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Le déplacement saisonnier des troupeaux d’un lieu vers d’autres sous la conduite des bergers, la transhumance, est devenu de nos jours source d’insécurité pour les paysans. Au cours de ces dernières années plusieurs affrontements ont opposé des bouviers transhumants aux autochtones dans différentes localités du Togo. La plupart de ces affrontements sont soldés par des pertes en vies humaines et plusieurs bétails sacrifiés. Des affrontements comme celui qui a failli se produire ce 20 août à Atikpaï, environ 7km de Gléï (140km de Lomé), mettent à mal la libre circulation des personnes et des biens dans la sous région et des accords ratifiés par notre pays.
Il sonnait 7h ce 20 août 2019, dans le village d’Atikpaï quand le sieur S.T. décida de faire un tour dans son champ pour constater de visu l’état de ses cultures. Quelle ne fût pas sa surprise de se retrouver nez à nez avec deux peuhls qui conduisaient leurs troupeaux de bœufs et observaient ceux-ci ravager allègrement les cultures parce que disent-ils ils étaient en pâture. A la vue de cette scène, la réaction du paysan était de demander aux bergers si ce qu’ils faisaient étaient normal. Mais contre toute attente, l’un des bouviers peuhls, a sorti un pistolet et lui a tiré dessus. Il s’est effondré après avoir reçu par la suite plusieurs balles.
Profitant de la situation, les bouviers peuhls ont alors pris la poudre d’escampette avec leurs bêtes. La victime n’a eu la vie sauve que grâce à un passant qui lui a apporté assistance en l’évacuant au CHR d’Atakpamé pour des soins.
Cette situation aurait été plus préjudiciable, si les paysans avaient réagit. On aurait déploré des pertes en vies humaines. Aujourd’hui, il est patent qu’il y a un rejet des bouviers dans plusieurs localités du pays. A tort ou à raison, ils sont considérés comme agressifs et l’exaspération semble totale. Certains prédisent même l’apocalypse si des mesures drastiques ne sont pas prises pour encadrer la transhumance et gérer les conflits.
Une situation qui doit interpeller les autorités du ministère de l’administration territoriale et de l’agriculture à gérer les problèmes de transhumances qui deviennent récurrents dans notre pays et sapent le vivre ensemble.
En saisons sèches plusieurs bouviers nomades souvent des Peulhs migrent des pays sahéliens vers les côtes à la recherche du pâturage pour leurs bêtes. Ces dernières détruisent le plus souvent les récoltes des pasteurs ce qui engendre des conflits.La transhumance est réglementée dans la sous région. Selon l’arrêté interministériel portant organisation du mouvement de la transhumance au Togo, l’entrée et la sortie des troupeaux transhumants étrangers sur le territoire togolais sont subordonnées à la détention par leurs propriétaires ou les bouviers d’un certificat international de transhumance (CIT) CEDEAO, dûment signé par les autorités administratives du pays dont sont originaires les animaux, conformément à la décision A/DECX.5/1098 du 31octobre 1998.
Les troupeaux transhumants non munis du certificat international de transhumance sont interdits de séjour au Togo. Ceux qui seront entrés illégalement sur le territoire, seront mis en quarantaine aux frais du propriétaire, sans préjudice de l’application des sanctions prévues par les lois en vigueur sous réserve de la présentation du CIT/CEDEAO dans un délai de quinze jours. Passé ce délai, les animaux seront vendus aux enchères publiques avec concours d’un huissier de justice et d’un représentant du ministre de l’Economie et des Finances.
Jean-Marc E.
E-Mail : togoscoop@gmail.com