Togo : Former les enfants à l’intégrité, une stratégie durable contre la corruption
Face à la persistance de la corruption au Togo, les autorités optent pour une stratégie durable : éduquer à l’intégrité dès le plus jeune âge. La Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA) a lancé un ambitieux projet d’intégration de l’éducation à la lutte contre la corruption dans les curricula d’enseignement et de formation.
Présenté officiellement à la presse ce 29 juillet à l’hôtel Concorde de Lomé, ce programme sera généralisé à partir de l’année académique 2027-2028, après une phase pilote et un pré-test dans plusieurs établissements. La conférence de presse a réuni plusieurs personnalités, dont le ministre de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, M. Isaac Tsiakpé, et le président de la HAPLUCIA, M. Aba Kimelabalou.
Une stratégie éducative contre la corruption
L’objectif du projet est clair : promouvoir l’enseignement des valeurs d’éthique, d’intégrité, de probité, d’honnêteté, de responsabilité et de redevabilité à tous les niveaux du système éducatif togolais. Le projet repose sur deux approches pédagogiques :
-L’approche intégrée, qui introduit les notions d’intégrité dans les disciplines existantes, notamment à l’école maternelle, primaire et secondaire.
-L’approche modulaire, adaptée à l’enseignement technique, professionnel et supérieur, avec des modules spécifiques.
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Ces contenus seront principalement intégrés dans les cours d’Enseignement civique et moral (ECM), avec des ajustements selon les tranches d’âge. La mise en œuvre se fera sans perturber le calendrier scolaire, assurent les autorités.
Une mise en œuvre progressive et inclusive
La chronologie du projet prévoit :
Nov. 2024 – Jan. 2025 : mise en place des instances de pilotage
Août – Sept. 2025 : élaboration des curricula
Sept. 2025 – Juil. 2026 : pré-test initial
Sept. 2026 – Juil. 2027 : extension du pré-test
2027 – 2028 : généralisation nationale
Un comité multisectoriel supervisera le projet, avec une commission technique subdivisée selon les sous-systèmes éducatifs. Le budget global s’élève à 650 426 606 FCFA.
La prévention comme clé du changement durable
“La prévention commence à l’école. Il ne s’agit pas de réprimer, mais d’inculquer une culture de l’intégrité dès le bas âge”, a souligné le président de la HAPLUCIA, Aba Kimelabalou. S’inspirant des modèles scandinaves, où l’intégrité est une norme sociale, les autorités togolaises veulent miser sur une transformation profonde des mentalités, contrairement à une approche uniquement répressive.
Les journalistes, partenaires clés du projet
Pour réussir ce pari, la HAPLUCIA mise sur une large mobilisation citoyenne, en commençant par les médias. “Vous êtes les vecteurs de l’information, les artisans de l’éveil citoyen, les catalyseurs de la mobilisation sociale”, a déclaré M. Aba Kimelabalou. Les journalistes auront pour mission de vulgariser les objectifs du projet, relayer les bonnes pratiques, créer un débat public, et suivre les retombées dans les écoles et les communautés.
Un Togo plus intègre se construit dès les bancs de l’école
En intégrant l’éducation à la lutte contre la corruption dans les programmes scolaires, le Togo fait le choix de bâtir une société plus éthique, équitable et responsable. L’éducation devient ainsi un levier central pour façonner une génération consciente, engagée et intègre.
“L’avenir d’une nation repose sur l’éducation de sa jeunesse. Lutter contre la corruption dès l’école, c’est investir dans une citoyenneté éclairée, un leadership responsable et un développement durable.”, a conclu M. Aba Kimelabalou, président de la HAPLUCIA
Le Togo fait le pari de l’éducation pour bâtir une société plus intègre. Un chantier de longue haleine, qui mise sur les jeunes générations pour changer les comportements à la racine. Car comme l’a résumé un participant : “le poisson peut pourrir par la tête, mais c’est à la base qu’on forme les esprits.”
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Albert AGBEKO
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