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photo illustrative qui n’a rien à voir avec la réalité
Ce dimanche est le dernier avant la saint Valentin, je décidai de faire un tour en ville pour voir l’ambiance qui y prévaut la nuit avant cette journée dont la célébration prend de plus en plus de l’ampleur ces derniers temps chez les Togolais. Après quelques heures randonnées pris de fatigue, je décidai de m’asseoir un peu sur un banc public.
Quelques minutes plus tard, c’est une jeune demoiselle qui s’aventura vers nous. « Quelle aubaine », murmurons-je silencieusement.
Mini jupe, décolletée, cheveux tressés avec mèches que cachait légèrement un chapeau et qui tombaient presque à la hanche. Poitrine généreuse, hanche à la sirène, démarche de princesse, bref elle a tout pour réveiller le bas même d’un eunuque. C’est donc cette jeune demoiselle qui s’assied à côté de moi dans cette nuit noire alors qu’il sonnait 23h dépassée. Quel monsieur bien portant pouvait résister à tous ces atouts surtout que la charmante demoiselle n’est qu’à deux ou trois mètres de lui.
En gentleman, je fais le premier pas, « bonsoir demoiselle », bourdonnai-je pour engager la discussion. La réponse sèche que je recevais ne me permet plus d’aller plus loin. La virulence du ton me fait comprendre qu’elle venait de vivre quelque chose et que le temps n’a pas encore fait son effet. Et je ne tardais pas à le savoir.
Quelques minutes plus tard, un jeune homme s’aventura vers la demoiselle, après que celle-ci ait passé à plusieurs reprises des coups de fils. Dans les discussions parfois vives et parfois tendres, il me revenait incessamment à l’oreille « donne moi 200 F je vais prendre taxi pour rentrer chez moi ».
Plus tard j’ai su en écoutant discrètement les échanges que le jeune homme devant la fille est son copain et s’appelle Edem. Il vit à Agbalépédo et que la fille, sa copine habitait Agbadaxonou. Elle s’appelle Aïcha.
Ce soir, voulant faire une surprise à son mec, elle débarque à l’improviste et a surpris ce dernier avec une autre fille. Comme toute femme, elle s’est sentie trahit et a voulu réagir. Edem ne l’a pas laissé faire et l’a giflé devant la fille et en public.
Prise de honte, Aïcha partie sans savoir qu’elle n’avait rien en poche. D’ailleurs, si elle le savait dans ces conditions, subir une telle humiliation pouvait-on encore demander de l’argent du transport?
Après avoir parcouru une bonne partie de la ville jusqu’à Djidjolé, ne pouvant plus et fatiguée, elle s’est assise sur cette place publique. Et comme elle ne pouvait pas aussi marcher toute cette nuit en traversant la ville alors Aïcha a encore appelé de nouveau ce mec qui vient de lui administrer une gifle en public quelques heures plus tôt. C’est donc ce copain qui était venu et avec qui elle discutait maintenant.
A part « donne moi 200 F je vais prendre taxi pour rentrer ». J’entendis aussi : « Qu’est-ce que tu me fais ? Si moi-même j’ai décidée d’être avec toi parce que nous sommes tous des jeunes, est-ce un péché ? », « Qu’est-ce que tu me fais ? », « Quand on discute je suis obligée de mentir à mes camarades en disant que tu me fais çi, tu me fais ça alors qu’en réalité tu ne me fais rien ou crois que le fait de m’acheter Kom (boule de pâte) chaque fois que je viens chez toi et de me déplacer c’est suffisant. Ne vois-tu pas ce que tes collègues font à leurs meufs ? »
La voix d’Edem était souvent inaudible. Après quelques minutes de discussions, les deux se levèrent, ils vont un peu plus loin et j’entendis encore « Donne moi 200 F je vais rentrer » et plus rien. Les minutes passent.
Plus tard, je vois les deux tourtereaux disparaitre dans la nuit d’où ils étaient venus. Après avoir vécu cette scène dans cette nuit là, je compris que le bonheur d’un couple ne dépend pas seulement de la richesse mais parfois il provient d’autres facteurs que l’entourage immédiat ignore.
Un homme vivrait la situation de cette demoiselle on dirait qu’il a été envouté ou “gbotémisé” par la femme. Non ! Lui seul sait ce qu’il vit avec sa femme.
Cette demoiselle pour être heureuse n’a pas besoin que son mec la couvre de cadeau ou autres biens matériels. On peut l’humilier, la frapper en public peu importe, elle suivra toujours ce mec, quoi qu’on dise.
Il suffit pour elle que ce jeune homme la « secoue bien le bas », son bonheur est là. Elle est prête à le suivre de nouveau quelque soit les humiliations à elle infligées.
C’est ça aussi l’amour, ne dit-on pas souvent que l’amour rend aveugle ?
So/04/02/19
Clarisse AFANOU
scoopinfotg@gmail.com