Japon : démission du Premier ministre Shigeru Ishiba
La rentrée politique s’avère difficile pour plusieurs chefs de gouvernement à travers le monde. Après la démission du Premier ministre français François Bayrou, c’est désormais au tour de son homologue japonais, Shigeru Ishiba, de quitter ses fonctions.
En effet, le Premier ministre japonais a annoncé sa démission après moins d’un an à ce poste, à la suite de deux défaites électorales majeures. Cette décision intervient à la veille d’un vote interne au sein de son parti, le Parti libéral-démocrate (PLD), qui aurait pu le contraindre à abandonner son poste.
À la tête du Japon pendant la majeure partie des sept dernières décennies, le PLD a récemment subi de lourdes pertes : il a perdu sa majorité à la Chambre basse pour la première fois en quinze ans, puis sa majorité à la Chambre haute en juillet.
Âgé de 68 ans, Shigeru Ishiba a déclaré qu’il continuerait d’assumer ses responsabilités « envers le peuple » jusqu’à la désignation de son successeur. Le PLD devra désormais élire un nouveau dirigeant, qui deviendra Premier ministre à l’issue d’un vote parlementaire.
Un départ lié aux tensions commerciales
Quatrième économie mondiale et allié clé des États-Unis, le Japon traverse une période d’incertitude politique alors que les tensions avec la Chine s’intensifient et que l’insécurité régionale grandit.
« Maintenant que les négociations concernant les mesures tarifaires américaines ont abouti, je pense que le moment est venu », a déclaré Ishiba, faisant référence à l’accord conclu visant à assouplir les droits de douane imposés par le président américain Donald Trump sur les voitures japonaises et d’autres exportations.
Jusqu’à dimanche, Shigeru Ishiba avait résisté aux appels à la démission, affirmant qu’il était de son devoir de résoudre le différend commercial avec Washington avant de quitter ses fonctions.
Une instabilité politique persistante
Ce départ s’inscrit dans une série de transitions rapides à la tête du gouvernement japonais. En 2020, Yoshihide Suga avait succédé à Shinzo Abe, contraint de démissionner pour raisons de santé, avant de quitter lui-même le pouvoir un an plus tard face à la chute de sa popularité. Il fut remplacé par Fumio Kishida, qui remporta les élections de 2021.
Mais Kishida dut également démissionner après un scandale de corruption impliquant le PLD, aggravé par la hausse du coût de la vie et l’effondrement du yen. En 2024, il céda la place à Shigeru Ishiba, lequel avait alors promis d’organiser rapidement des élections anticipées, estimant qu’il était « important que le nouveau gouvernement soit jugé par le peuple dès que possible ».
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Dieudonné Djigbodi
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