« Il serait à tout le moins illusoire de considérer que le souverain peuple en lutte pacifique pour sa libération, puisse envoyer à la Chambre Parlementaire, une majorité écrasante des députés affiliés à une gouvernance qui l’oppresse, le confine dans l’indignité, la misère et semble n’avoir procédé ni aux renouvellements : de son discours, ni de sa pratique politique, ni de ses méthodes de gouvernance politique et économique », a souligné l’ancien président du Haut conseil de République (HCR), le parlement de transition, enlevant tout crédit à cette élection.
Même le taux de participation officiel au scrutin, estimé à près de 60% de l’électorat ne le convainc pas.
Loin d’une prise de position partisane, l’ancien archevêque de Lomé estime que « L’Eglise est de nature charitable, neutre et apolitique. Mais lorsqu’il est avéré que ceux qui incarnent le pouvoir oppriment le peuple des pauvres et des faibles, alors ses évêques sont tenus de prendre fait et cause pour ce peuple opprimé, réduit à la misère et dont les droits les plus élémentaires sont bafoués, comme l’a fait le Christ lui-même en faveur des pauvres contre les riches et les puissants de son époque ».
Comment se peut-il qu’un scrutin législatif boycotté par une frange significative du corps électoral, transcende l’arithmétique ainsi que les réalités politiques partisanes pour atteindre un taux de participation national se hissant à près de 60% alors que dans le même temps et dans le même espace national, les formations politiques issues de l’opposition demeurent majoritaires dans le pays et sachant que le regroupement qui les porte a appelé au boycott ?
Comment se peut-il que des mouvements associatifs prétendument indépendants, procédant d’une création ex nihilo et dont la plupart restent inconnus du grand public puissent en un temps extrêmement restreint, convaincre les électrices et les électeurs et recueillir comme par effet magique, un si grand nombre d’élus prétendument « indépendants » ?
À la faveur de l’honnêteté qui nous oblige, nous déclarons que dans l’histoire de la vie politique du Togo, c’est la première fois que des soi-disant “indépendants” dont nul n’ignore l’évidence de leur affiliation partisane, soient en si grand nombre, représentés à l’Assemblée nationale, qui plus est, totalisant un nombre plus élevé de députés que l’ensemble des partis politiques hormis le parti au pouvoir.
Comment apprécier du sérieux et de la crédibilité de ce scrutin législatif dont un faisceau d’indices concordants interroge relativement à son impartialité, à sa régularité et à sa sincérité ?
Comment expliquer que la CEDEAO, dont la mission d’observation électorale, en réalité une mission de figuration, s’est cantonnée uniquement dans la seule région maritime (semble-t-il), puisse venir délivrer sous le couvert d’une très improbable bonne foi, un satisfecit
global relativement à ce scrutin législatif ?
En dépit des déclamations pérorées par des organisations sous régionales et continentales (somme toutes décevantes) s’agissant d’une apocryphe régularité du scrutin législatif du 20 décembre 2018, le peuple souverain togolais dans son ensemble, a une autre lecture des résultats proclamés en ce qu’ils sont intrinsèquement très éloignés de la réalité.
En vérité, relate, le prélat, nous nous retrouvons en présence d’une Chambre Parlementaire quasi monocolore, et cela est un mauvais signal dans le grand projet national de recherche d’une solution consensuelle à la crispation politique qui plombe l’avenir de notre pays le Togo.
A ce niveau l’ancien président du HCR s’interroge sur la bonne foi de ceux qui animent la vie des institutions que l’on désigne sous le vocable de “communauté internationale”, elles qui sont censées jouer le rôle de garant des droits des peuples et de l’homme, ainsi que des valeurs et principes moraux ?
En quoi peut-on reconnaître encore aujourd’hui la crédibilité des Nations-Unies et autres instances analogues y compris la CPI dont les piètres prestations défraient la chronique, de par le monde ?
Devrions-nous nous résoudre à croire définitivement que c’est une vérité de la Palice que de dire « c’est les intérêts qui gouvernent le monde » ?
Qu’il n’y a plus d’instances d’arbitrages supranationales dignes de ce nom et donc incorruptibles ?
« Le vieux prélat moribond que je suis se permet d’élever, du haut de cette tribune, une vive protestation contre ces pratiques avilissantes dignes d’une époque révolue et donne un géant carton rouge à toutes les institutions qui se
reconnaissent sous le vocable de “communauté internationale », insite-t-il.