Après dix-huit mois d’un programme intensif, dix-neuf enseignants d’Allemand du Togo et du Bénin viennent de franchir une étape décisive. Les 2 et 3 octobre 2025, au siège du Goethe-Institut à Lomé, ils ont pris part à l’évaluation finale sanctionnant leur formation pour devenir, à leur tour, des formateurs certifiés.Cette initiative du Goethe-Institut s’inscrit dans une stratégie ambitieuse visant à renforcer durablement les capacités locales en matière d’enseignement de l’Allemand et créer un réseau de multiplicateurs pédagogiques en Afrique de l’Ouest.
Une formation hybride aux contenus variés
Le programme, conduit en mode hybride durant un an et demi, a couvert un large spectre de compétences : didactique et méthodologie de séminaire, conception de cours, supports pédagogiques et médias numériques, enseignement inclusif, créativité dans la promotion de l’expression orale, ainsi qu’organisation et évaluation de formations en ligne et en présentiel.
Trois experts – Mme Kirsten Böttger, co-coordinatrice du projet, Mme Babeth Nanga et M. Serge Eke – ont assuré l’encadrement des participants venus de Lomé, Cotonou et d’autres localités.
« Nous avons pu constater, au cours de ces deux journées d’évaluation, à quel point la formation a porté ses fruits. Les participants sont motivés, investis et désormais capables de concevoir et d’animer des formations de qualité. C’est une grande satisfaction de voir leur évolution et d’imaginer l’impact que cela aura sur l’enseignement de l’Allemand dans leurs pays », souligne Felicia Gentsch, experte en enseignement et coordinatrice du projet au Goethe-Institut Togo.
Premières mises en pratique
Au-delà de l’évaluation académique, les enseignants ont dû mettre en pratique leurs acquis en animant leur première session de formation à l’intention de collègues et d’étudiants germanistes. L’exercice a permis de mesurer immédiatement la pertinence de leurs nouvelles compétences.
Pour Mme N’ta Kegtona, enseignante au Lycée d’Agoè-Centre, cette formation marque un tournant : « Elle m’a donné de nouveaux outils pour mieux gérer ma classe et accompagner mes collègues. Nous avons déjà organisé une séance sur le manuel Und jetzt Wir avant la rentrée, et les résultats ont été très positifs. Aujourd’hui, je me sens mieux préparée à répondre aux besoins d’élèves aux profils différents, qu’il s’agisse de grands groupes, de niveaux variés ou d’élèves en situation de handicap. »
Son collègue béninois, Césario de Souza, témoigne d’un changement profond dans sa pratique : « Cette formation m’a ouvert les yeux sur des réalités que je négligeais. J’ai compris que certains comportements d’élèves, comme l’agitation ou le manque de concentration, ne sont pas de la simple indiscipline mais révèlent parfois des difficultés d’apprentissage spécifiques. En tant qu’enseignants, nous devons savoir identifier ces besoins et proposer un accompagnement adapté. Je repars avec une approche beaucoup plus humaine et professionnelle. »
Une dynamique en cascade
La vision du Goethe-Institut va au-delà de la certification individuelle. Ces nouveaux formateurs sont appelés à devenir des points d’appui pédagogiques dans leurs régions respectives. Ils auront pour mission d’organiser des séminaires, de partager leurs acquis et de soutenir d’autres enseignants, dans une logique de formation en cascade.À moyen terme, l’objectif est de structurer un réseau capable non seulement de renforcer la qualité de l’enseignement de l’Allemand au Togo et au Bénin, mais aussi de rayonner à l’échelle internationale en proposant des formations dans d’autres pays.
Un pari sur l’avenir
Avec cette promotion de dix-neuf enseignants-formateurs, le Goethe-Institut confirme son engagement pour un enseignement de l’Allemand plus inclusif, plus créatif et mieux adapté aux réalités locales. Un investissement qui, selon Felicia Gentsch, « ne profitera pas seulement aux enseignants et aux apprenants actuels, mais posera les bases d’un système plus solide et durable pour les générations futures ».
Helly GBENE
