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JOURNEE INTERNATIONALE DE LA LIBERTE DE PRESSE: UN JOURNALISTE PEINT LA SITUATION DESASTREUSE DANS LAQUELLE VEGETE LA PRESSE TOGOLAISE

                             Les journalistes couvrant une manifestation de l’opposition au nord de Lomé


Considérée comme le quatrième pouvoir, au Togo la presse est tout sauf un pouvoir. Appelés à être au four et au moulin, sous la pluie comme sous les soleils, les hommes des médias ne bénéficient pourtant pas des fruits de leurs labeurs. Ils vivent dans le dénuement total et sont contraints à courrier derrière les miettes que leurs offrent les organisateurs d’événements pour survivre. A l’occasion de la journée internationale de la presse, le journaliste Narcisse Prince AGBODJAN, peint la situation de la presse togolaise. Personne n’est épargné. Un tableau qui doit interpeller chaque acteur concerné. Lecture…

S’IL VOUS PLAÎT, SIGNEZ-NOUS LA CONVENTION COLLECTIVE SECTORIELLE DE LA PRESSE AU TOGO !!!

Chaque année, c’est la question sempiternelle que chaque journaliste se pose. Et elle revient encore et encore. Va-t-on vivre convenablement un jour de ce noble métier ou la situation restera inamovible au profit des patrons de presse ou encore au profit de ceux qui prennent cette situation comme une excuse pour ridiculiser cette profession qui normalement devrait avoir la considération de l’opinion ?

Un an après notre interpellation, la situation du journaliste togolais n’a pas bougé d’un seul pas. Rien n’a bougé pour une amélioration de ses conditions de vie voire de travail. Ce tableau presque noir vieux des années, est la nouvelle forme de journalisme appelé “Journalisme per diem”.

C’est le journalisme de reportage avec le petit rituel dans un coin de la salle qui a abrité séminaires, ateliers et autres conférences. Il apparaît qu’il y a un refus catégorique d’améliorer les conditions de vie du journaliste togolais à travers la signature de la convention collective sectorielle. Ce refus est manifestement dû à un “mépris” envers le journaliste employé et le pigiste. Ils sont payés au lance-pierre lors de la couverture des séminaires, des ateliers, des conférences et autres symposiums, un frais de transport connu sous l’appellation “Per diem” ou ’’Gombo”. Avec l’avènement des sites internet d’informations devenus légions dans notre pays, la situation s’est empirée. La plupart des journalistes employés non payés ou mal payés se retrouvent face à cette réalité.

Etre aux aguets des reportages, ne pas rater les ateliers organisés, savoir distinguer les évènements où les per diems peuvent tomber ou ceux où ils ne tomberont pas, font désormais l’objet de flair.

Et c’est dans cet îlot impertinent que certains “cons de frères” qui salissent l’image de la profession, viennent prendre place. Ils sont conscients qu’ils ne cherchent pas l’information puisqu’ils ne vont jamais écrire un article ; d’ailleurs parmi eux, il y en a qui n’ont jamais écrit un papier. Cette minorité de personne à la quête uniquement des petits billets de 1000F, 2000F, 3000F, 5000F, connaît presque tous les organisateurs d’événements et chargés de communication d’institutions, les ministres, les Directeurs de Cabinet et autres personnalités. Quand ils arrivent sur le lieu de reportage, la première des choses qu’ils font, c’est de chercher le chargé de communication et le saluer puisqu’ils les connaissent tous. Certains organisateurs les surnomment les “Journalistes pestes”. Tu vas les voir se pavaner des fois armés de presses auxquelles ils se disent appartenir. Ils sont souvent en retard aux reportages mais peuvent menacer les chargés de communication de contacter leur supérieur s’ils refusaient de leur donner leur per diem. Ce sont eux qui sont responsables d’une partie de l’irrespect qui plane sur cette profession dite noble dans ce petit rectangle qu’est le Togo. Et dire que certains patrons de presse leur donnent le OK pour se comporter de la sorte sur le terrain. Ces patrons de presse, non seulement acceptent qu’ils vadrouillent avec le nom de l’organe mais aussi prennent leur défense, s’il arrivait qu’on veille ramener à la raison ces gens qui ne font pas la plupart du temps le travail pour lequel ils vont en reportage.

