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Ouverte depuis le 22 août dernier, la foire Adjafi qui se veut un cadre de promotion des jeunes entrepreneurs a pris fin ce dimanche sur le terrain du Lycée d’Agoè au nord de Lomé sur une note de colère des exposants.
Initiative de l’agence Max communication et portée à bout de bras par le Ministère en charge de la jeunesse, cette manifestation foraine qui, se veut un cadre de promotion des jeunes entrepreneurs s’éloigne petit à petit de cet objectif car les promoteurs ont décidé ces dernières années de privilégier beaucoup plus le gain que la promotion des jeunes entrepreneurs. Conséquence, les formations et les concours dédiés aux jeunes entrepreneurs qui faisaient la spécificité de cette foire sont désormais bâclés ou relégués au second plan au profit de l’ambiance ou des concerts qui aujourd’hui sont mis en avant.
La preuve que c’est l’argent que visent désormais les organisateurs de cette foire est le prix de cession des stands qui ces dernières années est monté en flèche. De 60 000 F le prix des stands simples sans confort, il est aujourd’hui fixé à 100 000 F. Quant aux stands situés aux alentours du podium de la foire ils sont cédés à plus de 400 000 F. Une fortune pour un jeune entrepreneur. Cette augmentation des prix a fait que la plupart des jeunes entrepreneurs ont désisté à prendre part à l’événement car ils estiment que la foire n’est plus rentable et qu’elle n’est plus à leur portée. Et donc, au lieu que ce soit des jeunes entrepreneurs, ce sont des entreprises confirmées qui se retrouvent sur le site de la foire. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, la désertion des jeunes a fait l’affaire des restaurateurs et des débits de boisson qui occupent l’essentiel de l’espace forain à tel enseigne que les mauvaises langues n’ont pas hésité à baptiser la foire Adjafi « la foire de la boisson et de la viande ».
Malgré tout, ceux qui ont eu le courage de s’inscrire, ils se plaignaient de la mévente, de la baisse du chiffre d’affaire et des curieux qui visitaient les stands non pas pour des achats. Ainsi, ils comptaient sur le dernier jour (puisque c’est le moment que choisissent beaucoup pour visiter la foire en famille surtout que c’est un dimanche) pour rentabiliser leur investissement mais contre toute attente les organisateurs ont décidé doubler le prix du ticket d’entrée du dernier jour. Habituellement vendu les weekends à 500 F au dernier jour hier il a été vendu à 1000 F ce qui a fait que plusieurs visiteurs surpris par cette décision inopportune sont retournés à la maison ou sont restés dans les bars alentours.
Doucher par cette décision inattendue les exposants n’ont pas manqué d’exprimer leur exaspération.
« Ce dernier jour nous avons invité des gens pour qu’ils viennent acheter nos produits mais la plupart sont bloqués au portail, ils ne peuvent pas rentrés. Certains sont venus avec leurs enfants et ils sont repartis parce qu’ils ne peuvent pas faire rentrer tous les enfants. Pour une foire des jeunes entrepreneurs, c’est inconcevable que l’entrée soit à 1000 F, ça ne nous arrange pas », fulmine un exposant. Son voisin aussi dénonce le fait que l’organisation assimile la foire aux concerts qui sont organisés sur le site : « la foire ce n’est pas un concert. Des gens ne sont pas venus à un concert mais à la foire, pourquoi leur demander de payer 1000 F avant d’entrer ? Après avoir payer 1000 F où trouveront-ils l’argent pour acheter nos produits », questionne-t-il. « A ce prix les gens vont préférer voir ailleurs, puisqu’il y a ces mêmes articles dehors. Bien avant, certains viennent et restent dehors pour consommer et repartir avec cette hausse, c’est la catastrophe. On a l’impression que l’organisation s’en fou de notre situation puisque depuis qu’on leur en parle, nous avons en face un mur de glace. Je pensais que nous étions des partenaires », note un autre avant de conclure que comme nous ne sommes pas écoutés, nous tirerons les conclusions pour les années à venir.
Des critiques que nous espérons que les organisateurs de la foire Adjafi prendront en compte pour les prochaines éditions de cette rencontre foraine au risque que ne s’installe un désamour entre lui et les exposants.
Francine DZIDULA
E-Mail : togoscoop@gmail.com