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« Quand les généraux sortent à bord de pickups tirer sur des enfants mineurs ça n’émeuve pas le candidat sortant »

Depuis un moment, la dictature entretient une polémique insensée comme à l’accoutumée, pour semer la zizanie et le trouble dans l’esprit des Togolais faibles.

Le RPT reproche à Mgr KPODZRO, archevêque émérite c’est-à-dire admis à la retraite, donc n’occupant cette fonction de façon honoraire parce qu’encore vivant, d’avoir remis les couleurs nationales à un candidat à l’élection présidentielle du 22 février, après avoir célébré à la Paroisse St Kizito de Doumasséssé, une messe d’investiture dudit candidat.

Pour le RPT qui n’applique la loi que lorsqu’elle l’arrange pour écraser les autres, l’Eglise, par la voix du prélat honoraire, aurait violé la laïcité de l’Etat en posant un tel acte.

Le candidat sortant est allé même déclarer devant de faux partisans achetés à coups de billets puisés dans notre caisse commune, “être choqué et malheureux” pour cet acte qui serait antirépublicain.

Mais de quoi parle-t-on?

La constitution du 14 octobre 1992 tripatouillée maintes fois par ce régime à sa guise et à sa faveur dispose que ”la République togolaise est laïque, démocratique et sociale”.

Qu’est-ce à dire?

Cela veut dire que la religion et l’Etat ne peuvent plus se confondre, qu’il y a une séparation entre les deux.

Autrement, si cette séparation n’existait pas, et que le Togo a choisi le catholicisme par exemple comme religion de l’Etat, la constitution aurait disposé que ”le Togo est une République catholique, démocratique et sociale. La religion officielle de l’Etat est le catholicisme. Toutes les pratiques cérémonies officielles se dérouleront suivant les rites catholiques.”

Oui, le Togo étant une République laïque, il n’y a aucun lien entre aucune religion et l’Etat. C’est pourquoi à l’instar des pays arabes par exemple où il n’existe pas de séparation entre islam et Etat, on parle de République Islamique d’Iran, République Islamique Arabe d’Egypte, République Islamique d’Algérie, etc.

Toutefois, étant un état laïc, il n’est nullement fait interdiction nulle part dans aucun texte de loi aux prélats, encore moins aux pasteurs, ni aux prêtres vaudous ou aux imams de faire de la politique ou de poser des actes de portée politique.

La constitution a cité nommément les personnes à qui il est formellement interdit de faire de la politique ou d’appartenir à un parti politique: il s’agit des militaires notamment, en raison du métier délicat qu’ils exercent et des moyens mis à leur disposition pour exécuter leur mission: les armes.

Interdire aux religieux de faire de la politique et y trouver une violation de la laïcité de l’Etat est un faux problème. Car cela revient à leur retirer leur citoyenneté.

La laïcité n’interdit donc les droits civiques à personne : droit d’être candidat, et droit d’être électeur par exemple. Seule une décision de justice peut supprimer ces droits à un citoyen.

C’est pourquoi donc, préservant ces droits à tous les citoyens, la loi, tout en interdisant formellement aux militaires d’appartenir à un parti politique, ne leur interdit pas de voter.

Alors, au regard de toute cette connerie de plus savamment divulguée par le RPT pour justifier son refus d’octroyer l’accréditation à l’observation électorale à la Commission Episcopale Justice et Paix (CEJP), en quoi la célébration d’une messe d’investiture d’un candidat à la présidentielle par un prélat émérite qui remet à ce dernier le drapeau d’un pays constitue-t-il un crime politique, ou une violation de l’ordre républicain, ou encore de l’incivisme ou le manque de respect aux emblèmes de la République ?

Le prélat a-t-il chiffonné le drapeau? L’a-t-il brûlé ou froissé ou déchiré? A-t-il craché dessus? L’a-t-il piétiné ou découpé? Rien de tout ça. Il l’a remis soigneusement au candidat qu’il soutient. Où est donc le problème du RPT dedans?

La constitution du Togo a-t-elle fait interdiction aux ecclésiastiques de toucher aux emblèmes du pays ou d’en faire usage pour une cause politique nationale? Non.

Alors, pourquoi le RPT s’offusque-t-il?

Pourquoi son candidat sortant ne s’offusque pas du fait que les gens à qui la constitution interdit noir sur blanc d’appartenir à un parti politique, appartiennent quand même à son parti le RPT-UNIR?

Au congrès de UNIR à Tsévié en 2018, n’avons-nous pas tous vu des colonels et généraux de ce pays arborer le pagne bleu ciel du parti et la casquette à l’effigie du candidat sortant, et assis aux premiers rangs des dignitaires du parti au congrès? Cela ne choque pas le candidat sortant.

N’avons-nous pas vu dans ce pays des présidents d’institutions à la solde du pouvoir, marcher pour défendre et soutenir UNIR dans les rues? Cela ne choque pas le candidat sortant.

Les fonctionnaires, toutes catégories confondues, qui affichent leur soutien indéfectible au RPT ne choquent pas le candidat sortant.

Voir une cohorte de militaires jouer leur comédie funeste à la TVT la nuit du 5 février 2005 en procédant à la dévolution monarchique du pouvoir ne choque pas le candidat sortant.

Tout le tour de passe-passe juridique honteux orchestré pour faire accéder de façon frauduleuse un quidam au pouvoir ne rend pas malheureux le candidat sortant et ses ouailles.

L’Union Musulmane du Togo à la tête de laquelle le RPT impose depuis des lustres une de ses pontes, Inoussa Bouraïma, ancien ministre RPT, cette institution tant instrumentalisée par le RPT au point d’en faire une de ses ailes marchantes ne choque pas le candidat sortant et ses ouailles.

Les généraux qui sortent à bord de pickups dont vitres teintées, et qui vont tirer sur des enfants mineurs avec des fusils à lunettes ou des armes silencieuses n’émeuvent pas le candidat sortant.

Les anniversaires du RPT-UNIR ainsi que ceux du prince célébrés à l’Eglise catholique de Bè Klikamé ne choquent pas le candidat sortant.

Le fait que son père ait appelé Mgr Kpodzro à présider la conférence nationale souveraine en sa qualité de prélat et d’autorité morale pour calmer la révolution populaire ne choque guère le candidat sortant.

Que lui-même nomme Mgr Barrigah, évêque d’Atakpamé comme président de la CVJR, une institution hautement politique ne l’émeut guère.

S’il faut citer les cas ici, nous n’en finirions pas.

Etre prélat n’enlève pas à Mgr Kpodzro le droit d’être un citoyen
ordinaire et normal comme tous les autres, ne lui interdit nullement de faire la politique, de choisir et de soutenir un candidat, de célébrer une messe d’investiture et de remettre à son candidat le drapeau national.

Nous mettons le RPT au défit de nous indiquer parmi les textes moribonds dont il a dotés notre pays, lequel établit cette interdiction formelle.

Le RPT gagnerait en se soumettant déjà à la loi, en dégageant les hauts gradés qui militent activent dans ses rangs, les présidents d’institutions qui militent dans ses rangs d’abord.

Mgr Kpodzro, allez de l’avant. Aucun de vos actes ne viole les lois du Togo, jusqu’à ce que les égarés en rapportent la démonstration.

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