Certaines organisations n’hésitent pas à rassembler de journalistes possibles sur leurs différents événements, croyant que plus les confrères sont nombreux, mieux l’opinion sera informée. Elles ne rechignent pas à “déplacer” tout le monde. C’est seulement lorsqu’elles sont à l’heure de leur “média monitoring” qu’elles comprennent que seule une minorité de journalistes présents à la manifestation a relayé l’information. Or, ces organisations mobilisent un budget extensible dans le seul but de ne pas laisser les reporters repartir bredouilles. Mais malgré ça, certains reporters prennent la vilaine habitude de ne pas honorer leur engagement. Une honte pour la profession. C’est dans la bouche de ces quelques têtes que tu vas entendre le plus souvent ’’Moi, je fais 17 ans dans la profession”, ’’Moi j’ai déjà ma maison”, ’’Moi j’ai un patrimoine. Le petit déjeuner de mes enfants par jour dépasse ces per diem qu’on nous donne sur le terrain”,

 Mais ils sont quand même tous les jours sur les lieux de reportages malgré tout ce qu’ils prétendent avoir réalisé. Les responsables de communication des organisations vivent le calvaire du comportement de cette minorité de “journalistes”. Cela paraît normal que certains organisateurs se refusent de faire déplacer les reporters dans la mesure où ils ne feront pas leur part après. Cet acte éhonté se produit parce que les journalistes ont de la peine à joindre les deux bouts et donc avec toute l’éthique, la déontologie qu’ils sont censés respecter, ils oublient leur mission, celle d’aller publier les informations collectées.

Quand on refuse d’appliquer la convention, comment peut-on avoir des journalistes intègres, soucieux du respect qui s’impose à l’égard de la profession ? Dans une profession où le salaire des employés ne préoccupe personne, où celui ou celle qui ose dire non à cette situation dans son organe est facilement mis dehors et changé par un étudiant, ou encore son patron conspire avec ses autres collègues patrons de presse pour que ce journaliste ne travaille jamais ailleurs parce qu’il a osé réclamer de meilleures conditions de travail et de vie. Comment voulez-vous que chaque journaliste n’ait pas son site d’informations ?

Les journalistes togolais, pendant des années, sont sujets aux questionnements touchant à leurs conditions de vie et de travail, surtout à cause de la persistance des difficultés économiques dans notre pays. Je me suis amusé à poser la question à certains confrères sur l’état de leur rémunération. Apparemment, rien n’a bougé après un an. Rien de rien n’a bougé par rapport aux conditions des journalistes employés et des pigistes. Aucune initiative n’est prise dans ce sens. Tous déplorent cette situation et c’est le cas chaque année mais personne ne veut lever le petit doigt pour dire ’’ça suffit. Il faut que ça change“.

                                                             Une animatrice radio


Non mais c’est regrettable, pitoyable, ça fait pitié de voir les reporters être incapables de refuser un billet de 2000F qu’on leur tend pour leur intéressement sur le lieu de reportage. Les gars sont là, dites svp, laissez ces 2000F et 1000F et regagnez vos organes. Mais ils sont réticents, ils sont là calés dur. Cet argent malheureusement, va combler le vide, pensent-ils. C’est comme cela qu’on va se construire une vie ? Simplement parce qu’on n’a pas de salaire ? Et ce sont ces reporters qui font le gros du boulot dans leur organe.

AU TOGO POUR ETRE JOURNALISTE, IL FAUT AVOIR UNE FOIS PRIS UN AVION

Cette situation donne le droit à ces quelques “supers journalistes” chanceux et non ’’bons” qui ont une fois pris l’avion, pris part à un forum ou évènement international et qui, peut-être ne vivent pas les mêmes réalités que les autres, de soigneusement choisir par manifestation intégrale d’orgueil qu’ils incarnent, de considérer les autres confrères comme des bons à rien et des miséreux.

 Au Togo, pour être un “bon journaliste“, il faut avoir une fois pris l’avion, mettre sur votre page une photo dans laquelle vous êtes à un forum à Kigali, Bruxelles, Paris ou machin et à votre retour, se trouver une petite voiture, c’est fini on vous considère comme un vrai et bon journaliste. Vous êtes supérieurs aux autres quoi et vous pouvez dire ce que vous voulez d’eux puisque tout le monde sait que le journaliste togolais souffre. Désolé, je ne vous apprends rien mais ces messieurs qui se prennent pour des supers journalistes malheureusement, on sait comment on leur paie les mêmes “per diem” sur le lieu de reportage. Qu’ils arrêtent de se la jouer parce qu’ils ne sont pas mieux. Avec ces comportements-là, ils s’acharnent à brûler aux vifs feux de la méchanceté et l’hypocrisie dans la corporation, se cachant derrière le hideux rideau de “confrères“.

