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Le rapport de la Plateforme Intergouvernementale sur la Biodiversité et les Services Ecosystémiques (IPBES), estime qu’environ 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction, notamment au cours des prochaines décennies. Plus de 40 % des espèces d’amphibiens, près de 33 % des récifs coralliens et plus d’un tiers de tous les mammifères marins sont menacés. La situation est moins claire pour les espèces d’insectes, mais les données disponibles conduisent à une estimation provisoire de 10 % d’espèces menacées.
Un million d’espèces animales et végétales risquent de disparaître dans les prochaines années de la surface de la Terre et du fond des océans. Ce constat alarmant s’appuyant sur un rapport fruit de trois ans de recensement et d’analyse de données par plusieurs centaines d’experts, sur l’état de la biodiversité mondiale, révèle que 75 % de l’environnement terrestre est « gravement altéré ». Et 66 % de l’environnement marin est touché. Dans ce désastre, la part de responsabilité des humains est immense.
Au total, plus de 40 % des espèces d’amphibiens et environ 10% des insectes sont menacées d’extinction. C’est aussi le cas de près de 33 % des récifs coralliens, des requins, et plus de 33 % des mammifères marins. Environ 10% des espèces d’insectes sont menacées d’extinction. Le nombre d’espèces exotiques envahissantes a augmenté de 70% depuis 1970 dans les 21 pays ayant des dossiers détaillés. 55 % : zone océanique exploitée par la pêche industrielle. « Cette perte est la conséquence directe de l’activité humaine et constitue une menace directe pour le bien-être de l’humanité dans toutes les régions du monde », explique le professeur Josef Settele, co-présidant de l’évaluation.
En effet, la déforestation, l’usage de pesticides, la pêche et la chasse ou les activités humaines dans son ensemble sont à l’origine d’une baisse de 60 % de la faune mondiale. Le déclin de la biodiversité est aussi causé par les industries extractives, la destruction des habitats, l’industrialisation de l’agriculture, l’utilisation massive de pesticides, la dégradation des sols, la surpêche, la surpopulation humaine, le changement climatique, les déchets plastiques, l’étalement urbain, la surconsommation et le soutien à tout prix de la croissance économique.
Les principaux facteurs indirects comprennent l’augmentation de la population et de la consommation par habitant. Depuis 1970, la population mondiale est passée de 3,7 à 7,6 milliards, une augmentation de manière inégale selon les pays et les régions. La pollution par les plastiques a été multipliée par dix depuis 1980, créant un dommage à la nature, environ 300-400 millions de tonnes de métaux lourds, solvants, boues toxiques et autres déchets issus des sites industriels sont déversés chaque année dans les eaux du monde, et les engrais qui arrivent dans les écosystèmes côtiers causent de graves désagréments à la biodiversité.
A cela s’ajoute les émissions de gaz à effet de serre qui ont été multipliées par deux, provoquant une augmentation des températures moyennes mondiales d’au moins 0,7 degré Celsius. « Les activités humaines menacent d’extinction davantage d’espèces au niveau mondial que jamais auparavant », avertit solennellement l’IPBES, qui fait état d’un taux actuel d’extinction « au moins des dizaines ou des centaines de fois supérieur à ce qu’il a été en moyenne durant les dernières 10 millions d’années ».
La santé des écosystèmes dont nous dépendons, comme toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais, résume le président de l’IPBES, le Britannique Robert Watson. «Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier. » Mais, ajoute-t-il, « il n’est pas trop tard pour agir, mais seulement si nous commençons à le faire maintenant à tous les niveaux, du local au mondial ».
Pour ce, il faut un changement fondamental à l’échelle d’un système, qui prend en considération les facteurs technologiques, économiques et sociaux, y compris en termes de paradigmes, objectifs et valeurs. La très grande majorité des décisions politiques reste profondément entravée par le souci de faire de l’argent, d’augmenter la croissance et le développement économique, peu importe les conséquences (écologiques, mais aussi sociales ou géopolitiques).
Il est aussi important d’inclure différents systèmes de valeurs, intérêts et visions du monde dans la formulation des politiques et des actions. Cela inclut de veiller à ce que la participation des peuples autochtones et des communautés locales soit pleine et effective dans la gouvernance, la réforme et le développement des structures d’incitation et à ce que la prise en considération de la biodiversité soit prioritaire dans la planification de tous les secteurs clés.
« Dans toutes les cultures, les humains apprécient intrinsèquement la nature. La magie de voir des lucioles clignoter longtemps dans la nuit est prodigieuse. Nous puisons notre énergie et nos nutriments dans la nature. Nous trouvons dans la nature des sources de nourriture, de médicaments, de moyens de subsistance et d’innovation. Notre bien-être dépend fondamentalement de la nature. Nos efforts de conservation de la biodiversité et des écosystèmes doivent s’appuyer sur les meilleures connaissances scientifiques que l’humanité puisse produire », indique Achim Steiner, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement.
Le rapport souligne l’importance, entre autres, d’adopter une gestion intégrée et des approches intersectorielles. Elles doivent prendre en compte les compromis entre la production alimentaire et celle de l’énergie, les infrastructures, la gestion de l’eau douce et des zones côtières, ainsi que la conservation de la biodiversité. Le rapport identifie l’évolution des systèmes financiers et économiques mondiaux comme un élément clé des politiques futures plus durables.
Dans tous les exemples, le rapport reconnaît l’importance d’inclure différents systèmes de valeurs, intérêts et visions du monde dans la formulation des politiques et des actions. Cela inclut de veiller à ce que la participation des peuples autochtones et des communautés locales soit pleine et effective dans la gouvernance, la réforme et le développement des structures d’incitation et à ce que la prise en considération de la biodiversité soit prioritaire dans la planification de tous les secteurs clés.
La biodiversité est le tissu vivant de notre planète. Sa disparition compromet les contributions vitales qu’apporte la nature à l’humanité, mettant en péril l’économie, les moyens de subsistance, le patrimoine culturel matériel et immatériel de l’humanité dans sa diversité, la sécurité alimentaire et la qualité de vie, et constitue une menace majeure pour la paix et la sécurité mondiales. En outre, la perte de biodiversité touche de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables, aggravant ainsi les inégalités. Nous dépendons fondamentalement de cette diversité du vivant dans ce qui nous constitue en tant que sociétés. (EAGLE-Togo).
Ev/01/05/19
Clarisse AFANOU
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