
À 64 ans, Sanae Takaichi est entrée dans l’histoire en devenant la première femme à occuper le poste de Première ministre au Japon. Elle a été élue Première ministre dès le premier tour par la chambre basse du Parlement, ce mardi 21 octobre. Connue pour ses positions nationalistes et conservatrices, elle s’est imposée ce samedi face à Shinjiro Koizumi, étoile montante de la politique nippone et très médiatique ministre de l’Agriculture. Cette nomination deviendra officielle quand elle aura rencontré l’empereur Naruhito plus tard dans la journée.

Longtemps figure de l’aile dure du Parti Libéral-Démocrate (PLD), Sanae Takaichi a gravit les échelons dans un paysage politique japonais dominé par les hommes.
Née en 1961 à Nara, dans le Kansai, Takaichi s’est formée aux sciences politiques avant de se lancer dans la vie publique à la fin des années 1980. Fervente admiratrice de Margaret Thatcher, ce qui lui vaut parfois le surnom de «Margaret Thatcher japonaise» ou de «Iron Lady» nationale, elle a bâti son image sur la défense d’un Japon fort et indépendant, n’hésitant pas à revendiquer un réarmement militaire et une révision de la Constitution pacifiste de 1947.
Elle succède à Shigeru Ishiba
Ses adversaires la décrivent comme inflexible, parfois clivante. Ses partisans, eux, saluent sa constance et sa ténacité dans un système où peu de femmes parviennent à franchir le plafond de verre. Elle a été ministre des Communications sous Shinzo Abe, s’inscrivant dans la lignée de l’«Abe-ism» (l’idéologie conservatrice et nationaliste associée à l’ancien Premier ministre japonais assassiné en 2022).
Son accession à la présidence du parti marque un tournant historique : jamais une femme n’avait occupé la fonction suprême consistant à diriger le gouvernement nippon. Elle succède à Shigeru Ishiba, qu’elle avait déjà battu en 2024, avant d’échouer au second tour, confirmant néanmoins son ancrage dans l’appareil du pouvoir.
Mais sa victoire ne se limite pas à une simple percée symbolique. Takaichi devra composer avec une opinion publique divisée, un contexte régional tendu, et les critiques de ceux qui redoutent un durcissement de la ligne diplomatique et sécuritaire du Japon.
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Dieudonné Djigbodi
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