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YAS ET CONFAM

REFORMES : LA MAJORITE ET L’OPPOSITION A COUTEAUX TIRES SUR UN TEXTE

YAS ET CONFAM

                           Les députés de l’opposition

Elles divisent la classe politique togolaise et focalisent les attentions de toute la population togolaise depuis plusieurs années. Les recommandations de la Commission vérité-justice et réconciliation (CVJR) les avaient recommandés. Le chef de l’Etat avait promis les mettre en œuvre. Mais depuis elles sont au point mort. Et bien, ils s’agissent des réformes liées à la constitution.

Consciente que la stabilité du Togo et de la sous région ne sera pas possible sans que cette question des réformes ne soit soldée, la CEDEAO a recruté un expert constitutionnaliste en la personne du Sénégalais Alioune Badara Fall pour aider les Togolais à trouver un texte consensuel sur les articles qui fâchent dans la constitution voté en  1992 et toiletté dix ans plus tard. Après plusieurs jours de travail l’expert a rendu son travail qui a été transmis aux protagonistes. 

Mais aussi surprenant que cela puisse paraitre, les deux protagonistes  sont encore divisés sur le texte proposé par le Sénégalais. 

Pour un gouvernement qui a toujours clamé sa bonne foi et sa parfaite exécution de la feuille de route de la CEDEAO on comprend mal qu’il rechigne à appliquer une recommandation de l’institution sous régionale sur un sujet objet de la crise. Sans attendre le résultat du travail de l’expert, le gouvernement avait déjà adopté un autre texte qu’il a vite fait envoyé au parlement pour adoption une façon de couper l’herbe sous les pieds de la CEDEAO. Même quand le travail de l’expert leur fut envoyé  au lieu de retirer  son texte, la majorité use de subterfuge pour faire passer son texte. La raison avancée est que leur projet n’est pas tellement différent de celui de l’expert. Mais la question qu’on se pose est de savoir s’il n’est pas différent pourquoi ne pas laisser celui pour lequel un expert a été commis ? C’est parce que sur le plan national les acteurs politiques  n’arrivaient pas à s’entendre qu’un expert a été commis. Pas qu’il n’y a personne au Togo pour faire une telle proposition. Mais les clivages étaient si profonds entre les acteurs qu’il est difficile de faire un texte consensuel à l’interne sans qu’il  ne soit taxé de faire la part belle à tel ou tel courant politique. Revenir dire qu’on a fait un travail similaire pour rejeter ce qu’un expert étranger a fait et s’entendre que l’opposition avalise ce travail c’est faire une mauvaise lecture du contexte togolais ou c’est fait à dessein pour bloquer le vote au parlement une fois de plus pour aller au référendum si cher à la majorité. Car, s’il est possible que l’opposition et la majorité accordent leur violon sur un texte de modification constitutionnelle, il n’essuierait pas à deux revers au niveau de l’Assemblée nationale. Par quelle alchimie un texte qui a été rejeté à deux reprises soit voté sans qu’il n’y ait un travail préalable ? 

Et c’est mal  connaitre l’adversaire en face. Et comme on pouvait s’y attendre l’opposition a claqué la porte aux travaux en Commission des Lois. Ainsi donc le débat sur les réformes qui devrait en principe être parlementaire se retrouve de nouveau dans la rue. Puisque au cours d’une conférence de presse, les députés de l’opposition ont dénoncé un coup de force du pouvoir et  ont appelé le peuple togolais à « prendre son destin en main ».

On s’achemine en perspective vers un autre bras de fer au cas où ce texte venait à la plénière, à moins que le bon sens revienne dans le camp du gouvernement qui retirerait son texte pour renvoyer celui de l’expert.

Tout le monde sait que l’enjeu de cette modification de la constitution est la candidature ou non de l’actuel chef de l’Etat Faure GNASSINGBE en 2020. Même si on ne le dit pas ouvertement, tout le monde y pense. Dans un camp comme dans l’autre on aborde le sujet en ayant en ligne de mire la candidature du fils de GNASSINGBE. Et comme l’a reconnu le facilitateur Nana ADDO-AKUFFO du Ghana c’est ce sujet qui bloque les discussions. Tant que le chef de l’Etat ne se prononcera pas sur ce sujet ou ne donnera pas des consignes à ses collaborateurs, c’est en vain qu’une solution politique sera envisagée.

                                       Po/17/11/18

                                         Francine DZIDULA

                                        E-Mail : togoscoop@gmail.com

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