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Plusieurs mosquées de la banlieue nord de Lomé avaient été durant les dernières vacances le théâtre des actes de profanation. Des actes qui ont choqué et ému l’opinion nationale. Mais le but visé par les auteurs de ces actes qui, certainement est de susciter un conflit de religion entre les deux principales religions monothéistes du pays (Le christianisme et l’islam) n’a pas être atteint. Le peuple togolais foncièrement croyant et de surcroit tolérant-dans une sous région ouest africaine minée par des guerres de religion et les attaques djihadistes le Togo est demeuré le seul ilot de paix où cohabitent les principales religions-ne s’est pas laissé manipuler. En cherchant à opposer les Chrétiens et les Musulmans, les auteurs de cet acte à connotation politique cherchaient à fragiliser les manifestations politiques en cours dans le pays. Ils voulaient opposer les chrétiens aux musulmans, ils soupçonnent ces derniers d’être des militants du principal parti de la contestation. Mais peine perdue. La maturité politique du Togolais a triomphé.
Alors que se poursuivaient ces actes qui choquaient toute la communauté nationale, le Ministre de la Protection civile bradé du titre de Général, Yark Damehane est monté au créneau pour dire que tout est mis en place pour sécuriser les mosquées de la zone. Mais comme un défi à lui lancé, les profanateurs ont continué de plus bel leur basse besogne de profanation des lieux de culte. Après les mosquées, ils se sont mêmes attaqués à une église baptiste.
Pris au dépourvu, le ministre a vite fait de brandir l’ouverture d’une enquête. Enquête qui devrait mettre la main sur les profanateurs afin qu’ils répondent de leurs actes devant les juridictions du pays. Mais depuis plus de deux mois que cette annonce a été faite la situation est au point mort : ni le Procureur de la république, ni la police judiciaire n’est montée au créneau pour situer sur l’évolution de l’enquête.
Ce qui renforce l’idée chez les Togolais que chaque fois qu’on ouvre une enquête ici, jamais elles ne sont clôturées. C’est juste des annonces pour calmer l’opinion.
La liste des enquêtes ouvertes dans ce pays et qui ne sont jamais fermées est longue. On se rappelle de l’enquête sur l’assassinat des élèves de Dapaong, de l’assassinat du journaliste Atsutsé Agbogbli, les miliciens d’Adewui, les braqueurs de l’aéroport de Lomé, …toutes ses enquêtes et bien d’autres ouvertes depuis belle lurette ne sont jamais clôturées.
La seule fois où la police judiciaire a montré de la célérité dans la clôture d’une enquête est celle liée aux incendies des grands marchés de Lomé. Alors que l’enquête n’était pas encore clôturée le ministre Yark a devant la presse exhibé le corps du délit. Et moins de 72h il a déjà commencé à appréhender les premiers commanditaires.
Aujourd’hui ce que demande la population, c’est que le ministre de la sécurité use de la même célérité pour nous livrer ne serait ce les premiers éléments de son enquête. Car la population veut savoir qui sont cachés derrière ces actes ignobles. Elle attend toujours la conclusion de l’enquête du ministre Yark.
So/07/10/18
Clarisse AFANOU
E-Mail : togoscoop@gmail.com