Take a fresh look at your lifestyle.
YAS SOWE-HEADER
YAS Kozooh 1200X300-1G

ONU : ce que contient le mémorandum du M66 contre le régime de Faure Gnassingbé

YAS Kozooh 1200X300-1G

YAS SOWE

À l’occasion de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, le Mouvement citoyen M66, fer de lance de la contestation contre le régime de Faure Gnassingbé depuis la révision constitutionnelle d’avril 2024, a lancé un appel solennel à la communauté internationale. Le mouvement, soutenu par la diaspora togolaise et des organisations de la société civile, a publié un mémorandum exhaustif dénonçant l’affaiblissement de la démocratie, la répression des libertés publiques et les violations massives des droits humains au Togo.

Une “fraude constitutionnelle” dénoncée par le M66

Le mémorandum rappelle que la nouvelle Constitution de la Cinquième République, adoptée le 19 avril 2024 et entrée en vigueur le 3 mai 2025, a transformé le pays en un régime parlementaire sans consultation populaire. Ce changement, qualifié de « fraude constitutionnelle », a supprimé l’élection présidentielle directe et consolidé le contrôle du parti au pouvoir, UNIR.

Selon le M66, cette réforme institutionnelle marque une rupture définitive avec les principes démocratiques, renforçant la mainmise de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis plus de vingt ans.

Des violations graves et systématiques des droits humains

Le document met en lumière un climat d’impunité et de peur généralisée :

-Arrestations et détentions arbitraires,

-Recours à la torture et à des mauvais traitements (dont l’usage de « chaises électriques »),

-Exécutions extrajudiciaires,

-Répression violente de manifestations pacifiques,

-Absence d’indépendance judiciaire.

Parmi les cas emblématiques cités : l’arrestation de l’ancienne ministre des Armées Marguerite Essossimna Gnakadé, l’internement psychiatrique forcé de l’artiste engagé Aamron (Narcisse Essowè Tchalla), la détention prolongée de l’activiste Jean-Paul Oumolou depuis quatre ans, ou encore les conditions de détention critiques de Abdoul Aziz Goma. Le mouvement rappelle également la mort non élucidée de plusieurs jeunes du groupe « Tigre Révolution ».

Libertés publiques sous étau

Le M66 dénonce la fermeture de l’espace civique :

-interdiction quasi systématique de manifestations pacifiques,

-harcèlement et censure des médias indépendants,

-surveillance numérique accrue via le logiciel espion Pegasus,

-coupures d’Internet lors de mouvements de contestation,

-légalisation des milices dites « Sentinelles du peuple », accusées de violences contre des manifestants.

Les principales revendications du M66

Dans son mémorandum, le mouvement citoyen formule quatre exigences majeures :

  1. Le retrait pur et simple de la Constitution de la Cinquième République imposée unilatéralement.
  2. La démission immédiate de Faure Gnassingbé et de son gouvernement, jugés illégitimes.
  3. La libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques.
  4. La mise en place d’une transition démocratique, incluant une nouvelle constitution consensuelle, une réforme de la justice et un processus électoral transparent.

Appel pressant à la communauté internationale

Le M66 interpelle directement les partenaires du Togo :

Aux Nations Unies : envoi d’une mission d’enquête indépendante sur les droits humains et nomination d’un envoyé spécial pour faciliter un dialogue inclusif.

Aux États membres : adoption de sanctions ciblées contre les responsables de violations graves, pressions diplomatiques renforcées et conditionnement de la coopération au respect des droits fondamentaux.

Un tournant diplomatique pour la crise togolaise ?

En choisissant de porter sa voix jusqu’à New York, une première pour une organisation de la société civile togolaise depuis 1990, le Mouvement du 6 juin entend internationaliser la lutte démocratique togolaise. Pour ses responsables, seule une intervention décisive de la communauté internationale peut mettre fin à ce qu’ils considèrent comme une dérive autoritaire sans précédent dans l’histoire contemporaine du Togo.

Avec ce mémorandum, le M66 espère mobiliser la diaspora, les ONG internationales et les institutions multilatérales pour obtenir une pression accrue sur le régime de Lomé, à un moment où la contestation intérieure est sévèrement réprimée.

Mouvement M66 Togo, crise politique Togo 2025, Faure Gnassingbé ONU, droits humains Togo, Constitution cinquième République Togo, opposition togolaise, prisonniers politiques Togo, ONU crise togolaise.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

36 − 34 =
Powered by MathCaptcha

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More

Privacy & Cookies Policy