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Remaniement ministériel : Le Général Yark prend l’eau

 

Il est l’un des plus capés du gouvernement. Entré au gouvernement Ahoomey-Zunu en juillet 2012, au poste de ministre de la sécurité et de la protection civile avec le grade de colonel, Yark Damehane a totalisé plus de 11 ans à ce portefeuille.

Aujourd’hui avec le grade de Général de brigade, Yark Damehane change de portefeuille en héritant du ministère de l’eau et de l’hydraulique villageoise.

TOGOCOM

Au cours de ses 11 ans passés au gouvernement, le locataire de l’immeuble sur la Rue de l’Ocam a été un acteur clé du dispositif sécuritaire du pays. Il ne va pas de main morte quand il s’agit de sécuriser le régime.

« Nous savons ce qu’ils ont en tête mais ça ne passera pas dans ce pays… On va les disperser au point de rassemblement d’une façon propre. Advienne que pourra… », menaçait-il à la veille de la marche du PNP en août 2017. Et de poursuivre : « S’ils s’entêtent, ce n’est pas à l’autorité de reculer. Si aujourd’hui, le gouvernement dit qu’on les laisse faire et que demain d’autres partis aussi décident, on fait quoi ? Cela nous amène où ? C’est quoi PNP ? Il y avait des partis politiques avant PNP… ».

HCRUNN

Ainsi donc au cours des gigantesques manifestations de l’opposition qui ont suivi la marche du PNP, le ministre Yark s’est illustré par ses sorties à la fin des marches en dressant le bilan des marches sorti de son imagination. Ce qui lui a valu le surnom de Yarkomètre, en référence à son bilan qui n’a rien à voir avec la réalité. A sokodé la marche a commencé avec 150 personnes et à la fin le chiffre a augmenté à 200, à Lomé nous avons estimé une foule de 7 000 personnes … », déclarait-il.

A la suite de ces marches lorsque des milices du pouvoir armés de marchettes, de gourdins cloutés, de cordelettes avec un objet métalliques au bout, de bâtons, de couteaux, des gens embarqués dans des pick-up double cabine sécurisés par des militaires armés, et qui frappaient, maltraitaient les manifestants, interrogé le ministre a répondu : ce sont des groupes d’auto-défense qui protègent leur quartier.

En dehors des manifestations, il a sécurisé les élections législatives de 2013, 2018 et la présidentielle de 2015 et 2020.

Si au cours de son passage à la tête du ministère de la sécurité, et de la protection civile, le Général Yark Damehane a renforcé la sécurité en positionnant des fourgonnettes de militaires aux principaux points stratégiques de la ville. La protection civile est en revanche le point faible de son action gouvernementale. Rien n’appris de l’incendie du grand marché de Lomé qu’il a géré approximativement en faisant appel aux sapeurs-pompiers du Ghana. Depuis lors, le pays ne s’est pas doté de moyens conséquents en matière de protection comme cela se fait remarquer par les premières gouttes de pluie qui tombent sur Lomé. Le débordement de caniveaux et retenues d’eau donne un visage très peu reluisant de la capitale togolaise. Certainement que c’est pour cela que Yark a été parachuté au ministère de l’eau et de l’hydraulique villageoise pour mieux apprendre à gérer l’eau.

Alors que les moyens de protection civile font défaut que l’Etat n’est pas exempt dans les accidents de circulation qui endeuillent le pays, l’une des dernières actions du ministre Yark à la tête de la sécurité a été l’institution du port de casques pour les passagers des engins motorisés.

Par ailleurs, l’éloignement du ministre Yark de la sécurité peut aussi s’expliquer par le fait que  les militaires ayant le vent en poupe actuellement dans les palais africains, on ne veut rien négliger pour se faire surprendre désagréablement. Ainsi, Yark Damehame, l’un des meilleurs connaisseurs du régime pour son rôle central dans son édification, est en même temps l’un des premiers dangers, l’un des Brice Clotaire Oligui Nguema de Lomé 2. Seuls ceux qui connaissent bien les coins et recoins de la maison peuvent la défaire. Il faut donc les écarter et les envoyer le plus loin possible. Car cela n’arrive pas qu’aux autres. C’est ainsi qu’on a d’abord commencé par sa mise à la retraite sous le motif de l’atteinte de la limite d’âge. Par la suite, on le renvoie à la tête d’un ministère de seconde zone, tout en le berçant avec le rang de ministre d’État pour moins le frustrer et pour lui marquer la reconnaissance pour ses bons et loyaux services ayant significativement contribué à l’enracinement du régime. Ce faisant, on réduit considérablement sa potentielle capacité de nuisance et on écarte le danger. La semaine dernière, plusieurs autres hauts gradés à l’instar de Yark ont, eux aussi, été mis à la retraite. Au Cameroun, le jour du coup d’état au Gabon, Paul Biya a pris un décret de quatre pages chamboulant toute l’organisation de la hiérarchie militaire. Un bon exemple à suivre. D’autres palais ne sont pas du reste. Cissoko Emballò est de ces chefs d’État qui ont ainsi réagi au coup d’état au Gabon en remplaçant les dirigeants de sa sécurité présidentielle.

 

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