Il faudrait aussi que les journalistes surtout les jeunes reporters apprennent à mieux s’habiller en étant présentable quand on les envois à un reportage. C’est vrai qu’on n’a pas de salaire mais ce n’est pas une raison pour être débraillé. Il y en a qui portent des vêtements pas possibles pour venir couvrir les évènements. Svp, soyons un peu présentables pour ne pas paraître ridicules aux yeux des autres. On sait déjà que le journaliste togolais à une mauvaise condition parce qu’il n’a pas de salaire sinon on est mal payé. Mais prenons soin de nous.

Personne ne veut changer nos conditions. Le seul discours que vous écouterez sur toutes les lèvres, c’est qu’il urge que la corporation soit assainie. C’est le seul discours habituel de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) avec son projet “d’obtention de carte de presse” invitant les journalistes à se l’approprier. Carte de presse !! Encore carte de presse !! Et encore carte de presse !! Le but, distinguer le journaliste de celui qui ne l’est pas. Mais pour ce qui est du salaire de ce même journaliste à qui on demande d’avoir la licence avant de porter le manteau de journaliste et avoir cette carte de presse, la HAAC dit ne pas être concernée par la question et suggère que les concernés eux-mêmes s’organisent pour réclamer. D’ailleurs, cette HAAC est plus préoccupée ces derniers jours à rassembler 3,5 milliards de FCFA pour exécuter son plan stratégique.

On se soucie du fait que le journaliste fréquente beaucoup et qu’il ait sa carte de presse mais aucun effort n’est fait pour qu’il vive de ce métier. Ça ne chagrine personne de le voir souffrir. On lui demande de faire recours à des organisations de presse s’il se sent lésé. Des organisations de presse qui sont à l’agonie, qui manquent cruellement de moyens pour mener leurs activités, avec des problèmes internes qui font entorses à leur évolution. Des organisations de presse qui souffrent même de l’indifférence des journalistes. “Des organisations de presse dont apparemment la préoccupation primordiale des premiers responsables est d’être placés à des endroits dans d’autres institutions partenaires au nom de leur organisation pour bénéficier des privilèges qui y sont“. Autrement dit, tout le monde cherche pour lui.

CHEZ LES JOURNALISTES LE LINGE SALE SE LAVE DEHORS

Donc le journaliste togolais va avoir sa licence pour travailler sans salaire, sans être déclaré à la CNSS et en étant professionnel, veut-on nous faire savoir ?

 

                                                    Journalistes couvrant la campagne électorale

 

Même son de cloche pour l’OTM sur la question. J’ai entendu le même discours sortir de la bouche du président de l’OTM sur le sujet. Pour lui, les journalistes doivent prendre leur responsabilité pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail. Et il a raison, ce n’est pas de la prérogative de l’institution qu’il dirige. “L’OTM est plutôt préoccupé par la communication autour du Climat des affaires dans notre pays“. Elle ne peut pas défendre les journalistes pour qu’ils vivent mieux mais peut allègrement exposer les tares de notre corporation aux ateliers que les autres institutions organisent. On a du mal à organiser nous-mêmes des assises pour parler de nos réalités, nos problèmes et trouver les solutions idoines mais quand les autres nous invitent pour en parler, c’est avec beaucoup de plaisir qu’on le fait devant d’autres institutions qui aussi ont des soucis dans leur domaine mais ne l’exposent nulle part. Il faut voir comment le président de l’OTM parlait avec éloquence du comportement déplacé de certains journalistes, des problèmes de la corporation à l’atelier de HAPLUCIA (NDLR : Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées) devant les responsables de cette institution mais n’a pu nous dire la vraie solution pour les résoudre. “Svp, ayez le courage d’organiser de pareilles assises sur les mêmes sujets entre nous les journalistes pour qu’on se dise certaines vérités et non attendre que d’autres personnes le fassent à notre place pour qu’on s’empresse à aller vilipender

IL EST PLUS FACILE AUX PATRONS DE CHANGER DE VOITURE QUE DE PAYER SON EMPLOYE

Le CONAPP quant à lui fait attention à ce sujet parce qu’il est conscient que ce sont les patrons de presse qui le composent qui sont les premiers concernés par la question. C’est au CONAPP que logent nos patrons de presse qui ont refusé de payer leurs employés. De bons donneurs de leçon aux politiques sur nos radios et télés mais malheureusement ne sont pas mieux que les dirigeants de ce pays. La préoccupation du CONAPP est plutôt la formation des journalistes et assainir la corporation. Quelques actions phares le prouve notamment le partenariat tripartite avec le ministère de la communication et l’ambassade de France pour former les journalistes. C’est dans ce cadre que 64 journalistes professionnels sont en train de préparer une licence professionnelle en journalisme à l’ISICA (NDLR : Institut des sciences de l’information, de la communication et des arts) grâce au Profamed. Et plus de 100 autres sont formés de manière continue par le CFRC.

