Lomé vit depuis quelques heures ces premières nuits sous couvre sanitaire, le premier dans l’histoire du Togo.
A quelques minutes de l’entrée en vigueur du couvre feu sanitaire décrété hier par le président de la République Faure GNASSINGBE pour endiguer la pandémie du coronavirus, les rues de Lomé se sont vidées peu à peu de ses habitants. Seuls quelques rares automobilistes roulent à vive à l’allure sur les altères vides de la capitale pour regagner leur domicile.
Devant certaines maisons deux ou trois co-habitants, certains, serviette noué à la hanche, discutent tout en jetant de temps en temps de regard fugitif sur la voie.
A Tokoin, une famille juchée à l’étage de sa maison observe la scène dans la rue où les retardataires filent.
A Attikoumé, nous croisons un motocycliste qui a eu une panne sèche. Il se demande comment il va faire pour regagner son domicile à Avédji alors qu’il est 20h dépassé. Pas de station service ouverte, ni de “boudè”. Toute tentative auprès des rares taxi-motos pour que ces derniers puissent le pousser est demeurée vaine. Un riverain lui propose de garer la moto dans la station service à coté et de continuer le reste du trajet à pied.
A Djidjolé, à 20h20, les éléments de la force “anti pandémie” étaient visibles sur la voie pavée. Les gendarmes et des militaires à bord de deux fourgonnettes, sous le commandement d’un capitaine interpellent ceux qui n’ont pas respecté le couvre feu. Disciplinés et sans animosité, ils demandent aux citoyens les raisons pour lesquelles ils sont dans la rue.
“Je viens du CHU où ma femme a accouché un prématuré”, répond un jeune dont la moto vient d’être arrêté. Montre-moi ce qui prouve que tu viens de l’hôpital, rétorque le capitaine. Le jeune plonge sa main dans la poche et sort des papiers. A côté, le capitaine interroge le suivant. “Je viens du boulot”, répond-t-il. Depuis hier tu n’as pas pu planifier ta sortie, rétorque le capitaine qui demande a ses éléments de le garder. Des voitures viendraient les chercher.
Non loin de là, une boutique qui est ouverte malgré le couvre feu a été fermée par les agents. Ces agents parmi lesquels certains n’ont pas porté de cache nez y compris le capitaine même.
Notons que la plupart des commerçants par mesure de sécurité ont préféré baisser les rideaux de leurs magasins au moins une heure avant l’heure du début du couvre. Et il était difficile de trouver de taxi ou de taxi moto.
Francine DZIDULA