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Beausoleil Romuald OBEKU, président du Mouvement “Touche pas à mon président”
Alors qu’on assiste à une sorte d’accalmie sur le plan politique au Togo depuis la dernière élection législative, le camp présidentiel malgré le semblant de sérénité affichée n’est pas tout à fait sans problème. Des dissensions larvées couvent en son sein. La parfaite illustration est la destitution du président du Mouvement « Touche pas à mon président ».
Au temps fort de la contestation du régime de Faure GNASSINGBE dans la seconde moitié de l’année 2017, Beausoleil Romuald OBEKU avait été porté à la tête du Mouvement dit « Touche pas à mon président ». Avec quelques jeunes, il se faisait l’indéfectible défenseur du chef de l’Etat au moment où plusieurs cadres du parti rasaient les murs ou étaient aphones. Contre manifestations par-ci, sollicitation dans les médias par-là. Ces derniers avaient de la peine à trouver du répondant dans le parti présidentiel. Rapidement, OBEKU qui, jusque là, était un parfait inconnu est devenu quelqu’un avec qui il faut désormais compter. Sa voix porte.
Le Mouvement « Touche pas à mon président » qui, au départ, ne visait que la défense des idéaux du président, mobilise et gagne du terrain. Il sera obligé de s’affiler au Mouvement de la jeunesse UNIR (MJU).
A la faveur du boycott des législatives, OBEKU Romuald Beausoleil, fera partie des multiples listes indépendantes suscitées par le parti au pouvoir pour l’accompagner à ce scrutin. Sans trop forcer, il sera élu député de la circonscription électorale d’Akébou-Wawa. Ses malheurs vont commencer dès cet instant. Tout d’abord, c’est Hervé PIZA, président de l’Association « Conscience patriotique » qui l’a accusé d’usurpation du logo de son association au profit de sa liste. La Cour suprême se déclarera incompétente face à cette requête. Pour laver son « honneur » le député OBEKU Beausoleil a menacé de porter plainte contre le plaignant.
Pendant ce temps, dans le camp de son mouvement, la contestation couve. Les anciens camarades de l’élu de Wawa lui reprochent le manque de « réactivité, de communication, de sincérité, de franchise, de loyauté et de magnanimité ». En clair, c’est une affaire d’argent. Les jeunes du mouvement habitués à recevoir des aides du parti au pouvoir pour leurs activités de soutien alors qu’on est en saison morte, leur parrain ne les financent plus. Ils s’attendent à ce que « l’investissement » qui est l’élection du député OBEKU porte des fruits. Or ce dernier, une fois élu ne mette pas la main à la poche. Non seulement, il a vu son train de vie s’élever mais encore a oublié ses camarades. Et ces derniers sont décidés à lui fait payer son manque de « réactivité et de magnanimité ». C’est ce qui justifie sa destitution de la tête du Mouvement.
Maintenant reste à savoir si cette grogne ira loin. Et quelle sera la position du MJU, UNIR s’entend dans cette guerre fratricide. Le parti présidentiel qui pour l’instant n’a plus besoin de ces jeunes va-t-il les laisser s’entredéchirer ou va-t-il soutenir un camp contre l’autre. Toujours est-il que pour l’instant OBEKU est mis en minorité au sein de l’exécutif du Mouvement mais tel n’est pas le cas dans son Wawa natal où il est adulé. A quelques sept mois des élections présidentielles, UNIR va prendre le risque de tourner dos à l’élu de la préfecture de Wawa ? Ce qui est sûr OBEKU joue sa survie sur le plan politique. Lui qui a réussi à sauver le fauteuil de Faure GNASSINGBE, arrivera-t-il à sauver le sien ? « Ne touche pas mon président », un leurre ?
Francine DZIDULA
E-Mail : togoscoop@gmail.com
Merci mon proferseur