On nous parle aussi de la modification prochaine des textes sur la profession. L’accès à la profession aussi a été revu avec la HAAC qui a ouvert récemment une session de délivrance de cartes de presse et de récépissés. Ceci veut dire que désormais, vous ne pouvez avoir un récépissé pour une parution de la presse en ligne ou écrite que si vous êtes une entreprise de presse.

“Tout ça c’est bien, mais qu’en est-il de la convention collective sectorielle, messieurs les patrons de presse ??? Pourquoi messieurs, la plupart parmi vous refusent de payer leurs employés mais n’hésitent pas à changer de voiture à chaque fois ?” C’est bien de rester attachés à la recherche du professionnalisme, à l’assainissement de la profession mais ça semble trop difficile pour vous de penser à payer vos employés. Il paraît superfétatoire que nos patrons de presse prétextent du manque de moyens pour payer leur employés parce que confrontés à des difficultés, et au même moment peuvent changer leurs voitures à leur gré à chaque fois, être stylé tout le temps pour certains et s’offrir des week-ends au nom du CONAPP (Ils aiment bien Kpalimé et l’hôtel du lac d’Agbodrafo pour ces loisirs). Le plus étonnant c’est la manière dont le CONAPP même déplace les reporters quant ils les sollicitent pour couvrir une de leur activité. C’est ridicule de les voir remettre aux journalistes leur intéressement en cachette, d’une manière bizarre. Cette comédie se fait à chaque fois pour ne pas faire déplacer tout le monde simplement parce que nos patrons de presse sont conscients que la plupart de leurs employés ne comptent que sur les perdiem pour survivre.

Les journalistes souffrent trop messieurs les patrons de presse, “”Il FAUT NOUS SIGNER LA CONVENTION COLLECTIVE S’IL VOUS PLAIT !!””

 

Et puis arrêtez de nous faire croire que c’est quand les organisations de presse finiront par s’entendre que nous irons vers la signature de la convention collective de la profession que vous aviez étudiée et validée. Est-ce à dire que si les organisations de presse ne travaillent pas de concert, on ne signera jamais cette fameuse convention ? Vos reporters ont besoin de vivre de leur métier. Un journaliste a posé la question à un patron de presse il y a pas longtemps sur un lieu de reportage : “DP quand est-ce nous aussi allions acheter une voiture comme vous si on doit rester dans ces conditions ??”,le DP en question s’est fâché après l’avoir écouté parce qu’il s’est rendu compte que le jeune journaliste lui faisait comprendre que ça doit changer et qu’ils ont eux aussi besoin de vivre convenablement de la profession. Les aspirations dans la profession sont grandes, les attentes nombreuses et nos inquiétudes légitimes.

Mais si ça doit changer, il faut que les journalistes eux-mêmes agissent. Amèrement, j’ai constaté que les concernés que sont nous les journalistes, sommes comptables de notre situation. Il n’est pas besoin de faire un débat sur l’attentisme, le manque de volonté, la peur et le doute, le manque cruel de motivation des employés journalistes pour agir. Je suis sidéré, choqué, scandalisé par ce refus de mener une synergie d’action de mes confrères face à cette situation déplorable. “Il y a pire aveugle que celui que l’inaction a rendu aveugle“. C’est étonnant de voir que les journalistes eux se soient résignés, ils subissent, ronronnent dans leur coin mais ne font rien pour une amélioration des conditions. Comment se libérer de l’emprise de la pauvreté dans ce métier si au même moment on ne veut rien fait pour la recherche du mieux-être ?? Chacun se connaît et chacun sait l’intérêt qu’il poursuit dans cette histoire.

LE SYNJIT DOIT SE REVEILLER DE SON SOMMEIL

Si nous voulons de meilleures conditions, il nous faut intensifier les actions par l’unique syndicat qu’on a qui n’est autre que le SYNJIT. Ce syndicat devrait être notre creuset de réflexion. Mais c’est ahurissant le “COMA” dans lequel s’est enlisé le seul syndicat de la corporation. Pendant prêt de 4 ans, rien de rien au SYNJIT. Aucune action, aucun mouvement, aucune volonté des journalistes employés de se retrouver pour une synergie d’action. Tantôt le congrès est annoncé, tantôt il est reporté parce qu’aucun membre dudit syndicat ne se sent concerné. Tout le monde a démissionné au SYNJIT et avec ça, on est surpris que notre situation ne change pas ? Le Syndicat doit se relever et c’est une affaire de tous les journalistes employés.

