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Haut conseil des Togolais de l’extérieur : La position de Visions solidaires


Depuis le début de ce mois, l’initiative du Ministère des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Togolais de l’extérieur (MAEIATE) de mettre en place un Haut conseil des Togolais de l’extérieur (HCTE) suscite une polémique au sein de la diaspora togolaise. Même s’il s’en défend, certains Togolais trouvent des arrières plans politiques à cette initiative et ils ne sont pas prêts à lui  donner carte blanche. 

Vision solidaire, une association de défense des droits de la diaspora, fidèle à sa politique d’écoute, a rencontré le 23 juillet dernier, les responsables du ministère en charge du projet. Il s’agit pour les responsables de l’association d’avoir des clarifications sur les réserves émises par des organisations de la diaspora togolaise concernant le processus de mise en place du HCTE.

La délégation de Visions Solidaires conduite par M. Samir ABI a échangé avec les responsables dudit Ministère dont M. Koffi AKAKPO, Directeur des Togolais de l’Extérieur. Les sujets abordés au cours des  échanges ont tourné autour des préoccupations de la diaspora togolaise au sujet de cette initiative.

         La précipitation autour de la mise en place du HCTE

La délégation de VS a voulu, dès le début de la rencontre, comprendre pourquoi tant d’empressement de la part du Ministère à mettre sur pied le HCTE. A cette question, le Directeur des Togolais de l’Extérieur a rappelé que la mise en place du HCTE fait partie des actions prioritaires contenues dans la feuille de route que le Gouvernement a assignée cette année au MAEIATE. Une évaluation sera donc faite à la fin de l’année pour voir le degré d’atteinte des objectifs définis. Il appartient donc au Ministère de s’activer pour que les actions prioritaires puissent être mises en œuvre. Ce à quoi le MAEIATE s’est attelé dès le lancement de la feuille de route le 1eravril 2019 pour être sûr de pouvoir réaliser le maximum des actions prévues. Le Directeur des Togolais de l’Extérieur a rappelé que la mise en place du HCTE n’est pas la seule action de la feuille de route en cours de réalisation. Il a cité entre autres actions les plaidoyers menés à l’endroit des autorités compétentes des ministères concernés pour faciliter le renouvellement rapide des passeports aux Togolais de l’extérieur, l’appui à la réalisation des projets de développement local initiés par des membres de la diaspora et l’octroi de certificat de déménagement par les ambassades togolaises pour faciliter les tractations douanières à la diaspora togolaise de retour définitif au Togo. Il a également mentionné le lancement prochain du Fonds d’investissement des Togolais de l’Extérieur et la tenue en novembre du Forum Economique des Togolais de l’Extérieur (FETEX).

    La non consultation de la diaspora

A la question de savoir pourquoi la diaspora n’a pas été concertée avant le lancement du HCTE, le Directeur a informé la délégation que des missions à l’extérieur avaient été prévues dans la feuille de route pour présenter à la diaspora les actions prioritaires envisagées et échanger avec elle sur le HCTE. Ces missions devaient avoir lieu au mois de mai et avaient été annoncées par certaines ambassades. Mais à la suite des incidents survenus à Paris dans le courant du mois de mai avec la mission de la Chambre de Commerce et des menaces reçues de certains regroupements de la diaspora qui promettaient de s’en prendre physiquement aux représentants de l’Etat qui viendraient à leur rencontre, les missions ont été annulées. Toutefois, le Directeur a fait comprendre à la délégation que la mise en œuvre du HCTE ne fait que répondre aux recommandations exprimées par la Diaspora lors des assises tenues à Paris, Montréal et Lomé en 2014.

       La répartition du nombre des délégués

Un certain nombre de regroupements de la diaspora togolaise en Europe évoque le manque d’objectivité dans la répartition des délégués avec 45 délégués pour l’Afrique et 19 pour l’Europe. Ils demandent que la répartition tienne compte des montants des transferts financiers effectués par la diaspora. Le Directeur s’est dit en phase avec ces regroupements de la diaspora car selon les données de la Banque Mondiale de 2017 (World Bank Remittances data 2017), les envois de fonds de la diaspora togolaise dans divers pays d’Afrique dépassent de loin les envois de fonds de la diaspora togolaise en Europe. Il a également eu à souligner que les premiers pays d’émigration des Togolais sont les pays de l’Afrique de l’ouest et du centre. Les pays de sous-région comptent donc plus de Togolais de la diaspora que les pays d’Europe. Selon lui, le grand nombre des délégués pour l’Afrique a donc tout son sens quand on tient compte à la fois des transferts de fonds et de la population émigrante.

        La transparence du processus électorale et le recueil des données

Pour répondre à cette interrogation, le Directeur a assuré à la délégation que le ministère n’a aucun objectif caché en organisant les élections pour la mise en place du HCTE. Le recours à une plateforme électronique est une facilité selon lui qui a fait ses preuves dans des grandes démocraties comme en Inde. Il a assuré également que le processus de désignation de la commission de supervision des élections est en cours et qu’un appel à candidature avait été lancé pour cela. En somme, le ministère souhaite, selon lui, rendre le processus électoral le plus transparent possible en respectant la protection des données des inscrits sur la plateforme électorale en ligne.

         Le droit de vote de la diaspora aux élections nationales

Pour finir la discussion, la délégation de VS a voulu savoir si des dispositions seront prises pour que la diaspora puisse exercer son droit de vote lors des prochaines élections présidentielles. Le Directeur des Togolais de l’Extérieur nous a expliqué que ce sera une des principales tâches auxquelles devra s’atteler surement le HCTE. Il souhaite donc que toutes les associations de diaspora puissent rejoindre le cadre du HCTE pour que leur requête sur le vote de la diaspora ait un écho plus retentissant auprès des autorités.

        La position de Visions Solidaires

Des discussions tenues avec les responsables du Ministère et de l’observation des réactions enregistrées au sein de la diaspora, Visions Solidaires tient à exprimer sa grande préoccupation sur les difficultés de dialogue qui existent entre les Togolais en général, en particulier entre l’Etat togolais et sa diaspora. Pour Visions Solidaires, il est primordial que des actions soient menées pour faciliter un échange apaisé entre la diaspora et le gouvernement au bénéfice de tous les Togolais. Fidèle à ses principes, Visions Solidaires compte initier des actions d’intermédiation entre les institutions étatiques togolaises et les groupements de la diaspora pour qu’ensemble on puisse envisager le développement de notre pays de façon plus apaisée.

Visions Solidaires en appelle aux ambassades togolaises à faire leur part de travail pour rencontrer et échanger avec les différents groupes de la diaspora afin de répondre aux plaintes répétées de la diaspora sur la gouvernance au Togo.

Des dispositions seront prises au niveau de Visons Solidaires pour accompagner et mener une mission d’observation citoyenne de ces élections afin de rassurer les uns et les autres sur la qualité et la transparence du processus électoral pour la mise en place du Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur.

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