Ghana : Le président Mahama accorde la grâce présidentielle à 998 prisonniers


C’est une véritable opération de décongestionnement des établissements pénitenciers qui se déroule ces derniers jours au Ghana. Conformément à l’article 72(1) de la Constitution de 1992 du pays, le président John Dramani Mahama a accordé, le lundi 18 août 2025, une grâce présidentielle à des détenus à travers tout le pays. L’annoncée a été faite dans une déclaration publique signée par le ministre d’État chargé de la communication gouvernementale, Felix Kwakye Ofosu.
Selon le communiqué, sur les 1 014 détenus recommandés pour examen, 998 ont été approuvés par le chef de l’Etat ghanéen.
La rédaction de Togoscoop apprend que parmi les catégories de détenus concernées on peut citer les délinquants primaires, les condamnés à mort, les personnes purgeant une peine à perpétuité, les détenus gravement malades, les détenus âgés de plus de 70 ans, les mères allaitantes et les pétitionnaires.
Parmi eux, on a 787 délinquants primaires, 87 condamnations à mort commuées en peines d’emprisonnement à perpétuité et 51 peines d’emprisonnement à perpétuité ont été réduites à des peines fermes de 20 ans.
En outre, 33 détenus gravement malades et 36 prisonniers âgés de plus de 70 ans, quelle que soit la nature de leur infraction, ont bénéficié d’une amnistie. Deux mères allaitantes et deux pétitionnaires ont également été pris en considération.
Des proches des heureux détenus ont eu du mal à retenir leurs larmes à l’annonce de la nouvelle. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, on peut voir certains prisonniers, bien habillés et portant leurs effets personnels, partager des accolades avec leurs familles après des années de séparation.
Une leçon de gouvernance et d’humanisme pour Faure Gnassingbé
Ce geste du président John Mahama contraste avec la situation qui prévaut actuellement dans les prisons togolaises.
En effet, en fin du mois août 2025, des informations non officielles sur une prétendue grâce présidentielle accordée à des détenus par le Président du Conseil des ministres, Faure Gnassingbé, ont circulé dans l’opinion publique. Ces informations ont été favorablement accueillies par les proches des détenus.
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Mais depuis lors, silence totale. Aucune action concrète de la part des premières autorités du pays. Ceci pousse à croire qu’en réalité ce n’était qu’un effet d’annonce dont le seul objectif est de désamorcer la mobilisation populaire dans le cadre des manifestations lancées par le mouvement « M66 » dont les membres sont dans la diaspora.
Cet épisode relance le débat sur la situation des prisonniers au Togo.
En effet, l’on assiste à une constante dégradation des conditions de vie des détenus dans les prisons togolaises au fil des ans avec une surpopulation carcérale allant du simple au triple voire plus par endroit. De même, plusieurs détenus politiques togolais dont Aziz Goma, malades voire mourants, et des organisations de la société civile appellent sans succès depuis plusieurs années à leur libération.
C’est aussi le cas de dame Nambea Leyla Méhiouwa, interpellée depuis le 18 décembre 2019 devant son bébé de 7 mois, placée d’abord au Camp GIPN d’Agoè Logopé avant d’être transférée à la DCPJ et finalement déférée à la Justice le 6 janvier 2020 à la prison civile de Lomé où elle est toujours détenue. Asthmatique, Mme Leyla Mehiouwa NAMBEA-TAGBA est sérieusement malade, souffrant d’hypertension artérielle mal suivie et de difficultés respiratoires aigües évoluant en multiples crises d’étouffement lors des périodes de forte chaleur.
Dans le cadre des manifestations du 06 juin 2025, une autre jeune mère togolaise, répondant au nom de Dora Dougbedji a été séparée de son nourrisson de 5 mois et déférée à la prison civile de Lomé, après avoir été enlevée en pleine ville, alors qu’ils se rendaient à leur lieu de travail.
En plus de l’annonce de son départ du pouvoir à la fin de son mandat, en 2028, le président Mahama donne une leçon de gouvernance et d’humanisme à son homologue togolais qui a introduit une modification de la constitution pour s’éterniser à la tête du pays après avoir passé 20 ans au pouvoir.
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Dieudonné Djigbodi
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