
C’est un véritable tremblement de terre politique au Cameroun à quatre mois de la présidentielle. Le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle Issa Tchiroma Bakary du régime de Paul Biya, vient de présenter sa démission. Il a adressé une lettre de démission au Premier Ministre Joseph Dion Ngute ce mardi 24 Juin 2025.

Cette démission du président du Front pour le Salut National du Cameroun (FNSC) intervient à seulement quatre mois de l’élection présidentielle et suggère une possible rupture avec le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti au pouvoir.

Selon des informations de sources concordantes, recueillies par la rédaction de Togoscoop, le premier ministre Joseph Dion Ngute, qui avait tenté de le dissuader ces derniers jours, n’a pas accepté cette démission directement, rappelant qu’elle devait être présentée officiellement au Président Paul Biya, seul habilité à limoger les ministres au Cameroun. Notre rédaction apprend aussi que Issa Tchiroma Bakary officialisera son départ lors d’un séjour à Garoua, son fief électoral. Selon nos confrères de journal « Jeune Afrique », Il prévoit d’adresser un courrier formel à Paul Biya dans les heures à venir.
Ce départ du gouvernement sonne comme une rupture de l’alliance qui lie le FNSC au RDPC. Cette alliance lui avait permis de faire partie du gouvernement ces dernières années.
UNE DEMISSION NON SANS CONSEQUENCE POUR ISSA TCHIROMA
Au Cameroun, l’opposition au pouvoir de Paul Biya est généralement réprimer. C’est ainsi que les prisons du pays sont remplies de hautes personnalités politiques soupçonnées de nourrir des ambitions présidentielles.
Ainsi depuis quelques jours, le désormais ex Ministre Issa Tchiroma Bakary est sous les feux nourris des « cabinets noirs » du pouvoir qui l’accusent d’avoir dérobé 110 milliards de francs CFA destinés à la mise sur pied de la télévision numérique terrestre (TNT).
« Il s’agit d’accusations ridicules et surréalistes. Elles illustrent la fébrilité de certains maillons du pouvoir à la veille de ce scrutin incertain caractérisé par la prise de distance d’une bonne partie de l’électorat du grand Nord. Il est évident qu’on essaye de faire payer à Tchiroma Bakary, son divorce annoncé. Disons aujourd’hui qu’il n’est pas exclu que ce dossier ainsi que celui des accidentés de la Camair soient remis au goût du jour », a déclaré une source locale jointe par la rédaction de Togoscoop.
Jérémie Yendoubé
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