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YAS ET CONFAM

La C14, une coquille bien vide

YAS ET CONFAM


Elle  avait à un moment donné porter les aspirations au changement et à l’alternance  du peuple togolais. Elle a  fait trembler le régime cinquantenaire au point de faillir le faire chuter. Mais aujourd’hui elle n’est  que l’ombre d’elle-même. Il s’agit bien évidemment du collectif des 14 partis de l’opposition togolaise (C14).

Il y a seulement quelque mois, au temps fort de la contestation débutée le 19 août 2017, toutes les formations politiques se bousculaient au portillon de la C14, aujourd’hui, c’est le mouvement contraire, toutes les formations qui y sont demeurées veulent en sortir. La raison. Des ambitions mal dissimilées.

Au Togo, quand on parle d’élection, les yeux des leaders de l’opposition scintillent car ils savent qu’au bout du processus il y a de l’argent à se partager. Si jusqu’à un moment donné, cette classe politique opposante a affiché un semblant d’unité, c’est parce que la compétition électorale n’était pas en vue. Tous misaient alors sur le renversement du régime par la rue et donc chacun dans ses calculs voulait être à la bonne place pour en tirer les dividendes. Aujourd’hui, que la mobilisation a faibli, les égos et les ambitions surdimensionnés ont refait surface. 

De 14 partis voire bien plus (ADDI- ANC – CAR – CDPA – DSA – FDR – LE TOGO AUTREMENT- LES DÉMOCRATES – MCD – PARTI DES TOGOLAIS – PNP – PSR – SANTE DU PEUPLE – UDS TOGO), cette Coalition se réduit comme une peau de chagrin à mesure qu’on s’approche des échéances électorales. Tous ceux qui sortent de la Coalition ont en ligne de mire cette élection. Mesurant leur chance d’être élu candidat unique de la Coalition, ils   préféraient prendre leurs distances avant la désignation de la personnalité qui représentera la Coalition.

En dehors de Me TCHASSONA Mohamed du MCD (dont la sortie avait été très critiquée à l’époque par les restants) et dans une moindre mesure le PNP et  le parti des Togolais, toutes les formations politiques qui sont sorties après le sont par calcul politique.

La dernière en date est le Pacte socialiste pour le renouveau (PSR) du professeur Wolou Komi qui a mal caché sa volonté de se présenter à ce scrutin après le départ du Jean-Pierre FABRE de l’ANC dont le parti l’a déjà désigné comme son « porte-étendard », le CAR de Me Yawovi AGBOYIBO, ADDI du professeur Aimé GOGUE lui ont emboité le pas. Toutes ces sorties ne sont guidées que par le désir de leurs responsables de se présenter à l’élection. Il ne reste dans ce regroupement que la CDPA, FDR, DSA, Les Démocrates, UDS Togo. Même si ce groupe subsiste et arrive à désigner un candidat pour la représenter, quelle force aura ce candidat quand on sait que les candidatures présentées par cette Coalition lors des locales n’a réussi a susciter l’engouement auprès de la population, la situation se complique davantage pour la Coalition avec ces départs qui l’a fragilisent.

Mais que comprendre de cette multitude de candidature avec des militants qui se font farouchement la guerre ? A quoi bon multiplier dans ces circonstances des candidatures pour après le scrutin crier qu’on nous a volés ?

Cet attitude de l’opposition togolaise ne surprend guère les observateurs avertis de la scène politique togolaise, car pour ces derniers, si le régime cinquantenaire a duré au pouvoir ce n’est pas forcement qu’il est fort mais c’est à cause de la division de ces répondants qui lui font le lit. Cette opposition préfère se tirer des balles dans ses propres pattes que de combattre son adversaire. Ce qui a fait dire à notre confrère Sylvain SASSE que  « l’opposition togolaise est l’une des deux oppositions politiques (Gabon et Togo) les plus bêtes de toute l’Afrique ». Affirmation corroborée par le professeur Apédo Amah Togoata qui, dans une interview qu’il nous a accordée, a déclaré  que « nous avons l’opposition la plus bête du monde. En réalité, elle est complice du système en place et gruge le pauvre peuple. Sa stratégie est claire et entachée de roublardise : faire tout et son contraire ».

Si tel n’est pas le cas comment comprendre qu’au moment où il fallait s’unir pour remobiliser le peuple autour d’un idéal commun de conquête du pouvoir, ces partis politiques ont décidé de faire cavalier seul tout en sachant pertinemment que c’est l’union qui a toujours fait leur force et qu’aucun parti individuellement pris ne peut battre le parti au pouvoir, si ce n’est faire le jeu de l’adversaire. Cette politique de division de l’opposition qui est la base du fort taux d’abstention constaté ces derniers temps dans les fiefs de l’opposition n’est pas prête de changer tant qu’il n’y aura pas une candidature ou un discours mobilisateur. 

La C14 est aujourd’hui l’ombre d’elle-même, après le scrutin de 2020 on pourra recréer une nouvelle Coalition, charger de nom,  pour refaire la même chose, demander un dialogue. Tout porte à croire que c’est devenu un business, un fond de commerce que les leaders se sucrent sous le dos du peuple togolais qui à tort d’avoir placé sa confiance en ces hommes et femmes qui ont peur de conquérir le pouvoir.

Francine DZIDULA

E-Mail : togoscoop@gmail.com

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