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Voici le plan d’UNIR en changeant la constitution

 

 

La seule chose qui a toujours hanté les tenants du pouvoir RPT-UNIR, c’est comment faire pour garder et conserver le pouvoir d’Etat à vie.
En avril-mai 1992, au lendemain de la Conférence Nationale Souveraine, le projet de constitution qui devait être soumis au référendum a été bloqué par Gnassingbé Eyadéma qui a exigé la suppression de toutes les dispositions qui ne lui convenaient pas. C’est la naissance de ce qu’on avait appelé Commission mixte paritaire qui a dépouillé le projet de sa substance avant que le Général ne donne son aval pour le référendum du 27 septembre 1992.
Le Général Eyadema après avoir déclaré sa « parole de militaire » devant son ami Jacques Chirac qu’il ne touchera pas à la Constitution. En décembre 2002, l’assemblée monocolore RPT supprime la limitation du nombre de mandats à deux pour rendre illimitée la durée de la fonction présidentielle. Cela a permis à Eyadéma de rester au pouvoir jusqu’en 2005 et seule la mort le lui a enlevé.
Sous la pression des gigantesques manifestations du 19 août 2017 qui ont failli emporter son régime et de la médiation conduite par la CEDEAO décriée, le régime de Faure Gnassingbé lâche du lest à contre-cœur. Ainsi, en mai 2019, ‘’l’assemblée nationale nommée’’ en décembre 2018 va rétablir la limitation du nombre de mandats à deux. Ce faisant, le prince crut s’offrir onze ans supplémentaires pour rester au pouvoir jusqu’en 2030 avant de dégager. C’était mal connaître ce pouvoir. Seulement qu’il n’a pas vu le temps passer et 2030 n’est plus loin. Il faut trouver un nouveau subterfuge pour prolonger ad vitam aeternam le séjour du prince sur le fauteuil présidentiel.
Face à l’impossibilité de supprimer à nouveau la limitation du nombre de mandats rétablie en 2019 par sa propre majorité et au risque de se dédire et de retourner sa propre veste, des experts à col blanc sont venus proposer au prince une refonte totale de la constitution qu’ils ont eux-mêmes tripatouillée et taillée pour leur chef.

En dépit de tous les verrous et du blindage qu’ils ont mis en mai 2019 pour barricader les criminels et auteurs de coup d’état, notamment, sénateur à vie, immunité pendant son mandat, seule la haute cour de justice peut le juger et seulement en cas de haute trahison, etc., le RPT-UNIR et son chef restent fébriles. 
La seule solution restante est alors la fuite en avant et la tactique de la terre brûlée.
Ces experts  imaginent alors une constitution semblable à celle de la Grande Bretagne, de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal, des pays scandinaves, de l’Allemagne encore d’Israël… pour, disent-ils, tenir compte des réalités togolaises. Donc, pour ces gens, les réalités togolaises sont celles des Européens ! Raison pour laquelle ils ont copié le modèle de gouvernance européen ? Incroyable.

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En se fondant sur les déclarations de Tsegan Yawa et de Adjourouvi Yawovi à l’issue du vote, le texte voté étant toujours gardé secret à ce jour, on retient les points saillants suivants dans cette nouvelle constitution:

– Les seules élections nationales qui se feront désormais au suffrage direct c’est-à dire par les populations sont les législatives, les régionales et les municipales. L’élection présidentielle au suffrage direct des citoyens est supprimée ;

– L’assemblée nationale composée de 113 députés et le sénat composé de 179 sénateurs vont se réunir en Congrès au cours duquel, sans aucun débat préalable, un Président de la République sera élu pour un mandat unique de 6 ans ; ce Président de la République n’est qu’un pantin édenté sans aucun réel pouvoir ;

– Le président du parti ou le chef de file de la coalition de partis politiques ayant remporté la majorité à l’assemblée nationale et au sénat devient de facto le Président du Conseil des ministres, le véritable Chef de l’Etat qui détient tous les pouvoirs notamment l’armée, les finances, le gouvernement, la diplomatie, l’administration publique, le pouvoir de nomination et de révocation. C’est vraiment lui qui gouverne le pays et qui le représente à l’étranger.

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Et c’est justement ce poste qui est visé par Faure Gnassingbé avec sa nouvelle constitution pour se maintenir au pouvoir ad vitam aeternam, puisque le nombre de mandats dudit poste est illimité tant qu’on est le chef du parti toujours proclamé gagnant des élections législatives et régionales.

Retenons donc définitivement que le prince ne vise pas un poste de Président de la République sans pouvoir et dont le mandat est unique et limité à 6 ans. Il placera probablement un vieux sénile et grabataire à ce poste.

C’est donc avec cette astuce que le RPT-UNIR croit avoir réussi à enterrer définitivement la limitation du nombre de mandats présidentiels pour offrir à son président le Poste de Président du Conseil des Ministres à vie. Ce qui est un véritable nouveau coup de force constitutionnel qu’il a commis contre le peuple togolais réduit à la résignation et au désintéressement sous la répression, le musellement, les entraves de tous genres.

Si cette constitution est promulguée telle qu’elle est présentée, et à l’issue des législatives et des régionales qui vont se tenir le 20 avril 2024, toutes les conditions seront réunies pour que le prince devienne ce fameux Président du Conseil à vie.
En effet, il est le chef de son parti UNIR. Le dernier congrès tenu à Kara début mars 2024 l’a confirmé président de leur « grand parti ». Par ailleurs, les résultats des deux élections couplées sont déjà connus d’avance. Ces résultats vont donner une large majorité au pouvoir dans les deux chambres. Et de facto, c’est le prince qui deviendra le Président du Conseil. Rien ne changera dans la conduite de l’Etat. Il gardera ses bureaux à la Présidence de la République où des travaux de construction de nouveaux bâtiments ont été engagés depuis un moment. Il reste le Chef suprême des Armées et nomme les officiers supérieurs et généraux, il est le chef du gouvernement et il conduit la politique gouvernementale en ayant autorité pour nommer les ministres, etc.

Voilà le plan du RPT-UNIR pour sauter définitivement la limitation du nombre de mandats qui contraindra le prince à quitter le pouvoir à un moment donné.
Toutes les contorsions et les acrobaties déroulées pour justifier cette nième forfaiture ne sont que de vaines et viles tentatives.

 

 

Francine DZIDULA

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