Tribune libre : Analyse critique de la prétendue prestation de serment du 1er Président du conseil des ministres

ANALYSE CRITIQUE DE LA PRÉTENDUE PRESTATION DE SERMENT DU PREMIER PRÉSIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES

 

Lomé, le 3 mai 2025

 

Avez-vous remarqué que la formule de serment prononcée par Faure est la même que dans la constitution de 1992, et est en contradiction avec cette formule sur deux points :

 

1) le peuple togolais, « seul détenteur de la souveraineté nationale » et donc seul mandant du président de la république ou du président du conseil des ministres, sachant que « les représentants du peuple ne sont pas le peuple, tout comme la carte n’est pas le territoire ».

 

 2) la défense de la constitution que le peuple togolais s’est librement donnée, alors qu’il n’a été pas consulté pour l’adoption de la nouvelle constitution et qu’il a été privé du droit de choisir librement une nouvelle constitution.

 

Voici plus précisément le texte de la prétendue prestation de serment de Faure Gnassingbé le 3 mai 2025 : « Devant Dieu et devant le peuple togolais, seul détenteur de la souveraineté nationale, Nous, Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil désigné conformément aux lois de la République, jurons solennellement : de respecter et de défendre la Constitution que la République togolaise s’est librement donnée ; de remplir loyalement et fidèlement notre mission de serviteur du peuple… »

 

Par les deux contradictions mises en lumière, la prestation de serment de Faure Gnassingbé le 3 mai 2025 est donc au sens juridique strict un « parjure », car en mathématiques et en philosophie, la « fausseté » est synonyme de contradiction avec soi-même. Du point de vue juridique, cette prestation de serment est donc « un acte nul ». Cette nullité ne manquera pas d’être exploitée par l’opposition togolaise qui, dès avant l’adoption illégale et illégitime par une Assemblée Nationale non qualifiée, conteste cette nouvelle constitution, depuis le début du mois d’avril 2024, après le coup d’envoi de cette contestation unanime et populaire donné par le communiqué de la Conférence des Évêques du Togo dès la fin mars 2024.

 

Le Premier Président du Conseil des Ministres n’a donc pas prêté serment devant la cour constitutionnelle togolaise le 3 mai 2025. Il a parjuré publiquement devant cette cour à cette date.

 

De plus la cérémonie du prétendu serment de Faure Gnassingbé le 3 mai 2025 fut un retentissant échec diplomatique.

 

En effet, alors que 16 présidents en exercice ont assisté à la prestation de serment du nouveau président de la république gabonaise, aucun n’a assisté à la prétendue prestation de serment du nouveau Président du Conseil des Ministres togolais, honoré seulement par l’ancien président du Niger présent à titre personnel, et non comme représentant du président actuel du Niger. D’ailleurs aucun pays de l’AES auquel Faure Gnassingbé voudrait tant adhérer n’a daigné envoyer à Lomé le 3 mai 2005 la moindre délégation, alors que le même jour les délégations des trois pays de l’AES ont été acclamées par la foule de 40 000 personnes qui ont tenu à honorer la prestation de serment du nouveau président gabonais. De leurs côtés, les présidents de la RDC et du Rwanda auprès de qui il fait la médiation depuis quelques semaines n’ont pas daigné honorer la prétendue prestation de serment du nouveau Président du Conseil des Ministres du Togo, alors qu’ils ont brillé par leurs présences remarquées à la cérémonie de prestation de serment du Président Oligui Nguema. Le comble du fiasco diplomatique de la prétendue prestation de serment de Faure Gnassingbé le 3 mai 2025, c’est que la télévision nationale togolaise, si prompte à lire les messages de félicitations de personnalités diplomatiques internationales à l’attention de Faure Gnassingbé, a observé un silence retentissant à propos de telles messages à l’occasion de la prétendue prestation de serment de Faure Gnassingbé le 3 mai 2025, qui restera dans les annales du Togo comme une journée d’humiliation diplomatique de Faure Gnassingbé.

 

 

Nicolas Kokou Elavanyo

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