Du 6 au 8 mars 2025, Lomé deviendra le point de rencontre incontournable des professionnels du livre jeunesse africain avec la tenue du tout premier Forum des éditeurs jeunesse d’Afrique (FEJA). Organisé par l’association Lire au Togo, en coordination avec Agnès Debiage (ADCF Africa) et le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), cet événement réunira 52 éditeurs issus de 16 pays du continent.
L’Afrique est un continent jeune, riche d’une tradition orale qui a longtemps été le principal vecteur de transmission des savoirs. Le livre jeunesse africain joue un rôle essentiel en offrant aux jeunes lecteurs des histoires et des héros qui leur ressemblent, tout en leur permettant de découvrir leur propre patrimoine culturel. Toutefois, la distribution et l’accessibilité des ouvrages restent des défis majeurs pour les éditeurs du continent.
Avec la participation d’éditeurs venus de pays tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Bénin, le Nigéria, le Cameroun, Madagascar ou encore le Maroc, le FEJA ambitionne de jeter les bases d’un réseau professionnel solide et de promouvoir la richesse de la biblio diversité africaine.
Le FEJA se fixe ainsi plusieurs objectifs : favoriser la coédition africaine, impulser des cessions de droits, renforcer la visibilité numérique des ouvrages, et encourager les collaborations inter linguistiques. Trois thématiques principales structureront les discussions : les coéditions panafricaines, la créativité dans l’édition jeunesse (illustration, techniques artistiques, etc.), et la compréhension des enjeux de distribution numérique et des métadonnées.
Plusieurs éditeurs togolais ont exprimé leurs attentes et espoirs quant à cette rencontre inédite. Nnenna Pedanou, auteure et créatrice de cartes d’affirmations pour enfants, voit dans cet événement une occasion unique d’échanger avec d’autres acteurs du secteur et de réfléchir aux solutions pour une meilleure accessibilité des ouvrages. Elle souligne l’importance d’une littérature jeunesse ancrée dans les réalités africaines, qui puisse transmettre des valeurs et renforcer l’identité des jeunes lecteurs.
Mawusé Heka, des éditions Awoudy, insiste quant à lui sur la rareté d’événements de cette ampleur consacrés à l’édition jeunesse. Il espère que le FEJA permettra à sa maison d’édition de valoriser ses publications et de trouver des opportunités de coédition, notamment dans le domaine de la bande dessinée, un secteur encore sous-exploité au sein de sa structure. Il identifie comme principaux défis la distribution des ouvrages, la qualité d’impression à coûts abordables, et la faible présence des livres jeunesse africains dans les programmes scolaires.
Ce forum sera donc une occasion unique de renforcer le réseau des éditeurs jeunesse africains, de partager des expériences et d’explorer de nouvelles perspectives pour l’essor de cette littérature. Entre panels thématiques, rencontres BtoB et sessions de networking, le FEJA promet d’apporter des solutions concrètes aux défis de l’édition jeunesse sur le continent.
Le FEJA marque ainsi une étape cruciale dans le développement de l’édition jeunesse en Afrique. Ce forum historique préfigure une nouvelle ère pour la littérature jeunesse africaine, en mettant en lumière la richesse des récits du continent et en ouvrant la voie à une meilleure accessibilité des ouvrages pour les jeunes lecteurs africains.
Edith Awouzouba
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