Législative 2024 : Bataille sans merci entre les ténors de l’opposition à Lomé
Avec 2,18 millions d’habitants, soit 27% de la population togolaise, le Grand Lomé, est la région la plus peuplée du pays. Cette région, qui regroupe les préfectures du Golfe et d’Agoè-Nyivé, selon le dernier découpage électoral, enverra 14 députés à l’Assemblée nationale sur les 113 élus nationaux. Il s’agit de 6 pour la préfecture d’Agoè-Nyivé et 8 pour la préfecture du Golfe.
A Lomé, la ville-capitale qui se trouve dans la préfecture du Golfe, la bataille sera rude pour la conquête des 8 sièges mis en jeu. En effet, presque tous les ténors de l’opposition se présentent dans cette circonscription électorale.
De Jean-Pierre Fabre à Me Dodji Kokou Apévon, en passant par Fulbert Sassou Attisso, sans oublier Mme Brigitte Kafui Adjamagbo et Komi Wolou, ils se présentent tous à Lomé. Dans cette circonscription électorale, sur les 28 candidatures, trois sont des anciens candidats à l’élection présidentielle, sans compter les acteurs de la société civile, non moins des moindres à l’instar de Pasteur Edoh Komi ou encore Boukari Soumaïla du Mouvement Ensemble pour agir (EPA), ce dernier, avantagé par sa première position sur le bulletin de vote. Non seulement, Golfe est la circonscription qui a plus de candidats mais aussi c’est elle qui est la plus relevée.
Face à ces candidats de l’opposition, Germain Kokouvi Wona, la tête de liste parti au pouvoir fait figure d’une parfaite inconnue.
S’il ne fait pas l’ombre d’aucun doute que l’opposition puisse remporter la majorité des sièges dans cette circonscription, en revanche, la question se pose de savoir quelle sera la marge de manœuvre du parti au pouvoir et des autres candidats indépendants ?
Lomé, à l’instar de la plupart des capitales africaines est réputée acquise à l’opposition. Les précédentes élections surtout les législatives ont montré la mainmise de l’opposition sur cette partie du pays, raflant presque tous les sièges. Parfois, ce n’est qu’au forceps que le parti au pouvoir arrive à glaner un siège.
Pour ces législatives, les enjeux seront décuplés du fait que Lomé a vu son siège augmenté de trois contre 5 dans le précédent découpage. Le parti au pouvoir qui progresse un petit peu dans les quartiers nord de Lomé ne voudrait plus se contenter de la portion congrue du gâteau.
La grande bataille se fera au sein même de l’opposition. Ce scrutin est aussi l’un des plus ouverts au sein même de l’opposition. Se joue une guerre de positionnement et de revue des troupes au sein de l’opposition dans la perspective des prochaines élections présidentielles qui se tiennent dans moins d’un an si la constitution demeure telle. Si jadis, on peut donner le bon Dieu sans confession à l’ANC qu’elle raflera la majorité des sièges, aujourd’hui les donnes ont changé. Jusqu’à quel niveau la remontada qui s’annonce au sein de cette formation peut-elle la conduire surtout à Lomé. Et quelle sera la résistance des autres partis politiques à l’instar de celui de Me Dodji Apévon qui progresse ces derniers temps au sein de l’opinion. C’est la grande énigme de ce scrutin.
Albert AGBEKO
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