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Affaire Amana Hodabalo : Epiphénomène du climat de terreur généralisée dans l’enseignement au Togo

Sous le prétexte vendeur et attractif de « mettre de l’ordre » dans le secteur de l’enseignement, les responsables en charge du secteur ont plutôt mis en place une tyrannie digne de Staline ou de Poutine. La terreur est le mode de gouvernance et dans un tel contexte de paix de cimetière, on se gargarise d’exploits sans faire attention au paramètre moral et psychologique. L’affaire AMANA Hodabalo n’est en réalité que la face visible de l’iceberg que le ministre Kokoroko a installé de force au milieu des eaux de l’enseignement.

« Il ne fait plus bon vivre dans notre secteur », entend-on dire de plus en plus au sein des enseignants, directeurs et proviseurs. Ce personnel relevant du secteur public de l’enseignement confie sans hésiter « son étouffement » du fait de la gouvernance Kokoroko. « Nous avons le sentiment qu’on ne nous écoute plus, qu’on ne nous considère plus que nous avons aussi un pathos et que, surtout, étant entendu que c’est nous qui sommes sur le terrain, il est utile et juste de considérer nos avis », a indiqué un directeur d’école qui a exigé qu’on signe un pacte avant d’évoquer le sujet.

 

MILLE ET UN AMANA !

 

TOGOCOM

Nos investigations permettent de dire que la gouvernance Kokoroko a le mérite d’avoir fait naître mille et une affaires Amana. L’intrépide prof du lycée du 2 février qui a commis le crime de lèse-majesté de dire ce qu’il pense n’est qu’une victime parmi tant d’autres. Dans les faits, ils sont très nombreux ces enseignants et directeurs d’établissements scolaires publics qui sont meurtris dans leur peau et dans leur cœur à cause du caractère tyrannique, étouffant et humiliant de la gouvernance Kokoroko. Comme M. Gadewa, directeur régional de l’enseignement du Grand Lomé qui n’a pas pu maitriser ses élans hitlériens, ils sont nombreux ces responsables des structures décentralisées du ministère de l’enseignement à jouer les bourreaux dans le réseau de l’ancien président de l’université de Lomé.

« Vous parlez d’Amana et vous semblez vous en émouvoir. Ah ! Vous feriez donc un AVC si l’on vous faisait la liste non exhaustive de tous ces collèges qui ont subi les affres de la terreur qui définit dorénavant notre secteur. C’est un fait que certains se donnent des libertés inacceptables en termes de gestion administrative et financière mais je considère que le principe doit être de supposer que celui qui est dénoncé ou signalé est innocent jusqu’à sa culpabilité soit établie. Pouvez-vous imaginer que notre ministre est si enclin à la sanction ostentatoire qu’il démet parfois des directeurs ou proviseurs sans s’assurer de l’évidence des faits qui leur sont reprochés ? Chose davantage plus révoltante : il ne revient pas en arrière pour s’excuser et rétablir les gens dans leurs fonctions ? Quelle logique ? », raconte une source avec amertume. « Est-ce que reconnaître son erreur est un crime ? Au contraire, n’est-ce pas les grands hommes qui sont capables de dire “je suis désolé” » ?, s’indigne-t-elle.

HCRUNN

Pressions permanentes, menaces à tout bout de champ, délations, sanctions systématiques, arrogance, condescendance, infantilisation : voilà quelques termes qui reviennent quand on discute avec enseignants, directeurs et proviseurs. « Aujourd’hui, je constate que notre ministre a des idées arrêtées sur nous. Peut-être lui a-t-on donné des informations sur le secteur avant ou à son arrivée et il est resté braqué là-dessus. Tout se passe comme si les fonctionnaires les plus malhonnêtes et les plus paresseux sont dans l’enseignement. C’est très faux », s’est lamenté un autre interlocuteur. « Je n’en ai pas encore fait l’expérience mais des collègues m’ont raconté leur mésaventure au cabinet quand ils y sont convoqués. L’un d’entre eux m’a dit qu’on l’a traité comme un apprenant du cours préparatoire ; un autre s’est plaint d’avoir eu le sentiment d’être un domestique face à son patron. Le discours qu’on leur tient est réducteur, humiliant, blessant », a-t-il confié.

Une source a parlé de « paix de cimetière ». C’est de cela qu’il s’agit en effet, surtout quand on considère la fortune réservée aux syndicats et à la vie syndicale. C’est ni plus ni moins un contexte de régime d’exception. Ce sera le prochain épisode du feuilleton « Climat de terreur dans l’enseignement ».

 

Jérémie YENDOUBE

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