables de société dans le débat politique, on doit se demander si les défaillances ou l’absence d’entretien des routes à temps ayant causé des morts par accident aux citoyens sont-elles connues du parti au pouvoir ? On peut comprendre qu’avec cette implication, il n’y a plus de doute en ce qui concerne le maintien des personnes retraitées et fatiguées à des postes où les jeunes ont des compétences et des expériences à faire valoir. La jeunesse qui soutien à qui on dit « Allons-y » est abandonnée au profit des vieux.

Le dernier cas qui retient la curiosité est celui du président de l’université de Lomé. Même si on sait que tous les enseignants et cadres de nos universités publiques sont habitués à plaire aux autorités politiques afin d’accéder ou de garder leurs positions administratives de confort, on doit se poser la question de savoir si le prof KPODAR qui donnait hier un avis de spécialiste constitutionaliste sur la modification de la constitution, s’assimile aujourd’hui aux militants unir pour battre campagne. Dans ce cas, on est en droit de se demander si son avis était-il celui d’un partisan ou de spécialiste ?

Les implications des responsables des institutions nationales ont des conséquences sur la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion de la chose publique. L’un des dangers de cette implication est le risque de favoritisme et de corruption. Lorsque les responsables des institutions financières ou non sont étroitement liés à des partis politiques ou à des dirigeants politiques, il existe une possibilité accrue que des décisions financières et d’administration soient prises en fonction des considérations politiques plutôt que dans l’intérêt public. Cela peut conduire à l’allocation inefficace des ressources, à l’utilisation abusive des fonds publics et à des pratiques de favoritisme dans l’attribution des contrats et des financements.

De plus, l’implication des responsables d’institutions financières publiques dans la scène politique peut également créer un climat de méfiance et de polarisation. Le public peut remettre en question l’impartialité et l’intégrité de ces institutions, ce qui peut compromettre leur crédibilité et leur capacité à remplir leur mission principale, à savoir assurer une gestion administrative financière saine et transparente.

Il est essentiel de préserver l’indépendance de ces institutions et de promouvoir la transparence et la responsabilité dans la prise de décisions financières. Le parti unir doit enlever ses genoux sur le coup des agents de la fonction publique en général et des responsables des institutions en particulier même si on sait comment ils arrivent à ces postes. Cela permettra de renforcer la confiance du public et d’assurer une gestion saine et équitable au service de l’intérêt général. Aucun développement n’est possible si on demeure dans ces habitudes partisanes.

 

*mouiller le maillot: pris ici dans le sens de battre campagne pour…

Clarisse AFANOU

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