                                          Les journalistes au cours d’une manifestation réclamant leurs droits

 

Ce que les membres du SYNJIT doivent savoir est qu’il n’aura pas de renouveau possible sans que le bureau actuel ne rende son tablier pour qu’un nouveau bureau prenne les rênes. C’est la condition sine qua non pour insuffler du sang nouveau à notre syndicat. Il faut que les choses bougent chers camarades de la lutte. Sortons de la léthargie et passons à l’action maintenant !! Sinon chaque année on sera là qu’à nous plaindre. Le SYNJIT doit retrouver ses lettres de noblesse.

 

Aussi, chers confrères, surtout chers confrères jeunes, pensons à faire carrière professionnelle dans cette profession.

Le journalisme est un art… Comme tel, il attire beaucoup de monde. Les uns l’embrassent par passion et vocation, d’autres le font pour juste “s’occuper” en attendant de trouver mieux ailleurs. De nos jours, cette seconde tendance a pignon sur rue et rime avec la “formation sur le tas”(qui se fait sans véritable diplôme ou pré-requis). En l’absence d’un véritable débat sur l’assainissement de la corporation, elle continue d’être truffée de “formés sur le tas” dont les conditions de travail et de vie, deviennent de plus en plus désastreuses. Pour s’en convaincre, il suffit de scruter les réactions des uns et des autres sur les lieux de reportage, surtout au moment du fameux “”communiqué final””, allant parfois du harcèlement des organisateurs à des Insultes ( ceux qui ne gèrent pas les non- invités sont parfois traités de pingres). En off, la plupart des journalistes, en tout cas, ceux qui sont régulièrement sur le terrain, déplorent cette attitude qui discrédite la corporation, mais personne ne veut poser clairement le débat. Et pourtant les conséquences sont là : Manque de professionnalisme, articles bâclés, réticence des organisateurs à inviter plus de médias, paupérisation continue etc… Là où le bât blesse, c’est que les journalistes jeunes surtout s’arc-boutent sur cette formation sur le tas et ne veulent plus évoluer dans leur carrière en termes de connaissances. Pour beaucoup, il suffit juste de savoir écrire un article pour se promener sur les lieux de reportage à la quête du communiqué final. Cet article n’est dirigé contre personne, mais à un moment donné, il faudra crever l’abcès pour permettre à la plaie de guérir. En France par exemple, une étude a montré que 75% des journalistes sont formés sur le tas, mais après ils se sont “normalisés” à travers des connaissances approfondies avec des diplômes à l’appui. Même l’animateur de RFI, Claude Siar est passé par là.

Au Togo, les jeunes journalistes une fois formés sur le tas, ne veulent plus évoluer, ne veulent plus apprendre. Ils réclament un bon traitement de la part de leurs Directeurs de Publication ( ce qui est normal et légitime) sans chercher à faire monter leur niveau de connaissance et devenir incontournable ou sans demander la plus-value qu’il apporte au journal en termes de marketing et de lobbying par exemple. De façon caricaturale, l’adage ne dit-il pas que “quand tu coupes pour la souris, tu dois couper pour le chat aussi ?”

                 Les journalistes au cours d’une manifestation réclamant leurs droits

 

Collectivement les choses sont toujours à l’endroit. Néanmoins, ce serait bienséant et profitable qu’individuellement chaque jeune journaliste puisse rehausser son niveau et se faire valoir. Les exemples sont légions dans ce registre. Sans prétention aucune de vouloir donner des leçons à qui que ce soit, nous devons, à un moment donné, nous arrêter et nous poser des questions sur ce qu’on cherche réellement en tant que journaliste. Si c’est juste pour courir après le communiqué final, ou faire carrière, s’imposer et forger une identité dans ce métier. Si nous sommes dans le premier lot, alors nous devons encaisser pendant longtemps les humiliations des organisateurs contre les miettes ainsi que le mauvais traitement des patrons. Mais si nous sommes pour la seconde option, nous devons nous armer de courage, travailler, se faire former et forger notre identité. C’est à mon humble avis la clé de voûte pour sortir de la précarité  dans laquelle nous semblons être condamnés. D’autres l’ont fait et aujourd’hui ils se régalent des fruits et nous sommes parfois tentés de les envier. Ils ont simplement compris que “”La réussite a un prix, l’échec aussi en a, mais encore plus coûteux“”.

ALORS JEUNE JOURNALISTE TOGOLAIS REVEILLE-TOI !!!

 

BONNE FETE DE LA LIBERTE DE PRESSE A NOUS !!

Que Dieu veille sur chacun de nous !!

 

Narcisse Prince Agbodjan

Md/01/05/19

togoscoop@gmail.com

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