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Ghana : John Mahama annonce son retrait à la tête du pays en 2028

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Le président ghanéen, John Dramani Mahama, a une nouvelle fois réaffirmé son attachement à la limitation à deux mandats présidentiels, confirmant ainsi la solidité démocratique de son pays. Bien que la Constitution lui permette de briguer un second mandat à la tête de l’État, il a officiellement annoncé qu’il quittera le pouvoir en 2028.

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Lors d’une visite d’État de trois jours à Singapour, Mahama a déclaré, au cours d’une rencontre avec son homologue Tharman Shanmugaratnam, qu’il ne se représentera pas à l’élection présidentielle de 2028. Selon lui, cette décision lui confère « l’autorité morale nécessaire » pour privilégier l’intérêt national au détriment des calculs électoralistes.

« Je ne serai pas candidat aux prochaines élections, ce qui me permettra de maintenir la discipline budgétaire », a-t-il affirmé.

Cette position tranche avec les pratiques de précédents gouvernements qui, selon lui, avaient tendance à assouplir la rigueur budgétaire pour séduire l’électorat. Le président du National Democratic Congress (NDC), parti au pouvoir, Johnson Asiedu Nketiah, a salué cette démarche, soulignant l’engagement de Mahama à préserver la stabilité économique à l’approche du scrutin de 2028.

« La déclaration du président est un acte nécessaire pour la proactivité politique, allant au-delà de la lettre de la loi pour garantir la stabilité politique et la confiance démocratique. », a déclaré Johnson Asiedu Nketiah. Et de poursuivre : « Nous n’avons jamais dirigé notre parti d’une manière contraire à la constitution nationale et nous n’avons pas l’intention de le faire. Nous respecterons les principes de la constitution ».

Dans son intervention, le chef de l’État ghanéen a également mis en avant les résultats obtenus depuis son retour au pouvoir en janvier 2025, notamment la baisse de l’inflation et des taux d’intérêt, ainsi que l’appréciation marquée du cedi, la monnaie nationale.

Cette annonce vient par ailleurs contredire les accusations du principal parti d’opposition, le Nouveau Parti Patriotique (NPP), qui l’accusait de vouloir briguer un troisième mandat.

Réagissant dans le cadre du débat national qui a eu lieu avant la déclaration du président sur son éligibilité à se présenter aux élections générales de 2028, Freddie Blay, l’un des porte-paroles du principal parti d’opposition NPP, avait salué l’idée d’une interprétation possible des dispositions prévues par la Constitution de 1992.
« La loi est entre les mains des juges. Si l’affaire est portée devant la Cour suprême, qui détient le droit judiciaire exclusif d’interpréter la Constitution, et que cette instance décide que l’expression « deux mandats
» signifie de manière conservatrice ceci ou cela, cela ne me pose aucun problème », a-t-il déclaré.

Cette annonce du président ghanéen confirme le paradoxe africain. Sur le continent noir, ceux qui gouvernent bien veulent partir alors que ceux qui dirigent mal s’accrochent.

Parcours politique de John Mahama

John Dramani Mahama a dirigé le Ghana une première fois de juillet 2012 à janvier 2017, avant de revenir au pouvoir en janvier 2025.

Il accède à la présidence le 24 juillet 2012 après le décès soudain du président John Atta Mills des suites de maladie. Réélu en décembre de la même année, il est confirmé dans ses fonctions par la Cour suprême en août 2013, malgré les contestations de l’opposition dirigée par Nana Akufo-Addo. Battu aux élections de 2016, il accepte sa défaite et participe à l’investiture de son successeur, marquant un tournant démocratique salué dans la région.

En décembre 2024, il fait son grand retour en remportant largement l’élection présidentielle avec 56,55 % des suffrages face au candidat du parti au pouvoir, le vice-président Mahamudu Bawumia. Il est officiellement investi le 7 janvier 2025.

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Dieudonné Djigbodi

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