Golfe 4 : Révélations de Jean-Pierre Fabre sur une tentative de négociations venue d’UNIR
La réélection de Jean-Pierre Fabre à la tête de la Commune du Golfe 4, le 17 octobre 2025, continue d’alimenter débats et spéculations. Avec 5 conseillers contre 6 pour le parti UNIR, beaucoup s’interrogent sur les mécanismes ayant permis au président national de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de conserver son siège de maire.
Face à la montée des accusations de collusion avec le parti au pouvoir, l’opposant a choisi de s’exprimer publiquement dans l’émission RETRO 7 sur Radio Victoire FM, où il était reçu par le journaliste Déla Agbo.
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« Je n’ai jamais négocié avec UNIR » : Fabre se défend vigoureusement
Dans son intervention, Jean-Pierre Fabre a rejeté sans détour les rumeurs persistantes laissant entendre un accord entre l’ANC et UNIR.
« Je n’ai jamais rien négocié. Il faut que ça entre dans la tête des gens. Jean-Pierre Fabre ne fait jamais de compromission. Jamais. C’est dans mon ADN. »
Il affirme que la victoire obtenue à Golfe 4 est le résultat d’une dynamique interne au sein de l’opposition, marquée par des discussions similaires à celles menées six ans plus tôt.
Contrairement aux analyses relayées sur les réseaux sociaux, évoquant une majorité stable « 12 contre 11 », Fabre précise que l’équilibre des forces était bien plus complexe.
« Vous avez des tensions dans les blocs. Constituer une majorité, c’est une question de discussions. »
Selon lui, son camp fonctionne sur des principes solides : conviction, volonté de changement et refus de compromis contre nature. Il estime que le bloc opposé, en revanche, manque désormais de cohérence politique.
L’ancien chef de file de l’opposition s’est également dit profondément marqué par l’attitude d’UNIR lors de l’élection.
« L’attitude du RPT/UNIR ce soir-là a laissé chez moi beaucoup de frustration. »
Il réfute les accusations selon lesquelles il aurait monnayé son maintien à la mairie.
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Une approche d’un émissaire du pouvoir à 72 heures du vote
L’un des passages les plus marquants de son intervention concerne la révélation d’un contact initié par un haut cadre d’UNIR. Fabre raconte qu’un conseiller spécial de l’ANC l’a informé qu’un responsable du parti présidentiel souhaitait le rencontrer pour discuter du cas de la commune Golfe 4.
« Mais je vous dis ceci, à quelques jours, c’est-à-dire, je crois, 72 heures du 17, ça veut dire qu’on est au 14, un de mes collègues, qui est conseiller spécial dans le parti, c’est-à-dire un rang très élevé, conseiller spécial du président, il vient me voir pour me dire qu’il a rencontré, à la demande de la personne, il a rencontré cette personne, de haut rang dans Unir, qui lui demande, il faut qu’on se voit pour discuter. Pour discuter du Golfe 4. Ah bon, je dis, discuter du Golfe 4, ce n’est pas faisable.
« Pour une raison très simple. Nous sommes à 72 heures. Nous menons des discussions pour avoir une majorité.
« Donc, on attend. Mais, on est à 72 heures. On va discuter après l’élection.
« Mais, ceux qui font une offre de discussion avec moi au sujet du Golfe 4, s’ils en sont d’accord, on discute du Togo après les élections. Les élections ont lieu le vendredi 17 octobre. Eh bien, je suis d’accord pour que le lundi, on ouvre des discussions sur le Togo avec la Ve République et toutes ces choses qui sont les éléments fondamentaux de discussion.
« Le Golfe 4 est dans le Togo. Si on règle les problèmes du Togo, je suis persuadé qu’on règlera les problèmes du Golfe 4. Donc, attendons les élections du 17 octobre. Après, on discutera.
« Alors, va leur dire que nous trouvons inopportun d’ouvrir des discussions à 72 heures sur le Golfe 4. Nous ne voulons pas discuter du Golfe 4.
« Maintenant, si je suis battu à ces élections, mais il y a une vie après la mairie. Moi, quand je vais à un examen, je ne pleurniche pas pour qu’on me montre les épreuves avant l’examen. Quelle serait ma fierté si je remporte ces élections après négociation ? Quel visage je vais présenter ? Quelle raison je vais présenter à ceux avec qui j’ai constitué une majorité et que je voudrais soumettre au vote ? Quelle raison je vais leur présenter ? Que non, nos discussions-là n’ont plus de sens et que non. Dans la vie, il faut être honnête. Il faut être honnête, y compris en politique.
« La politique n’est pas le lieu de la malhonnêteté. Dans la vie réelle, comme en politique, il faut être honnête. »
Pour lui, Golfe 4 n’est qu’une étape dans un combat de plus longue haleine pour l’alternance et la démocratie au Togo.
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Dieudonné Djigbodi
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