La situation politique togolaise connaît un nouveau tournant. Après l’arrestation de l’ancienne ministre des Armées, Marguerite Essossimna Gnakadé, et de son fils il y a moins de 72 heures, c’est au tour du rappeur contestataire Aamron, de son vrai nom Narcisse Essowè Tchalla, d’être interpellé ce vendredi matin 19 septembre 2025 à son domicile du quartier Agoè-Assiyéyé à Lomé. L’information a été confirmée par l’avocat de la famille de l’artiste.
Une arrestation qui ravive les tensions
Selon les premiers témoignages recueillis par la Rédaction de TOGO SCOOP, des éléments de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) ont procédé à l’interpellation du rappeur, connu pour ses textes engagés et sa proximité avec le mouvement citoyen M66 basé dans la diaspora.
Cette arrestation survient quatre mois après une première incarcération, suivie d’une détention à l’hôpital psychiatrique de Zébé. À l’époque, la situation avait entraîné des manifestations violemment réprimées, marquées par plusieurs interpellations.
Un contexte politique explosif
La concomitance des arrestations de Marguerite Gnakadé et de Aamron laisse penser à un lien direct. Tous deux avaient récemment participé aux mobilisations organisées par le mouvement M66, qui réclame ouvertement le départ de Faure Gnassingbé, actuel président du Conseil.
Leur engagement politique n’est pas passé inaperçu : vidéos, appels à manifester et prises de position publiques circulent largement sur les réseaux sociaux.
Un symbole fort dans le bastion du pouvoir
Autre fait marquant : Aamron et Marguerite Gnakadé sont tous deux originaires de la région natale de Faure Gnassingbé, traditionnellement considérée comme le bastion du pouvoir de Lomé. Leur arrestation pourrait donc être perçue comme un signal fort envoyé à toute voix dissidente, y compris dans les zones réputées proches du régime.
Quelles conséquences pour la stabilité du Togo ?
Si les raisons officielles de l’interpellation d’Aamron n’ont pas encore été communiquées, cette nouvelle arrestation soulève de vives inquiétudes sur le respect des libertés publiques et le climat politique.
De nombreux observateurs craignent que ces mesures répressives n’alimentent davantage les tensions sociales, déjà exacerbées par les récentes manifestations.
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de togoscoop.tg, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
Francine DZIDULA
E-Mail: togoscoop@gmail.com
Tél : (00228) 90 96 63 64/ 99 56 57 88 : Pour vos reportages, annonces et publicité, contacter le service commercial de votre site Togoscoop.

