Environnement : la mer déclare la guerre à la côte togolaise !
Environnement : la mer déclare la guerre à la côte togolaise !
La côte togolaise est sérieusement menacée par l’érosion qui grignote plus de cinq mètres chaque année avec tous les dégâts que cette situation peut comporter.
En effet, au Togo, certains habitants de la côte Est sont obligés d’abandonner leurs maisons face à l’avancée fulgurante de la mer. Partout des maisons en ruine émergent du sable. Depuis plusieurs années, la ville côtière de Baguida, située à 13 km de Lomé, est de plus en plus menacée par la montée des eaux. Il n’est plus rare de voir sur le rivage des bâtiments abandonnés en ruine.
Les émissions mondiales de gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique entraînent une montée du niveau des océans. Ce phénomène accélère l’érosion côtière et les pays d’Afrique de l’Ouest situés sur la façade atlantique sont parmi les plus menacés. Au Togo, la moitié des côtes sablonneuses pourraient être emportées par les eaux d’ici la fin du siècle, selon la célèbre revue scientifique « Nature ».
Ce phénomène d’érosion « a toujours existé, mais il a été amplifié par l’intervention humaine. Le courant marin parallèle à la côte qui déposait des sédiments, appelé dérive littorale, dans le sens Ouest-Est, limitait l’érosion. Mais une série d’ouvrages a cassé son effet. D’abord, il y a eu le barrage sur la Volta, au Ghana voisin, en 1960 (…). Ensuite, le port autonome de Lomé, en 1967 », explique Pessièzoum Adjoussi, géographe à l’université de Lomé cité par nos confrères de « Libération ».
Il faut souligner qu’en 2019, un nouveau port a été inauguré à Lomé. Mais « les communautés de pêcheurs craignent que ce nouveau port ne nuise à ceux qu’il est censé aider, en augmentant l’érosion, faisant reculer les bancs de poissons plus au large et forçant les habitants à se déplacer vers l’intérieur des terres », précise l’Agence française de presse (AFP). Une dizaine de villages togolais sont concernés par l’érosion et d’après des recherches sur la vulnérabilité de la côte, si rien n’est fait, tous ces villages sont amenés disparaître d’ici 2030.
Selon une étude de 2019 de la Banque mondiale, le littoral ouest-africain regroupe près d’un tiers de la population de la région et génère 56% de son PIB. La dégradation des zones côtières coûterait au total 3,8 milliards de dollars, soit l’équivalent de 5,3% de leur PIB à ces pays.
Face à cette crise humanitaire, la Banque mondiale lors de la COP21 en 2015 a mis en place le Programme de gestion du littoral ouest-africain (WACA), en vue de contribuer au développement durable du littoral ouest-africain en luttant contre l’érosion et les inondations côtières.
Ledit programme touche six pays de la sous-région, notamment le Côte d’Ivoire, le Sénégal, Sao Tomé et Principe, le Bénin, la Mauritanie et le Togo.
En dehors de la protection côtière, WACA aborde d’autres volets comme la lutte contre les inondations et les pollutions, ou encore la préservation des écosystèmes.
Jérémie Yendoubé
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