Examen blanc du baccalauréat : une fuite d’épreuves perturbe l’organisation

   Dernière mise à jour : 10: 06

Parmi les réformes majeures introduites cette année par le ministère de l’Enseignement au Togo figure l’organisation, à l’échelle nationale, de l’examen blanc du baccalauréat. Cette initiative vise à mieux préparer les candidats à la session officielle, notamment les redoublants et les enseignants, potentiels correcteurs. Elle constitue également un outil de diagnostic pédagogique permettant aux enseignants d’ajuster leurs stratégies et d’améliorer l’encadrement des élèves en vue de l’examen final.

Cependant, la phase pilote de cette réforme, qui se déroule du 24 au 27 mars 2025 dans l’enseignement général, a révélé des dysfonctionnements. En particulier, des fuites de sujets ont été signalées dans plusieurs centres d’examen, entraînant des ajustements en urgence.

Mercredi matin, des interruptions de près de deux heures ont été constatées dans plusieurs centres en raison de la divulgation prématurée de certaines épreuves. Selon des sources concordantes contactées par la rédaction de Togoscoop.tg, des candidats ont été surpris en possession de corrigés d’épreuves en cours, ainsi que de sujets programmés pour les jours suivants. Face à cette situation, l’épreuve de philosophie, initialement prévue ce jour-là, a été annulée et remplacée par un nouveau sujet. Il est probable que d’autres disciplines subissent le même sort.

Mais qui est à l’origine de cette fuite ? Quel intérêt y a-t-il à divulguer les sujets d’un examen blanc, qui ne confère aucun avantage académique direct ? S’agit-il d’une tentative de déstabilisation visant le ministre Kokoroko ? Autant de questions qui restent pour l’instant sans réponse.

D’après un enseignant contacté par notre rédaction, cette fuite pourrait être imputée à la nouvelle modalité d’organisation de l’examen blanc à l’échelle nationale. Contrairement à la session officielle du baccalauréat de juin, supervisée par l’Office du baccalauréat, rompu à l’exercice et où les fuites sont rares, cet examen blanc est directement organisé par le ministère. Les sujets seraient mis à disposition via une plateforme numérique accessible aux directeurs de centre, qui sont chargés de les télécharger et de les imprimer. Un directeur malintentionné pourrait ainsi en profiter pour divulguer une épreuve à certains candidats, une pratique bien plus difficile à envisager lors du baccalauréat officiel.

Un autre enseignant souligne l’importance d’assurer l’égalité des chances entre tous les candidats, affirmant que le caractère « blanc » de l’examen ne saurait justifier une quelconque complaisance face à une fuite de sujets.

Contactée par notre rédaction, le ministre de l’enseignement primaire et secondaire, le professeur Dodzi Kokoroko a déclaré que la police s’en charge pour élucider cette affaire. Toutefois, une chose est certaine : cet incident est non seulement regrettable mais aussi préjudiciable à la crédibilité des examens au Togo. Il est impératif que les autorités prennent toutes les mesures nécessaires pour identifier et sanctionner les responsables de cette fuite, afin de préserver la réputation du système éducatif togolais, reconnu pour son sérieux dans la sous-région.

Jérémie YENDOUBE
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