Feuille de route gouvernementale : Et si on nous disait le taux de réalisation à 1 an de la fin de l’échéance ?
Le gouvernement de Faure Gnassingbé a tenu son premier séminaire de l’année du 15 au 16 mars 2023 à Aného, environ une trentaine de km à l’est de Lomé. Comme depuis quelques années déjà, le point saillant de cette réunion a été consacré au Plan national de développement (PND) désormais rebaptisé Feuille de route gouvernementale.
Lancé en grande pompe en 2018, le PND que le Premier ministre d’alors avait eu l’outrecuidance en lançant une boutade en disant qu’il sera désormais enseigné dans les écoles. Ce plan s’est révélé un échec cuisant. Après ce lancement, dans toutes les manifestations on trouvait un espace pour glisser les fameuses trois lettres qui allaient offrir aux Togolais un avenir radieux. Même des caravanes ont été organisées à coût pompeux pour l’expliquer aux citoyens de ces 56 600 km2. Et puis après rien ! Comme d’ailleurs tous les autres programmes (DRSP, SCAP…) mis en place par le régime de Faure Gnassingbé depuis son arrivée au pouvoir qui ont englouti des centaines de millions pour zéro résultat.
Ce plan dont on avait vanté les mérites mais comme le bateau Titanic, il a coulé au premier obstacle : le Covid-19. Car le plan a tout prévu sauf le scénario pessimiste, pourtant le ministre Kako Nubukpo avait alerté.
Disparu des radars après la pandémie, il mutera en Feuille de route gouvernementale avec pour période d’exécution 2020-2025. Alors que nous sommes pratiquement à moins d’un an de la fin de cette échéance, le moins qu’on puisse dire est que cette Feuille de route gouvernementale est également sur la même inclination d’échec cuisant comme son prédécesseur.
Cela ne surprend guère certains sceptiques qui dès le début mettaient en doute la capacité de ce gouvernement à appliquer un tel plan. « Un gouvernement qui début 2012 n’a pas pu organiser les états généraux de l’éducation, ensuite le Forum national de la jeunesse, comment peut-il réaliser cet ambitieux programme », avait plaisanté à l’époque un enseignant.
Les causes profondes de l’échec de la mise en œuvre de la Feuille de route gouvernementale, proviennent avant tout, de la nature et de la structure de la gouvernance qui est mise en place au Togo depuis 1967, avait prévenu l’économiste Thomas Nettey Koumou.
Elles proviennent ensuite, du fait que l’objectif principal de cette gouvernance, reste et demeure, la conservation du pouvoir à tout prix.
Elles proviennent enfin, des choix de politiques économiques inadaptées, à l’histoire, à la culture, aux ressources naturelles et humaines du Togo, que le pouvoir de son Excellence le Président Faure Gnassingbé a fait en 2005.
Ce qui fait malgré les dépenses effectuées pour s’offrir les services d’éminents consultants à l’instar de Dominique Strauss Kahn, Tony Blair, Lionel Zinsou, …ne donnent rien.
Ça fait bientôt sept (7) ans que ce programme est mis en œuvre mais il n’y a pas visibilité de ses effets sur la population. En matière seulement de création d’emploi on est très loin des 500 000 emplois promis.
C’est pourquoi le dernier séminaire gouvernemental tenu à Aného, l’un des derniers avant la fin de l’échéance, devrait permettre de situer l’opinion sur l’évolution de cette fameuse feuille de route gouvernementale : où est-ce que nous en sommes, qu’est-ce qu’il faut rectifier ou ajuster ?
Gouverner c’est aussi la reddition des comptes…
Clarisse AFANOU
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