Gabon : Ali Bongo et sa famille exfiltrés vers l’Angola – Un exil ou une simple escale vers le Maroc ?

L’ex-président gabonais Ali Bongo Ondimba, renversé en août 2023 à la suite d’un coup d’État militaire, a quitté le Gabon dans la plus grande discrétion. Selon un communiqué diffusé par la présidence angolaise, l’ancien chef de l’État et plusieurs membres de sa famille ont été transférés en Angola, pays qui apparaît désormais comme une terre d’accueil provisoire.

Ce départ fait suite à une médiation menée par João Lourenço, président de la République d’Angola et président en exercice de l’Union africaine. Ce dernier s’était rendu à Libreville le 12 mai, où il avait rencontré Ali Bongo, encore en résidence surveillée, dans le cadre d’un effort diplomatique intensifié. Cette intervention a permis la libération de la famille Bongo, longtemps maintenue sous contrôle par le régime du général Brice Oligui Nguema.

Mais ce transfert suscite de nombreuses interrogations : s’agit-il d’un exil définitif ou d’une simple escale vers une destination plus lointaine, notamment le Maroc, pays où Ali Bongo avait l’habitude de séjourner pour des raisons de santé ? Aucune déclaration officielle ne vient pour l’instant confirmer un quelconque projet d’installation durable en Angola.
Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddine, également exfiltrés, restent par ailleurs sous le coup de poursuites judiciaires au Gabon, ce qui rend leur avenir incertain. Si leur départ est salué par certains comme un geste d’apaisement, d’autres y voient une manœuvre politique destinée à éloigner une famille désormais encombrante dans un climat politique toujours instable.
L’Union africaine, qui s’était plusieurs fois exprimée en faveur de leur libération pour des raisons humanitaires, n’a pas encore réagi à ce transfert. Libreville reste également silencieux sur les conditions de cette sortie du territoire.
En filigrane, cette exfiltration relance le débat sur le rôle des puissances régionales africaines dans la gestion des transitions post-coup d’État. Si l’Angola se positionne ici en médiateur influent, la suite du parcours des Bongo – vers le Maroc ou ailleurs – pourrait en dire long sur les recompositions diplomatiques en cours en Afrique centrale.
Source: TOGO SCOOP INFO avec AFP
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