Union pour la République (UNIR), le parti présidentiel, a remporté 108 des 113 sièges de la nouvelle assemblée nationale selon les résultats proclamés dans la nuit de ce samedi 4 mai 2024 par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). C’est une vague bleue marine qui a soufflé sur le territoire national. La presque totalité des sièges mis en jeu ont été remportés par UNIR qui n’a concédé que 5 sièges à l’ensemble de l’opposition.
95,57% des sièges de la prochaine législature seront occupés par le parti présidentiel. C’est encore mieux qu’au moment où l’opposition boycottait les élections (88,88% en 2002 et 64,83% en 2018).
UNIR a montré son assise nationale et son maillage du territoire national en remportant toutes les préfectures à l’exception de celles de Tandjouaré et Danyi (où ADDI obtient 1 siège par préfecture et Golfe (où ANC, FDR et DMP se partagent les 3 sièges).
L’opposition sort laminée et affaiblie de ce scrutin. C’est le pire résultat obtenu par l’opposition début qu’elle participe à une élection. Elle est inexistante dans la partie septentrionale du pays sauf dans la préfecture de Tandjouaré où ADDI a réussi à sauver un siège. C’est encore moins qu’en 2013 où ce parti avait obtenu 2 sièges et 3 pour l’UFC.
Le plus surprenant est la disparition de l’opposition dans la partie méridionale du pays, considérée comme son fief. Cette dernière n’a réussi à obtenir aucun siège dans cette partie du pays à l’exception de la Préfecture du Golfe où les ténors de l’opposition se présentent (Fabre, Me Apevon et Adjamagbo-Johnson) et s’en sortent avec 1 siège chacun.
La première leçon de cette élection est la confirmation de l’hégémonie de UNIR sur la scène politique togolaise. Avec ce score à la soviétique, elle demeure la première force politique du pays avec le risque de retour au parti unique. Un score qui risque également d’acter la disparition de l’opposition et ouvrira la voie après le régime parlementaire à une monarchie si l’opposition ne se remet pas en cause.
On note également la disparition des partis de l’opposition parlementaires en l’occurrence le NET de Gerry Taama, le PDP de Innocent Kagbara et l’UFC de Gilchrist Olympio sans oublier les indépendants qui ont fait une entrée fulgurante lors de la dernière législature mais qui cette fois-ci, aucun, n’a réussi à se faire élire. La prochaine législature sera constituée uniquement que de partis politiques. Avec un tel score les quatre partis de l’opposition ne pourront même pas former un groupe parlementaire à moins que UNIR concède à ce qu’il faut au moins 5 députés pour former un groupe parlementaire, ce qui obligera ces formations à s’unir.
Dans la pratique, ces formations ne pourront même pas constituer une minorité de blocage, car avec sa majorité absolue UNIR peut gouverner aisément sans entrave de l’opposition comme elle l’a toujours fait. Elle sera seule comptable des échecs de sa gouvernance.
Les résultats définitifs seront proclamés par la Cour constitutionnelle et les partis politiques et les indépendants peuvent faire des recours auprès de cette cour sur les résultats publiés par la CENI.
Notons que les résultats des régionales n’ont pas quant eux été publiés cette nuit.
Albert AGBEKO
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