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Isidore Ayeko : Une mort qui doit interpeller les journalistes employés

 

YAS SOWE



Comme un couperet la nouvelle est tombée ce matin et a laissé pantois ses anciens confrères. Il s’agit du décès brutal du journaliste Isidore Ayéko. Rédacteur aux hebdomadaires « La Nouvelle tribune » et à « L’Humanité », le natif de Gléi a succombé à la suite d’un accident de circulation intervenu tard dans la nuit du 23 août 2022 à Lomé, au niveau du carrefour Deux lions, non loin de son domicile.

Les circonstances de l’accident questionnent beaucoup d’autant plus qu’aucun témoin de la scène n’est trouvable. Cet accident ressemble étrangement à celui d’un autre confrère Abdou Radji Yékini, journaliste à « Golfe Info », intervenu dans les mêmes circonstances, également dans le mois d’août de l’année 2010.

La cinquantaine, Isidore Ayeko, est un reporter, très connu pour sa simplicité et ses blagues. Il a débuté sa carrière au début des années 2000. Parti très tôt-dans le dénuement-sans avoir pu profiter de cette profession qui le passionnait tant, « Isi » comme on l’appelle affectueusement, n’aura pas pu assurer un avenir à son unique progéniture.

 

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Une disparition de plus pour la corporation. Elle doit interpeller les hommes des médias à s’interroger réellement sur leurs conditions de vie et de travail. Depuis le retour du libéralisme des titres au Togo en 1989, la situation des journalistes surtout ceux du privé n’a guère évolué, elle s’est beaucoup dégradée ces dernières années. Sans salaire, sans déclaration à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), sans assurance maladie et parfois lorsque l’un d’entre eux venait à traverser une situation difficile pour raison de maladie ou d’accident c’est en « quémandant l’aumône » par des appels de fonds que assistance lui portée. Et pourtant, tous les acteurs s’accordent à dire que la signature  de la convention collective serait la panacée pour sortir de cette précarité qu’elle traine. Mais les négociations entamées depuis  2011 piétinent sans qu’on ne puisse dire qui bloque les négociations. Les dernières entamées sous l’égide de l’actuel ministre des médias, le professeur Akodah Ayewouadan sont suspendues momentanément.

Pendant ce temps, les journalistes employés peuvent mourir dans le dénuement pendant que leurs patrons vivent dans une opulence insolente.

Le Syndicat national des journalistes indépendants du Togo (SYNJIT), l’unique syndicat de la corporation est interpellé sur cette situation des journalistes employés. Mais le Conseil national des patrons de presse (CONAPP), l’association patronale qui est dans les bonnes grâces du pouvoir, ne sera pas du reste. Ces regroupements doivent œuvrer à assainir la corporation et rendre sa lettre de noblesse à la presse togolaise.

Ceci passe aussi par le journaliste qui se doit de se respecter. Cesser de courir derrière les 2000 Francs des organisateurs d’événement.

Il faut balayer la maison remplie d’arriviste qui salisse le nom de ceux qui font consciencieusement leur boulot. Aujourd’hui, tout le monde est devenu journaliste au point où on ne s’est plus qui est qui.

Mais pour ne plus mourir comme des chiens, les journalistes employés  savent désormais ce qu’ils doivent faire. 

 

Francine DZIDULA

E-Mail: togoscoop@gmail.com

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