Au Togo, depuis quelque temps on assiste à une uniformisation scandaleuse des couleurs de badigeons des édifices publics. Postes de police ou de gendarmerie et établissements de santé ou scolaires ne sont pas épargnés. Malgré le caractère choquant de l’initiative qui sape le vivre-ensemble car les couleurs choisies sont souvent celles d’un parti politique ce qui est contraire à l’esprit de neutralité politique de l’administration, les arguments et interpellations pour essayer de ramener à la raison les auteurs de cette pratique sont bottés en touche par ces derniers dans un argumentaire fallacieux.
Dans le secteur de l’enseignement primaire et secondaire, le bon sens et la raison ont fini par prendre le dessus sur toutes autres considérations.
En effet, par une note de service, le ministre Kokoroko Komla Dodzi vient de siffler la fin de cette pratique. Il a édicté un code couleur pour le badigeon des établissements scolaires.
Selon la note du ministre, désormais les écoles togolaises doivent être badigeonnées aux :
-chaux vive teintée d’ocre jaune sur les murs ;
-chaux vive légèrement piquée d’ocre noir dans les claustras ;
-chaux vive teintée d’ocre rouge sur les soubassements, les saillies, les chainages et les consoles ;
-peinture marron N°1680 sur les portes, fenêtres, sur les murs sous claustras et sous tableau à l’intérieur des salles de classe, sur les murs sous claustras à l’intérieur des salles de classe sur la façade principale, et sous allège dans le bureau et magasin.
Le courage du ministre Kokoroko mettant fin à ce désordre est à saluer. Reste que les autres ministères concernés lui emboîtent le pas. Que la mention “don du nom d’un parti politique ” disparaisse également des table-bancs et autres gadgets offerts par ce parti aux apprenants. Nos enfants n’ont pas besoin d’une telle publicité.
Maintenant pour ceux qui trouvent que c’est une bonne pratique le fait de badigeonner les édifices publics aux couleurs d’un parti politique, ils n’ont qu’à continuer et ceci en badigeonnant leur demeure aux couleurs du parti pour montrer leur attachement à ce parti. Là personne ne trouvera rien à dire.
Pour nous autres, un édifice public reste et demeure un patrimoine collectif, il ne doit en aucun cas, être utilisé dans une affaire partisane.
Francine DZIDULA
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